(BFM Bourse) - La Bourse de Paris reste en forte baisse, toujours minée par les craintes d'une récession aux Etats-Unis. Le CAC 40 est au plus bas depuis le mois de novembre.
En ce début du mois d'août, la baisse n'a pas pris de vacances. La Bourse de Paris comme les marchés asiatiques un peu plus tôt ce matin, évolue en forte baisse toujours secouée par les craintes d'une récession aux Etats-Unis.
Le CAC 40 cède 2,5% à la mi-journée, sous les 7.100 points à 7.072,87 points après avoir décroché de plus de 3% vers 09h30.
Vendredi, l'indice vedette parisien avait déjà rendu 1,6% vendredi pour clôturer au plus bas de l'année dans la foulée d'un rapport sur l'emploi américain décevant.
Des marchés nerveux
L'indice vedette parisien a en tout cédé plus de 6% depuis le début d'un mois d'août, qui n'usurpe donc pas sa réputation de mois à haut risque sur les marchés financiers.
Ailleurs en Europe, le Dax plonge de 2,4% à Francfort, le FTSE 100 à Londres trébuche de 2,1% quand l'indice paneuropéen Stoxx Europe 600 lâche encore 2,6%.
La nervosité est encore montée d'un cran alors que les mauvaises nouvelles du côté de l'Atlantique s'accumulent, nourrissant les craintes d'un ralentissement de l'économie américaine. En fin de semaine dernière, les opérateurs avaient en effet pris connaissance d'un affaiblissement du marché du travail et d'une dégradation de l'activité manufacturière aux Etats-Unis.
"Il y a tout simplement trop de feux à éteindre, ce qui fait d'une éventuelle reprise lundi une chimère - en particulier avec la résurgence des craintes de récession aux États-Unis et le spectre menaçant d'un atterrissage brutal qui refroidit les investisseurs mondiaux jusqu'à l'os", a commenté Stephen Innes de SPI Asset Management cité par l'AFP.
"Le taux de chômage est désormais significativement au-dessus de ce que les membres de la Fed ont prévu pour la fin de l’année et une baisse des taux de 50 points de base (0,50 point de pourcentage, NDLR) en septembre ne peut plus être exclue", explique Bastien Drut, responsable de la stratégie et des études économiques chez CPRAM.
Selon l'outil Fedwatch, les marchés estiment maintenant à 70% la probabilité que la Fed réduise ses taux de 50 points de base (0,5 point de pourcentage) en septembre et de 50% taux de 75 points (0,75 point de pourcentage) entre novembre et décembre.
Un Nasdaq attendu en forte baisse
Aux Etats-Unis, les indices majeurs sont attendus en forte baisse à l'ouverture. Le Dow Jones devrait reculer de 1,6%, le S&P 500 de 2,7% quand le Nasdaq 100 devrait plonger de 4% et ainsi devrait connaître sa plus forte chute en ouverture depuis plus de quatre ans, signale Bloomberg.
Entré en phase de correction, l'indice phare des valeurs technologiques va être plombé par ses stars dont Nvidia qui devrait décrocher de près de 10% quand Apple devrait plonger de 8% alors que Berkshire Hathaway, le conglomérat de Warren Buffett, a indiqué avoir cédé la moitié de ses actions de la marque à la pomme au deuxième trimestre.
C'est dans ce contexte très lourd que les investisseurs prendront connaissance de l'indice ISM des services ce lundi après-midi, après la déception sur la composante manufacturière jeudi. En Europe, la croissance de l'activité du secteur privé en zone euro a ralenti en juillet à 50,2 en juillet, mais reste toujours sur la barre des 50, zone qui sépare croissance et contraction de l'activité. Dans le détail, l'indice PMI des services s'est effrité pour passer de 52,8 en juin à 51,9 en juillet.
"L'économie de la zone euro croît à un rythme d'escargot en juillet. Au niveau sectoriel, les services ne s'accélèrent pas comme ils l'ont fait en début d'année, tandis que le ralentissement dans l'industrie se poursuit sans relâche", note Cyrus de la Rubia, chef économiste chez Hamburg Commercial Bank
Du côté des valeurs, l'ensemble des composantes du CAC 40 évolue dans le rouge, dont Teleperformance qui lâche 7,7%, Veolia 5,6% quand STMicroelectronics plie de 5,7%.
Sur le marché des changes, l'euro profite de l'affaiblissement du dollar et gagne encore 0,4% à 1,0950 dollar. Le yen se traite à 142,25 pour un dollar (+3%), après avoir touché un sommet depuis janvier à 141,7 yens.
Du côté des tarifs pétroliers, ils sont au plus bas depuis six mois plombés par les inquiétudes sur la santé de l'économie américaine. Le contrat d'octobre sur le Brent de mer du Nord perd encore 1,9% à 75,39 dollars le baril, tandis que celui de septembre sur le WTI coté à New York redonne 2% à 72,02 dollars le baril.