(BFM Bourse) - Avant le rapport toujours très attendu sur l'emploi américain, le marché parisien reprend son souffle et temporise vendredi matin (-0,01% à 12h30) après s'être rapproché de son plus haut annuel à la faveur de deux fortes hausses lors des dernières séances.
L'heure est à la temporisation sur le marché parisien. Après avoir enchaîné deux séances de hausses supérieures à 1% mercredi et jeudi, le CAC 40 a ouvert sur une note stable vendredi avant de tourner autour de l'équilibre au cours de la matinée pour afficher une variation anecdotique à la mi-journée (-0,02% à 5.592 points). Si les volumes d'échanges sont relativement étoffés (plus de 900 millions d'euros), les investisseurs s'abstiennent de toute prise d'initiative avant la publication du rapport sur l'emploi américain à 14h30.
"Les indices européens devraient ouvrir sans tendance ce matin dans l’attente d’avoir de plus amples informations concernant les relations commerciales entre Washington et Pékin et avant la publication des chiffres de l’emploi américain qui pourraient apporter de nouvelles informations concernant l’ampleur de la prochaine baisse des taux de la Fed" anticipaient ainsi les experts de Mirabaud Securities dans leur note matinale. "Après un retour vers leurs points hauts récents, les indices américains et européens vont devoir trouver du carburant supplémentaire", a pour sa part estimé Tangi Le Liboux, stratégiste du courtier Aurel BGC, selon lequel "cette séance sera dédiée aux chiffres mensuels de l'emploi américain".
Sur les deux autres sujets qui occupent l'esprit des investisseurs depuis maintenant de longs mois, les négociations commerciales sino-américaines et le Brexit, aucune issue ne se dégage, dans un sens comme dans l'autre. Outre-Manche, le Premier ministre Boris Johnson, qui réclame toujours des élections anticipées se rend en Écosse vendredi au moment où ma Chambre des Lords devrait entériner le projet de loi pour un report de la sortie du Royaume-Uni de l'UE, pour l'heure prévue le 31 octobre.
Prévision de croissance confirmée à 1,4% en France
Jeudi, des statistiques américaines, notamment l'ISM non-manufacturier, ont soutenu les indices boursiers en apaisant les craintes d'un ralentissement de la première économie mondiale. "Le grand écart entre le niveau d’activité dans l’industrie et dans les services n’est toutefois pas tenable, il y aura forcément une correction" avertit toutefois Stéphane Déo, stratégiste à La Banque Postale Asset Management. Si "l’incertitude de la guerre commerciale incite toujours les opérateurs à la plus grande prudence, ne boudons pas notre plaisir : l’indice de surprise économique est repassé en positif pour la première fois depuis bien longtemps" ajoute-t-il.
En France, le ministre des Finances Bruno Le Maire a confirmé la prévision de 1,4% de croissance pour l'économie française en 2019, dans une interview au quotidien La Croix. Le déficit commercial du pays s'est quant à lui replié à 4,6 milliards d'euros au mois de juillet, contre 5,3 milliards en juin. En Allemagne, la production industrielle a reculé de 0,6% sur un mois en juillet, au lendemain d'une nouvelle glissade des commandes industrielles, ajoutant aux inquiétudes sur une possible entrée en récession de la première économie européenne.
Sarfan poursuit sur sa lancée
Quasiment aucune actualité à signaler sur le front des valeurs, où Safran est toujours porté (+3,2%, meilleure performance du CAC 40) par son relèvement d'objectifs annuels dévoilé la veille et qui a déjà permis au titre de prendre plus de 5% jeudi. Le titre de l'équipementier aéronautique profite par ailleurs d'un changement de recommandation de JP Morgan qui a relevé son conseil de "neutre" à "surpondération".Peugeot signe la deuxième plus forte hausse de l'indice phare en s'adjugeant 2,8% au lendemain de sa présentation d'un nouveau plan stratégique pour remonter la pente en Chine. Le constructeur vise une meilleure rentabilité et 400.000 véhicules vendus en 2025 sur le plus gros marché mondial, où il a subi plusieurs revers ces dernières années.
À l'autre bout du palmarès, Sodexo lâche près de 4% vers 12h50, plombé par un abaissement de recommandation de la part de Barclays, de "neutre" à "sous-pondération". à "sous-pondération" contre "neutre" auparavant par Barclays.
Sur le reste de la cote, Navya (+19%) et Poxel (+16%) enregistrent les plus fortes progressions, tandis que Boiron creuse ses pertes (-3,1% au lendemain d'un recul de plus de 8%), le spécialiste de l'homéopathie ayant averti, mercredi soir, que son résultat opérationnel sera en fort recul sur cet exercice par rapport à 2018.
Enfin, sur le marché pétrolier, l'heure était également à la stabilisation ce matin alors que la semaine a été marquée par de fortes fluctuations des cours du brut. Mais peu après 12h00, les cours des deux références mondiales sont brusquement et sans raison apparente repartis à la baisse, affichant des replis de 2,41% à 59,48 dollars pour le Brent et de 2,34% à 54,98 dollars pour le WTI.
L'eurodollar est relativement stable (-0,07%) à 1,1028 dollar à 13h.