(BFM Bourse) - L'indice parisien ouvre en très forte hausse ce jeudi 10 avril, après que Donald Trump a opéré un revirement surprenant en suspendant les droits de douane réciproques pendant 90 jours, sauf pour la Chine.
Le coup de théâtre de Donald Trump redonne du tonus à la Bourse de Paris. Le CAC 40 a ouvert en hausse de 6,35% ce jeudi 10 avril, à 7.298,73 points. Cette hausse survient après que Wall Street a connu un rebond spectaculaire, mercredi soir.
Le Dow Jones a gagné 7,9% tandis que le S&P 500 a pris 9,5%. Le Nasdaq Composite s'est envolé de 12,16%. Selon John Plassard, de Mirabaud, le Dow Jones a signé sa meilleure séance depuis 2008 et le Nasdaq sa deuxième meilleure performance historique.
L'euphorie a gagné une grande partie du marché après que le président américain a décidé de suspendre les droits de douanes annoncés le 2 avril dernier. "J'ai autorisé une PAUSE de 90 jours et une réduction substantielle des droits de douane réciproque à 10% pendant cette période, avec effet immédiat", a écrit le locataire de la Maison Blanche.
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L'exception chinoise
Une exception notable: la Chine. Les États-Unis, qui se livrent de plus en plus une véritable guerre commerciale avec Pékin, ont décidé d'alourdir le taux de taxation des produits chinois à 125%, contre 104% précédemment. Donald Trump a évoqué "un manque de respect" de la part de Pékin.
"Un moment donné, espérons-le dans un avenir proche, la Chine se rendra compte que l'époque où elle arnaquait les États-Unis et d'autres pays n'est plus viable ni acceptable", a-t-il ajouté. En clair, tout le monde revient à 10% sauf la Chine, donc.
La volte-face de Donald Trump sur les droits de douane laisse espérer la conclusion d'accords qui pourraient atténuer voire supprimer l'impact négatif de ses surtaxes douanières sur la croissance mondiale.
"On retombe sur quelque chose qu'on connaît à peu près", c'est-à-dire "un scénario transactionnel", de négociations, et non "pas un scénario idéologique", a expliqué mercredi soir Wilfrid Galand, directeur général adjoint de Montpensier Arbevel, sur BFM Business.
"Le mal est fait"
L'administration Trump "montre enfin qu'elle est sensible aux conditions extrêmes du marché", note de son côté George Saravelos de Deutsche Bank.
"À la marge, cela devrait réduire la probabilité qu'un tel mélange de politiques extrêmes se reproduise. Il est plus probable que l'administration accepte des résultats négociés sur les politiques commerciales (et autres), et il est plus probable que l'administration devienne réceptive à la pression du marché, si cela continue", ajoute-t-il.
Mais le stratégiste prévient: le "mal est fait". "Même si les droits de douane sont définitivement suspendus, l'économie a subi des dommages en raison d'un sentiment permanent d'imprévisibilité de la politique", élabore-t-il.
L'ancien chef économiste du FMI, Olivier Blanchard, s'est même étonné sur X. "Suis-je le seul à penser que les choses ne sont pas roses, que le conflit avec la Chine sera très préjudiciable et que nous aurons au moins 90 jours d'incertitude considérable ? Se pourrait-il que le marché boursier ait réagi de manière excessive dans l'autre sens aujourd'hui ?", a-t-il posté.