(BFM Bourse) - Le CAC 40 a reculé de 1,22% vendredi, signant sa plus mauvaise séance depuis le début de 2021, portant son repli hebdomadaire à -1,67% dans un marché pris de court par la dégradation de la situation sanitaire et le retour de restrictions destinées à combattre la pandémie.
Le marché parisien a connu vendredi une séance volatile, comme souvent en cette configuration dite des "trois sorcières" qui marque chaque mois l'expiration simultanée de divers instruments optionnels (entraînant une vague d'achats ou de ventes au comptant nécessaires au débouclage des positions non prorogées), tandis que la dégradation des indicateurs sanitaires a ôté aux investisseurs l'appétit pour le risque. Subissant en séance jusqu'à 2,07% de baisse, l'indice phare a néanmoins réussi à venir clôturer au-dessus des 5600 points, soit précisément en repli de 1,22% à 5.611,69 points.
Après avoir pris un bon départ à l'année 2021, l'indice parisien a donc effectué un net pas en arrière, accumulant un repli de 1,67% en rythme hebdomadaire.
Après avoir acheté la perspective d'un plan de soutien à l'économie américaine, les investisseurs ont été enclins à vendre la nouvelle. Le président élu des Etats-Unis, qui doit prendre mercredi ses fonctions, a dévoilé un package de 1.900 milliards de dollars au total, dont 415 milliards de dollars destinés à renforcer la lutte et la vaccination contre le Covid-19, environ 1.000 milliards d'aides directes aux ménages et 440 milliards en direction des petites entreprises.
Les valeurs cycliques à la peine
Parallèlement, la multiplication des restrictions -dont l'extension critiquée d'un couvre-feu dès 18h00 pour l'ensemble du territoire français- face à une pandémie de coronavirus qui ne donne guère de signes d'attrition -au contraire, elle réaccélère en Chine où le nombre quotidien de nouveaux cas est au plus haut depuis mars- a pesé sur le moral des investisseurs. L'annonce par Pfizer d'un ralentissement de l'approvisionnement de l'Europe en vaccin pendant quelques semaines a suscité un point de tension supplémentaire, même s'il n'est pas établi que cela aurait un impact significatif sur le rythme des campagnes de vaccination.
Ce vendredi, le palmarès du marché parisien a quoi qu'il en soit opéré une volte-face, aux dépens des valeurs cycliques, les principaux gagnants de la veille comme Peugeot (-4,2%), Worldline (-3,7%), Vinci (-2,1%), Safran (-1,9%) ou Unibail-Rodamco-Westfield (-1,6%) se retrouvant cette fois parmi les sanctionnés.
Carrefour plombé par le non du gouvernement
Plus forte hausse mercredi de l'indice après l'annonce du projet de rapprochement proposé par Alimentation Couche-Tard, entre deux eaux jeudi au vu de l'hostilité apparente du gouvernement français (avec une chute de plus de 9%, mais un vif rebond intraday pour terminer à seulement -2,5%), l'action Carrefour a de nouveau passablement fluctué, ramenant à -2,9% en clôture un repli qui dépassait 4% à la mi-séance. Invité sur BFMTV et RMC, le ministre de l'Economie a souhaité mettre un terme à la discussion en opposant "un non courtois, mais clair et définitif". Pour Bruno Le Maire "On ne cède pas l'un des grands distributeurs français", qu'on se le dise.
Les opérateurs accueillent par ailleurs avec réserve "l'Ambition 2026" de Bouygues qui a reculé de 2,1%. Si les objectifs dans la durée apparaissent ambitieux, ils nécessitent en contrepartie d'importants investissements et une potentielle stagnation de la marge dans les exercices qui viennent.
À l'inverse de Valeo, en hausse de 1,2% en clôture (près de +5% en séance) après l'annonce d'une progression du free cash-flow jusqu'à plus de 1,3 milliard d'euros au second semestre, bien plus forte que l'objectif supérieur à 600 millions d'euros communiqué en octobre, grâce à une marge opérationnelle meilleure qu'attendu. Toutefois parmi les plus grosses capitalisations tricolores c'est Publicis qui a signé la meilleure performance du jour (+1,5%), dans le sillage d'un certain nombre de relèvements récents de la part des bureaux d'études et de rumeurs alimentées la semaine dernière par le magazine britannique Campaign, évoquant des discussions avec des fonds d'investissement.
DBV renoue le dialogue avec l'Agence américaine du médicament
Parmi les plus petits dossiers de la cote tricolore, DBV Technologies est spectaculairement remonté (+41,3%) alors que la biotech entrevoit enfin un possible chemin vers l'homologation de son patch visant à traiter l'allergie aux arachides chez les enfants. D'après ses discussions avec la FDA (l'Agence américaine du médicament), cela ne nécessiterait pas de reprendre à zéro toutes les études, mais de démontrer sur une période relativement limitée de six mois qu'une version modifiée du produit (pour garantir une adhésion optimale sur la peau) est équivalente en termes d'efficacité au patch actuel. Erytech Pharma a pris 3% alors que le premier patient a été recruté dans un essai clinique pour une nouvelle indication, le cancer du pancréas.
Les cours pétroliers faisaient eux aussi l'objet de fortes prises de bénéfices : le contrat à terme sur le baril de Brent se dépréciait de 2,32% à 55,11 dollars, et le brut texan de 2,26% à 52,36 dollars.
Au chapitre des devises, l'euro abandonnait 0,49% à 1,2096 dollar, quasiment un plus bas d'un mois. Après avoir de nouveau flirté jeudi avec les 40.000 dollars, le Bitcoin rétrogradait de 7,71% à 35.868 dollars.