(BFM Bourse) - L'action du géant du luxe prend plus de 4% jeudi matin, le n°1 mondial du secteur bénéficiant d'une croissance au beau fixe au 3e trimestre. Dans son sillage, l'ensemble des valeurs du secteur grimpent nettement et portent le baromètre de la cote parisienne (+0,4% à 12h30).
Au lendemain d'un gain de 0,78% sur fond d'espoirs d'accord commercial partiel entre les États-Unis et la Chine, la Bourse de Paris poursuit sur sa lancée jeudi. Porté par un compartiment du luxe en nette hausse dans le sillage des résultats trimestriels de LVMH faisant état d'une croissance organique à deux chiffres, le CAC 40 s'adjuge 0,44% à 5523,54 points vers 12h30. Le volume d'échanges de 890 millions d'euros à ce stade témoigne néanmoins d'une certaine retenue des opérateurs, alors que tous les regards sont tournés vers Washington, où les discussions commerciales reprennent cet après-midi entre les deux plus grandes puissances économiques.
"Les indices européens devraient ouvrir en hausse ce matin dans le sillage des rumeurs selon lesquelles la Chine accepterait un accord commercial limité à condition que les États-Unis n'augmentent plus leurs droits de douane" relevaient les experts de Mirabaud Securties dans leur note matinale. Ils estiment par ailleurs que "l’espoir est de mise après que Donald Trump ait déclaré que les chances étaient grandes de voir les Etats-Unis et la Chine sceller un accord commercial", même si le président américain est pour le moins coutumier des revirements. En échange de la conclusion d'un accord partiel, la Chine serait disposée à faire quelques concessions, comme augmenter ses achats de produits agricoles américains, notamment de soja.
Si les marchés ont intégré qu'un accord commercial complet n'était plus d'actualité, ils semblent désormais prêts à se satisfaire de toute avancée dans ces négociations au point mort depuis plus d'un an. "Les attentes ne sont pas très élevées", indique ainsi David Madden, analyste chez CMC Markets, qui considère tout de même que "les derniers signaux venus de Chine sont positifs".
Du côté des indicateurs, en France, la production industrielle s'est de nouveau repliée en août (-0,9%) selon les chiffres de l'Insee, effaçant largement le sursaut du mois de juillet (+0,3%), alors que les économistes interrogés par Reuters misaient plutôt sur une nouvelle hausse de 0,3% en août. Outre-Rhin, l'Allemagne a subi le même mois un repli prononcé de ses exportations (-1,8%), ce qui a réduit son excédent commercial (à +18,1 milliards d'euros après 20,5 milliards en juillet). Enfin, au Royaume-Uni, Le produit intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni s'est contracté de 0,1% en août sur un mois, signe que l'économie est à la peine à l'approche du Brexit, a annoncé jeudi l'Office des statistiques nationales (ONS).
LVMH porte le CAC
Les ventes du géant mondial du luxe ont crû de 17% au troisième trimestre, dont 11% de croissance organique, une performance encore une fois exceptionnelle dans un contexte de marché pourtant délicat, entre incertitudes géopolitiques et craintes sur la croissance mondiale. En réaction à cette publication, le titre LVMH -deuxième pondération de l'indice phare- bondit de 4,2% à 12h20. Les résultats dévoilés par le n°1 mondial du secteur profitent aux autres valeurs du luxe sur la cote parisienne, les investisseurs étant rassurés de voir que les signes de ralentissement de l'économie mondiale n'ont pas pesé sur l'activité du groupe présidé par Bernard Arnault. Dans le sillage de LVMH, Kering prend 3,1% alors qu'Hermès limite son avancée à 0,7%Peu de mouvements à signaler sur le reste de la cote. Saint-Gobain (+3,1%) profite d'un relèvement de recommandation de la part de Morgan Stanley, qui estime que les marges du spécialiste tricolore de la production, de la transformation et de la distribution de matériaux devraient être portées par les restructurations.
Également à souligner, le net rebond du titre Pixium Vision (+14,3%), deux jours après le cri d'alarme de son directeur financier.
Sur le marché pétrolier, les cours du brut sont de nouveau orientés à la baisse après leur timide rebond entrepris mercredi. À 12h30, le baril de Brent s'échange à 58,12 dollars (-0,32%), tandis que celui de WTI lâche 0,23% à 52,47 dollars.
Enfin, sur le marché des changes, le dollar est clairement orienté à la baisse jeudi matin et l'euro en profite pour remonter au dessus du seuil de 1,10 dollar (+0,50% à 1,1030 dollar).