(BFM Bourse) - Faute d'actualité marquante et alors que les intervenants se préparent aux fêtes de fin d'année, le marché parisien s'offre une respiration et consolide timidement au-dessus des 6.000 points lundi à la mi-journée, pour l'une des dernières séances de 2019.
Circulez, il n'y a rien à voir. Dans un marché déserté en cette traditionnelle "trêve des confiseurs", la Bourse de Paris marque une pause lundi. À 12h, le CAC 40 grappille 0.02% à 6.022,87 points, se maintenant ainsi au-dessus des 6.000 points, seuil au-dessus duquel le baromètre parisien a clôturé une séance pour la première fois depuis 2007 vendredi. À noter, le volume d'échanges particulièrement restreint, inférieur à 500 millions d'euros à ce stade, signe que de nombreux opérateurs sont absents et que les autres s'abstiennent de prise d'initiative, semblant se contenter de la performance exceptionnelle enregistrée par le CAC en 2019 (27,3% depuis le 1er janvier).
"Les indices européens devraient ouvrir en légère hausse ce matin dans le sillage des nouveaux records pour les principaux marchés américains et de l’annonce de Donald Trump que les États-Unis et la Chine signeraient très prochainement la phase 1 de leur accord commercial" anticipaient les experts de Mirabaud dans leur note matinale lundi, précisant que les marchés américains avaient été "alimentés par la poursuite d'un important "short squeeze" (une liquidation forcée des positions courtes, NDLR) à quelques jours de la fin de l’année et à la publication de chiffres économiques américains probants", notamment en ce qui concerne la consommation des ménages américains.
"Le dossier commercial (sino-américain) a été au premier plan dans l'esprit des investisseurs pendant des mois et la conclusion d'un accord de phase 1 a constitué une vraie bénédiction pour les marchés", a rappelé dans une note David Madden, un analyste de CMC Markets. Le président américain Donald Trump a affirmé vendredi avoir eu une "très bonne discussion" avec son homologue chinois Xi Jinping, une semaine après l'annonce d'un accord de principe synonyme de trêve dans la guerre commerciale qui oppose Washington et Pékin. "La Chine a commencé ses achats à grande échelle de produits agricoles et autres. La signature formelle est en préparation", a-t-il ajouté, sans toutefois fournir plus d'indications sur un possible calendrier.
De son côté, le gouvernement chinois a par ailleurs annoncé lundi une série de baisses de droits de douane sur un grand nombre de produits technologiques ou alimentaires, notamment le porc, alors que le cheptel du pays fait face à une épidémie.
Outre-Manche, la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne le 31 janvier est sur les rails après que le Parlement britannique a approuvé vendredi avec 358 voix pour (234 contre) le projet de loi traduisant dans la loi l'accord de divorce négocié avec Bruxelles.
Virbac entouré, Marie Brizard sanctionné
Sur le front des valeurs, les constructeurs automobiles affichent les plus gros replis à la mi-journée au sein de l'indice phare (-1,8% pour Peugeot et Renault). La marque au losange recule alors que son présidence Jean-Dominique Senard a affirmé dimanche dans le JDD que l'alliance Renault-Nissan était "refondée" et devait désormais améliorer ses performances, tout en expliquant qu'une fusion ou même une évolution capitalistique n'était pas à l'ordre du jour.Airbus grappille 0,6, tout comme Safran, en réaction à l'accord conclu entre General Electric (GE) et l'équipementier aéronautique tricolore pour augmenter la cadence de production des moteurs équipant l'Airbus A320neo, afin de compenser les déboires du grand rival, le Boeing 737 MAX, selon le Wall Street Journal.
Sur le SRD, Virbac bondit de 9,4% peu après 12h, galvanisé par l'annonce du (troisième) relèvement (en trois mois) de ses prévisions 2019 grâce à "la très bonne performance constatée sur la fin de l'année".
Dans l'autre sens, Marie Brizard Wine & Services (MBWS) abandonne 18,6%, les nouveaux financements de son actionnaire majoritaire, face à ses besoins de trésorerie "immédiats" ayant "vocation ensuite à être incorporés à son capital". Recylex s'enfonce également de 10,3% alors que les partenaires financiers du spécialiste du recyclage des métaux ont accepté de continuer à financer son activité allemande jusqu'à fin avril mais sous certaines conditions.
Sur le front pétrolier, les prix des barils de Brent et de WTI sont stables mercredi matin, la référence européenne de brut léger affichant une variation anecdotique (+0,03% à 66,16 dollars) quand le WTI texan cède 0,17% à 60,34 dollars. La parité eurodollar est également stable, à 1,1075 (-0,01%).