(BFM Bourse) - L'indice vedette parisien pointe en forte baisse à la mi-séance de ce lundi 6 octobre, logiquement éprouvé par la démission surprise du Premier ministre Sébastien Lecornu.
Le risque politique s'invite encore une fois dans les débats boursiers ce lundi 6 octobre, ce qui fait reculer le CAC 40 de 1,5% à 7.960,90 points à la mi-journée.
L'indice parisien a perdu jusqu'à 2,10% dans la matinée, refroidi par la démission du Premier ministre, Sébastien Lecornu, annoncée ce lundi. C'est donc une fin de série pour la Bourse de Paris, qui avait engrangé 2,7% à l'issue d'une semaine parfaite.
L'Elysée a annoncé dans la matinée le départ du locataire de Matignon au lendemain de la présentation de son gouvernement. Il devient ainsi le Premier ministre le plus éphémère de la Ve République. La composition de l'exécutif annoncée par Sébastien Lecornu a essuyé une volée de critiques de la part des partis d'opposition.
Marine Le Pen, députée du Rassemblement national, a évoqué un choix "pathétique" tandis que Jean-Luc Mélenchon, figure de la France insoumise, à déclaré que le compte à rebours "pour les chasser tous (était) commencé". Plusieurs dirigeants de LR ont exprimé leur volonté de sortir du gouvernement.
"La démission de Lecornu plonge la scène politique dans l’incertitude. Les investisseurs craignent un effet domino sur la politique économique et budgétaire", analyse Antoine Andreani, responsable de la recherche chez XTB France.
Ce qui explique de nettes tensions sur la dette française, dont le rendement à 10 ans se tend à 3,585%, contre 3,51% à la clôture vendredi soir. L'écart entre le rendement de l'obligation souveraine française à 10 ans et celui de même échéance sur l'obligation allemande à 10 ans (le fameux "spread"), thermomètre du stress de marché sur la signature française, s'inscrit à 87 points de base, soit 0,87 point de pourcentage, un niveau inédit depuis janvier.
Signe que la situation de la France inquiète, l'euro chute également. La devise de la zone euro perd 0,4% face au dollar à 1,1661 dollar.
Les banques souffrent
Plusieurs secteurs souffrent aussi à la Bourse de Paris. Dont les banques, qui sont en première ligne de ce mouvement d'aversion au risque. Société Générale perd 6,1%, BNP Paribas 4,5% et Crédit Agricole SA 4,3%, les trois groupes accusant trois des quatre plus fortes baisses du CAC 40. La quatrième étant Engie (-3,8%), suivie de Bouygues (-3,7%), ces sociétés étant très exposées au marché français et au risque politique.
Sur le CAC 40, Stellantis (+2,5%), Totalenergies (+0,6%) et Euronext (+0,3%), échappent à ce mouvement baissier.
Hors indice vedette, Seb dévisse de 19,5% après un nouvel avertissement sur ses résultats, le spécialiste du petit électroménager citant une faible demande pour ses produits.
Du côté du pétrole, celui-ci progresse alors que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep +), ont décidé d'augmenter leur production mais à un rythme moins soutenu qu'anticipé par le marché. Le contrat de décembre sur le Brent de mer du Nord prend 1,8% à 65,7 dollars le baril tandis que celui de novembre sur le WTI coté à New York gagne 1,9% à 62,03 dollars le baril.
