(BFM Bourse) - La Bourse de Paris reste orientée à la baisse après avoir perdu 1% en fin de matinée, la Commission européenne ayant fait part d'une dégradation de ses projections de croissance et d'inflation dans la zone euro pour 2022 et 2023. La dette italienne concentre à nouveau les inquiétudes des opérateurs alors qu'un vote de confiance crucial menace le gouvernement de Mario Draghi.
La Bourse de Paris poursuit son repli jeudi initié la veille en réaction à l'annonce d'une nouvelle accélération de l'inflation aux Etats-Unis à un plus haut de plus 40 ans. L'indice CPI américain du mois de juin accroît la pression sur la Réserve fédérale des Etats-Unis pour poursuivre un durcissement monétaire à marche forcée. La situation telle qu'analysée par le Bureau of Labor Statistics se révèle en effet plus préoccupante que prévu puisque la différence d'un mois sur l'autre ressort à +1,3%, soit un taux d'inflation sur douze mois de 9,1%, le rythme le plus élevé depuis novembre 1981.
Pour reprendre le contrôle de l'inflation, la Réserve américaine sera contrainte d'opter pour une posture plus agressive en matière de politique monétaire. Les investisseurs estiment désormais que la Fed pourrait décider d'une hausse de 1% de son principal taux directeur à l'issue de sa réunion monétaire le 27 juillet prochain, au risque de plonger l'économie américaine dans une situation de récession. Fera-t-elle comme son homologue canadien qui a déjà opéré un tour de vis dans des proportions identiques mercredi ?
Le CAC 40 cède ainsi 0,8% de retour sous les 6.000 points à 5953,52 points. Les volumes traités témoignent toutefois de la désertion des opérateurs tricolores en ce jour férié du 14 juillet, seulement 500 millions d'euros ont été échangés depuis l'ouverture. Si à Paris l'actualité est peu fournie, aux Etats-Unis en revanche, les investisseurs seront attentifs en début d'après-midi à la trajectoire des prix à la production pour juin. Outre cette statistique majeure, les opérateurs prendront connaissance jeudi des premières publications de comptes pour la période close fin juin. Les bancaires JPMorgan Chase et Morgan Stanley ouvriront officiellement la saison des résultats outre-Atlantique. Les deux principaux établissements bancaires du pays seront suivis vendredi de BlackRock, Citigroup et Wells Fargo.
Le retour du risque politique italien
En Italie, le risque politique refait surface alors que le Mouvement 5-Étoiles menace de boycotter le vote de confiance sollicité par le gouvernement de Mario Draghi sur un décret-loi. Le spectre d'une instabilité politique se diffuse dans les marchés actions, la Bourse de Milan reculant de plus de 2,30% jeudi tandis que le rendement du 10 ans italien se tend à 3,445%, au plus haut d'octobre 2018.
Toujours dans la zone euro, la Commission européenne vient de publier ses dernières projections économiques et le tableau dépeint par l’institution est loin d'être engageant pour les mois à venir. Elle dégrade ses prévisions de croissance et révise en revanche à la hausse ses prévisions d'inflation pour 2022 et 2023, principalement en raison de l'impact de la guerre en Ukraine.
Sur le front des entreprises, quelques unes ont déjà communiqué leurs résultats notamment du côté des petites capitalisations, à l'image de TFF Group qui progresse de plus de 4% après avoir fait part d'une forte accélération de son résultat net au titre de son exercice décalé 2021-2022.
Arkema plie de 2,5%, sous le coup d'une dégradation d'UBS qui passe de "neutre" à "vendre" sur le dossier avec un objectif de cours sabré à 82 euros.
Atos cède 2,4%, S&P vient d'abaisser sa notation de crédit de "BBB-" à "BB", assortie d'une "perspective négative". Par ailleurs, le groupe informatique a pris acte de la démission de son directeur général sortant Rodolphe Belmer.
L'euro évoluait jeudi légèrement au-dessus de la parité à 1,0034 dollar après avoir plongé brièvement mercredi sous le seuil symbolique d'un dollar. Après avoir repris des couleurs en début de semaine, les tarifs pétroliers repartent à la baisse à 99,35 dollars pour le Brent et à 95,90 pour le WTI, pénalisés par les craintes d'un ralentissement économique.