(BFM Bourse) - Les investisseurs non-résidents ne détenaient plus que 40,8% des actions des groupes cotés au sein du CAC au 31 décembre dernier. Une part en constante diminution depuis 2014.
Le repli se poursuit. De 47,8% à fin décembre 2013, la part de l'actionnariat des non-résidents (français) dans les sociétés du CAC n'a cessé de chuter pour s'établir 40,8% à fin décembre 2019. Un niveau inédit depuis 2003 (où il atteignait 39,6%), selon le dernier rapport de la Banque de France en date du 29 septembre. Pour être plus précis, les non-résidents détenaient, au 31 décembre dernier, 40,8% du capital des 36 sociétés résidentes du CAC 40, quatre sociétés de l'échantillon principal du marché parisien étant exclues du périmètre de cette étude car leur siège social est établi à l’étranger (Airbus, ArcelorMittal, STMicroelectronics et TechnipFMC), "en baisse de 0,9 point de pourcentage par rapport à l’année précédente" souligne le rapport. Les changements de composition de l’indice, avec l’entrée de Thales et la sortie de Valeo, ont contribué à diminuer ce taux de détention non résidente de 0,3 point de pourcentage, précise la Banque de France.
La tendance est similaire à l'échelle de l'intégralité de la cote parisienne puisque le taux de détention par les non-résidents de l’ensemble des actions cotées ressortait à 37% à fin décembre 2019. Cette part est très nettement inférieure à celle des autres grands pays européens "qui, à la différence de la France, enregistrent une hausse entre 2008 et 2019" note la Banque de France. À titre de comparaison, le taux de détention par des non-résidents s'établissait, fin décembre, à 49% en Italie, 52% en Espagne, près de 57% en Allemagne, 65% au Royaume-Uni et même... 87,7% aux Pays-Bas pour l'ensemble des titres cotés sur ces places boursières.
Les actionnaires américains en progression
Toujours au 31 décembre 2019, parmi les 36 sociétés françaises du CAC 40 incluses dans l'étude, seulement 9 étaient détenues à plus de 50% par des non-résidents. Elles étaient en revanche 8 à être détenues à moins de 30% par ces mêmes non-résidents, un chiffre néanmoins en progression sur les dernières années.
L’enquête annuelle du Fonds monétaire international (FMI) "Coordinated Portfolio Investment Survey" à laquelle la Banque de France contribue, détaille la ventilation, par pays, de la détention de l’ensemble formé par les actions cotées et les titres d’organismes de placements collectifs (OPC) français. Et il est intéressant de noter que sur les non-résidents, 43,1% des actions et parts d’OPC françaises détenues à l’étranger le sont au sein de la zone euro, 33,7% aux États-Unis et 6,3% au Royaume-Uni. "En 2019, la part de la zone euro dans la détention non résidente des actions et titres d’OPC français a baissé de 1,1 point de pourcentage et celle des États‑Unis a progressé de 1,6 point" précise l'étude, même si ces parts restent globalement stables sur les dernières années.
Boom des achats d'actions par des résidents en 2020
Autre fait mis en exergue dans l'étude, "les flux des non-résidents sont constitués d’achats nets à hauteur de 500 millions d’euros en 2019, alors que les résidents sont vendeurs nets pour 1,9 milliard d’euros". Sur les 36 titres correspondant aux sociétés françaises du CAC 40, les non-résidents ont été vendeurs nets pour quatre d’entre eux seulement. Il s’agit des quatre titres dont le cours a baissé en 2019, soit Orange (-7%), Thales (-13%), Publicis (-19%) et Renault (-23%). Pour rappel, le CAC 40 a enregistré, en 2019, sa meilleure performance annuelle depuis... 1999 avec un bond de 26,37%.
La tendance à la baisse de la part des titres détenus par des non-résidents devrait se poursuivre et même s'accentuer en 2020, à en croire la dynamique observée par la Banque de France sur les trois premiers mois de l'année. "Au premier trimestre 2020, les ventes nettes d’investissements de portefeuille en actions françaises du CAC 40 par les non-résidents se sont élevées à 15 milliards d’euros (principalement dans les secteurs financiers et énergétiques, NDLR) quand, à l'inverse, les résidents ont été acheteurs nets à hauteur de 20,7 milliards d'euros" sur la même période, avec des investissements fléchés vers les secteurs délaissés par les non-résidents.