(BFM Bourse) - Resté sur une lourde rechute vendredi, le CAC évolue sans tendance claire lundi matin, les investisseurs restant préoccupés par l'évolution de la pandémie qui menace la reprise économique. L'impasse parlementaire autour des nouvelles mesures de relance aux États-Unis et le niveau actuel des indices incitent aussi les opérateurs à la prudence.
Au sortir d'une semaine marquée par une progression hebdomadaire (+1,5%) mais terminée sur une forte rechute (-1,58%) en réaction à la publication d'indicateurs macroéconomiques mitigés en Chine et aux États-Unis, le CAC hésite sur la marche à suivre lundi. Après une ouverture en légère hausse (+0,19%), le baromètre du marché parisien a fait le yo-yo autour de l'équilibre pour afficher une variation anecdotique à la mi-journée (-0,04% à 4.960,77 points vers 12h00), dans un volume de transactions qui semble toucher son creux estival, à 520 millions d'euros échangés à ce stade.
Dans une note matinale intitulée "Qu'importe le bilan, pourvu qu'il y ait l'ivresse" où il insiste sur le lien entre l’expansion des bilans des banques centrales et le rebond des indices boursiers, le directeur adjoint des investissements chez Mirabaud Secutiries John Plassard anticipait cette ouverture "sans réelle tendance", les investisseurs devenant "de plus en plus soucieux du (haut) niveau des indices, de l'impasse parlementaire aux Etats-Unis autour des nouvelles mesures de relance pour les collectivités, entreprises et ménages américains, des tensions politiques et économiques sino-américaines et des dernières statistiques économiques mi-figue, mi-raisin".
Au rayon des indicateurs, après une publication décevante concernant les ventes au détail en Chine vendredi, les investisseurs ont pris connaissance du recul historique du PIB japonais, qui s'est contracté de 7,8% au deuxième trimestre sous l'impact du Covid-19, annoncé juste avant l'ouverture.
Regain de cas de coronavirus
Autre préoccupation majeure: la situation sanitaire qui continue de s'aggraver dans plusieurs régions du monde. Le nombre de contaminations augmente notamment en France, qui a enregistré dimanche plus de 3.000 cas pour le deuxième jour d'affilée, alors que l'Allemagne a confirmé ce lundi 561 cas de plus que la veille et que le bilan aux Etats-Unis dépasse désormais les 170.000 morts. Face à la flambée épidémique qui frappe notamment la ville d'Auckland, la Nouvelle-Zélande a décidé de reporter d'un mois la tenue des élections législatives.
"Le nombre de nouveaux cas de Covid-19 en Europe est la première chose à surveiller dans les prochains jours car il a le potentiel de faire dérailler la reprise économique naissante", a déclaré Neil Wilson chez Markets.com. "Une forte augmentation des cas en Espagne, en France et en Allemagne rendrait les traders nerveux et les marchés volatils avec le risque d'un nouveau confinement" insiste-t-il.
Pernod Ricard et LVMH profitent de relèvements de recommandation
Si l'actualité reste particulièrement calme sur le front des valeurs, certains poids lourds de l'indice phare tirent parti de relèvement d'objectifs de la part d'analystes. C'est le cas de Pernod Ricard, qui affiche l'une des plus fortes progressions du CAC à la mi-journée (+1,8%) grâce à Barclays, qui se dit "confiant dans les capacités du groupe à faire face à la crise du coronavirus". "Nous continuons de croire que les spiritueux haut de gamme seront le segment d'investissement préféré pendant une potentielle récession mondiale", ont notamment déclaré les analystes de la banque dans une note.LVMH et Kering (+0,1% chacun) "profitent" également des recommandations de Jefferies, l'analyste en charge du secteur chez le broker ayant nettement relevé sa cible sur les deux géants du luxe.
De l'autre côté du palmarès, on retrouve les valeurs sanctionnées en fin de semaine dernière, à savoir celles qui ont le plus à perdre d'une reprise économique moins vigoureuse que prévu, voire d'un reconfinement, comme Unibail (-2,9%) ou Accor (-2%).
Résultats encourageants pour OSE Immuno
Hors de l'indice phare, OSE Immunotherapeutics prend 12,6% à 12h45 après avoir dévoilé des données positives de son étude préclinique en vue de développer un vaccin contre la Covid-19.
Après avoir ouvert en hausse sur l'information selon laquelle la Chine compte augmenter les importations de brut américain dans les semaines à venir, les cours pétroliers se sont retournés au cours de la matinée. Vers 12h45, le baril de Brent cède 0,31% à 44,66 dollars et celui de WTI recule de 0,10% à 41,97 dollars.
Sur le Forex, la monnaie unique repart de l'avant face au billet vert, grappillant 0,10% à 1,1855 dollar.