(BFM Bourse) - Auteur d'un déconcertant rally la semaine dernière, le CAC 40 a redonné 0,6% lundi alors que le conflit en Ukraine continue à alimenter la volatilité. Les pressions inflationnistes, en particulier via la flambée de l'énergie, pourraient par ailleurs amener un durcissement plus prononcé des politiques monétaires, ce qui se répercute sur les rendements obligataires.
La semaine dernière, chaque lueur d'espoir quant à une possible issue négociée au conflit en Ukraine a rapidement été démentie dans les faits, comme c'est le cas depuis le déclenchement de l'offensive russe... Ce qui n'a pas empêché le marché parisien d'accumuler en rythme hebdomadaire un gain de 5,75%. Cette vigueur quelque peu déroutante s'est cependant effacée lundi, le marché parisien en manque d'inspiration rétrogradant de 0,57% à 6.582,33 points.
La difficulté pour les investisseurs est de prendre en compte les conséquences d'un conflit qui marque une rupture géopolitique. Une des rares certitudes est que l'Europe cherche en toute hâte à diminuer sa dépendance au pétrole et au gaz russe. Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne vont discuter ce lundi de sanctions supplémentaires à l'encontre du secteur pétrolier russe.
Mais défaire ces liens est un processus qui sera long et coûteux, et en attendant les opérateurs anticipent que les tarifs énergétiques resteront élevés pour une durée prolongée. En fin de journée le contrat à terme sur le baril texan WTI bondissait de 5,59% à 110,55 dollars tandis que le Brent s'adjugeait 6,58% à 115,03 dollars. Si les tensions sur l'offre n'étaient pas assez élevées, les rebelles Houthi au Yemen ont aussi lancé au cours de week-end de nouvelles attaques sur des installations de production saoudiennes.
Les valeurs parapétrolières ont été logiquement les gagnantes du jour : CGG a grimpé de 6,7%, Rubis de 4% et Vallourec de 4,3%. Le fabricant de tubes sans soudure a par ailleurs annoncé par surprise nommer en tant que PDG Philippe Guillemot (ex-Elior, Alcatel-Lucent...) tandis que son prédécesseur Edouard Guinotte se voit remercié "pour son engagement et son dévouement sans réserve envers Vallourec pendant plus de deux décennies" (il avait pris la direction du groupe en 2020 après une longue carrière en interne). TotalEnergies a seulement avancé de 0,6% seulement, le groupe étant d'un côté positivement exposé au renchérissement des cours, mais de l'autre à risque de devoir, comme plusieurs concurrents internationaux l'ont déjà fait, se retirer purement et simplement de ses projets en Russie.
Dans une actualité fondamentale plutôt clairsemée, les avis d'analystes ont à peine mis un peu d'animation, la dégradation de l'objectif d'UBS sur Atos (cible passée de 35,5 à 27,5 euros) faisant redescendre le titre de 3,6%.
Parmi les belles annonces du jour, Sword Group gagné 6,6% après avoir fait part de l'acquisition du britannique Ping, un intégrateur de systèmes et un fournisseur de services managés présent en Ecosse en particulier. Le titre signe ainsi un nouveau plus haut en clôture de son histoire, la capitalisation de l'ESN dépassant maintenant 450 millions d'euros. Par ailleurs Eramet a encore confirmé ses bonnes dispositions, gagnant encore 9,4% dans le sillage notamment des avancées annoncées la semaine dernière sur une technologie de recyclage des métaux contenus dans les batteries lithium-ion, omniprésentes dans l'automobile électrique notamment.
En revanche Geneuro a reculé de 10,9% après des résultats positifs d'un traitement contre la sclérose en plaque, la petite taille de l'échantillon n'ayant pas permis de dégager une tendance statistiquement significative.
Sur le marché des changes, l'euro évoluait peu à 1,1040 dollar (-0,09%).