(BFM Bourse) - En l'absence d'actualité majeure, l'heure n'est pas à la prise de risque sur les marchés mondiaux en amont d'une nouvelle réunion très attendue de la Fed, dans un contexte de hausse des anticipations d'inflation.
Après une ouverture sans changement et au terme d'une matinée particulièrement calme, le marché parisien recule légèrement à la mi-journée sous la pression d'une nouvelle remontée des rendements souverains à l'approche d'une réunion "de la Fed où Jerome Powell devra tout faire pour rassurer les investisseurs face à la progression du rendement des Treasuries" selon John Plassard, directeur des investissements chez Mirabaud. Peu avant 12h45, le regain de tensions sur le marché obligataire -le taux d'emprunt américain à 10 ans grimpe à 1,66% (+4 points de base, soit 0,04 point de pourcentage) et l'OAT français à même échéance reprend 3 points de base à -0,06%- provoque un nouveau reflux des valeurs technologiques et un léger repli de l'indice phare (-0,26% à 6.039 points).
Si un statu quo de la Fed sur sa politique monétaire est anticipé par les marchés, l'institution -et son président Jerome Powell- seront surtout attendus sur d'éventuelles ajustements concernant les perspectives de reprise de l'économie américaine. "L'analyse concernant le risque inflationniste et les taux, mais aussi l'impact que cela pourrait avoir sur la politique monétaire toujours accommodante de la Fed" seront particulièrement scrutés, selon ainsi particulièrement scrutés selon le directeur général de Kiplink Finance Franklin Pichard.
"La Fed devrait maintenir ses rachats d'actifs et son taux directeur aux niveaux actuels. En revanche, ses prévisions économiques pourraient être revues en hausse pour tenir compte de l'impact du plan budgétaire de l'administration Biden et de la hausse du prix du baril de pétrole", avance pour sa part Christopher Dembik chez Berenberg. "Le nouveau plan budgétaire va décupler les émissions d'obligations par le Trésor américain. Si la banque centrale n'augmente pas ses rachats, le risque est d'assister à une forte hausse des taux, scénario déjà pris en compte par le marché" ajoute-t-il.
Reprise de l'inflation en Allemagne
Côté indicateurs, l'inflation allemande qui pourrait dépasser le seuil symbolique des 2% en 2021 pour la première fois depuis 2012 sur fond de reprise économique moins forte que prévu, selon un rapport du comité des sages économiques.
Calme d'un point de vue macroéconomique, cette séance l'est tout autant sur le front des valeurs, la cote parisienne étant seulement animée par des mouvements sectoriels. La remontée des rendements souverains pénalise ainsi une nouvelle fois le compartiment technologique (-1,8% pour STMicro, -1,7% pour Capgemini et Worldline, -1,4% pour Atos), tandis que les valeurs pétrolières (-0,9% pour Total, -5,1% pour Technip, -3,8% pour Schlumberger, -2,8% pour Vallourec) subissent le recul des cours du brut. Ces derniers refluent (-1,39% pour le baril de Brent à 67,52 dollars, -1,43% à 64,07 dollars pour le WTI vers 13h50) sous l'effet des craintes pesant sur la demande d'or noir quelques heures avant la publication hebdomadaire des stocks américains.
Rachat d'actions pour Faurecia
Quelques mouvements à signaler sur le SBF 120, où le titre de l'équipementier automobile Faurecia réagit très bien (+5,1%) à l'annonce de la mise en œuvre d'un programme de rachat d'actions portant sur jusqu'à 2% de son capital et le lancement d'une émission d'obligations vertes d'un montant de 400 millions d'euros.
Le spécialiste des maisons de retraite Orpea cède en revanche 2% après avoir fait état d'un bénéfice net en repli de 31% en 2020, la crise sanitaire ayant considérablement alourdi ses charges opérationnelles. Enfin, la pénurie mondiale de semiconducteurs a conduit le spécialiste toulousain de la fabrication de composants électroniques Actia à évoquer des "tensions sur sa chaîne d'approvisionnements", qui pourraient le contraindre à arrêter temporairement ses lignes de production, le titre dévisse (-11%).
Parmi les autres clases d'actifs, la monnaie unique est relativement stable face au billet vert (-0,05% à 1,1897 dollar) sur le Forex, tandis que le Bitcoin lâche un peu de lest et s'échange sous les 55.000 dollars peu avant 13h30.