(BFM Bourse) - Les contrats à terme signalant un rebond de l'indice technologique américain après 10% de repli depuis son récent pic, l'atmosphère se détend quelque peu mercredi à la mi-journée en Bourse de Paris. Sans effacer pour autant les nombreuses incertitudes du moment.
L'un des projets de vaccins les plus avancés contre le coronavirus se heurte à un obstacle, obligeant AstraZeneca à mettre en pause un essai clinique. La course à la Maison-Blanche promet son lot d'initiatives potentiellement déstabilisantes de la part du président des Etats-Unis mis en difficulté dans les sondages, sans parler de la dégradation de la situation sanitaire et économique de plusieurs grands pays émergents... Mais c'est la perspective de voir le Nasdaq Composite rebondir qui soutient le marché parisien mercredi à la mi-séance. Vers 12h25, l'indice CAC 40 grappille 0,45% à 4.995,76 points, dans un volume peu étoffé de 780 millions d'euros.
Outre-Atlantique, les marchés ont de nouveau ployé mardi, le Nasdaq Composite enregistrant une troisième séance de forte baisse, soit -4,11% sur la séance. L'indice des valeurs technologiques américaines a ainsi baissé d'exactement 10% depuis son récent record, zone conventionnellement appelée "correction" (à -20%, on parle alors de marché baissier, ou bear market). Ce faisant, le Nasdaq n'a fait que revenir à son niveau du 11 août, ce qui montre bien à quelle vitesse l'indice technologique a augmenté dernièrement, souligne Jeroen Blokland, gérant chez Robeco. "La question évidente est de savoir si nous devons nous préparer à un nouveau marché baissier". Pas encore, estime-t-il...
De l'eau dans le gaz pour le rachat de Tiffany par LVMH
La correction des marchés ces derniers jours doit beaucoup à une rotation sectorielle qui réduit en partie les excès passés en particulier sur certaines valeurs, avance de son côté Stéphane Déo, à La Banque Postale Asset Managment. "À ce titre la respiration que nous vivons est saine. Toutefois, après le rebond initial très violent de l'économie, nous rentrons dans une phase moins porteuse, au-delà de la rotation sectorielle qui est un mouvement transitoire, l'évolution des fondamentaux pourrait donc être volatile avec une tendance moins favorable à moyen terme pour les marchés", prévient le stratégiste.
Sans actualité macro-économique forte, les opérateurs tendent encore à privilégier les titres jugés défensifs au sein du CAC à l'image d'Orange qui renoue avec la première place de l'indice, en hausse de 4%. De l'autre côté, Airbus retombe de 3% à l'annonce d'un repli de 43% du nombre de livraisons depuis le début de l'année, soit 284 appareils livrés aux compagnies à fin août. LVMH résiste pour sa part (-0,6%) à l'annonce du probable abandon du projet de racheter Tiffany.
Hors de l'indice phare, Scor s'adjuge 8,4%, le réassureur jugeant les conditions réunies pour une accélération de la croissance de son marché, assortie d'une dynamique tarifaire positive. Du côté des biotechs, Valneva prend 5,7% alors que débute un essai de phase finale pour un vaccin contre le chikungunya et Transgene monte de 4,8% au vu de premiers résultats positifs, mais en phase initiale, pour un traitement expérimental des cancers gastro-intestinaux, le vaccin "tueur de tumeurs" TG6002.
Le pétrole se reprend un peu
D'autres entreprises accusent quant à elles les dégâts provoqués par la crise sanitaire. Bénéteau flanche de 9% alors que le groupe envisage de réduire ses sites de production (5 sur 24 dans le monde). Haulotte Group, spécialiste de nacelles élévatrices, cède 7% alors qu'une chute de 35% de son chiffre d'affaires au cours de la première moitié de l'année aboutit à une perte semestrielle de 9,4 millions d'euros.
La devise européenne cède encore 0,11% contre le billet vert (à 1,1762 dollar).
L'or noir retrouve un peu de couleurs après la chute de mardi provoquée par les craintes à l'égard de la demande dans un contexte d'essoufflement de la reprise et de tensions géopolitiques multiples. On enregistre ce mercredi à la mi-séance un rebond de 1,31% à 40,30 dollars le baril pour le Brent et de 1,82% à 37,43 dollars pour le WTI.