(BFM Bourse) - Le marché parisien accentue vendredi son rebond de la veille, dans l'attente du premier rapport mensuel sur l'emploi US prenant en compte la totalité de la période de confinement. Dans un marché largement déserté pour cause de 8 mai, le CAC grignote près de 1% supplémentaire à 13h.

Les indices européens profitent "de la clôture des marchés américains euphorisés par la réouverture progressive de l'économie (américaine et mondiale) et le passage en territoire positif (depuis le début de l'année) du Nasdaq" pour démarrer la dernière séance de la semaine dans le vert, comme le souligne John Plassard, spécialiste de l'investissement chez Mirabaud. À 12h25, le CAC 40 affiche une progression de 0,94%, au lendemain d'un rebond de 1,54%, ce qui lui permet de reconquérir le seuil des 4.500 points, à 4.544,12 points. En ce jour férié, l'activité est néanmoins drastiquement réduite, seulement 430 millions d'euros ayant changé de mains à 12h30.

"La nervosité pourrait cependant monter d'un cran avant les chiffres de l'emploi américain d'avril qui devraient montrer une nette détérioration", ajoute John Plassard, qui s'étonne que les marchés soient en train de se distancier socialement de la réalité économique. "Qu’importe la réalité économique, pourvu qu’on ait l’ivresse des marchés", en adaptant quelque peu la célèbre citation d’Alfred de Musset, on pourrait résumer ainsi la séance américaine de jeudi" estime ainsi John Plassard. De fait que, les principaux indices américains ont fini en hausse malgré les 73.500 morts américains et la destruction de 33 millions d’emplois à cause de la pandémie...

Après le chiffre des nouveaux demandeurs d'emploi publié jeudi, les investisseurs vont pouvoir prendre connaissance du taux de chômage d'avril, publié en début d'après-midi et qui sera la premier à refléter sur un mois complet l'ampleur de la crise du Covid-19. "Le consensus Bloomberg s’attend à une hausse du chômage à 16%" indique John Plassard, et certains analystes misent même sur un bond à 20%, soit deux fois plus qu'au cœur de la grande récession de 2009.

La hausse observée sur les marchés européens vendredi matin peut aussi trouver son explication dans la reprise du dialogue entre Chinois et Américains, avec la promesse d'appliquer leur accord commercial préliminaire, difficilement acquis en début d'année. Après plus de quatre mois de silence et des tensions très fortes entre les deux pays au sujet du coronavirus au cours des derniers jours, les négociateurs des deux camps se sont en effet engagés vendredi, lors d'un entretien téléphonique, à mettre en oeuvre la phase 1 de leur accord commercial.

L'automobile, le luxe et l'aéronautique bien orientés

À l'autre extrémité, les meilleures performances sont pour Saint Gobain (+4,1%), Publicis (+3,4%), Atos (+3%) et Legrand (+2,8%). Les compartiments aéronautique, automobile et du luxe sont recherchés. Airbus profite de l'annonce de son annonce (une commande de neuf avions A320 et A321 et la livraison de 14 livraisons en avril) pour prendre 1,4%. Safran grignote 0,4% après avoir pourtant annoncé le licenciement de 3.000 employés au Mexique alors que l'industrie aéronautique fait face à un déclin sans précédent de la demande provoqué par la crise sanitaire liée au coronavirus.

Le secteur automobile bénéficie aussi du courant porteur (+2,4% pour Peugeot, +2% pour Michelin, +1,4% pour Renault), tout comme celui du luxe (+2,3% pour LVMH, +1,7% pour Hermès, +1,4% pour Kering).

Sur le marché pétrolier, les cours des principales références de brut restent bien orientés vendredi dernier, le baril de WTI pour livraison en juin reprend 2,38% à 24,11 dollars peu avant 13h, quand celui de Brent grappille 1,53% à 29,91 dollars.

Enfin, sur le Forex, la monnaie unique rebondit légèrement face au billet vert à 13h (+0,14% à 1,0815 dollar).