(BFM Bourse) - La Bourse de Paris commence la semaine du mauvais pied, alors que l'administration Trump semble préparer les esprits à un ralentissement de l'économie américaine. Le CAC 40 perd 0,9%, pour retourner sous les 8.100 points ce lundi 10 mars.
Les marchés sont assaillis de doutes à l'aube de cette nouvelle semaine boursière. Le CAC 40, l'indice principal de la Bourse de Parsi, a cédé 0,90% à 8.047.60 points, pénalisé par les craintes autour de l'économie américaine, ce lundi 10 mars.
Interrogé, ce week-end, sur la possibilité d'une récession ou d'une inflation plus forte qui seraient provoquées par les surtaxes douanières, Donald Trump n'a pas répondu clairement.
Une "politique brouillonne"
Le président américain a simplement parlé d'"une période de transition". Son secrétaire au commerce, Scott Bessent, a lui évoqué des "ajustements" et une économie américaine qui pourrait connaître un peu le tournis.
"Pour l’instant, la politique tarifaire brouillonne de l’administration Trump contribue surtout à renforce l’incertitude des investisseurs et l’attentisme des entreprises et des ménages. Dans les enquêtes d’opinion, les anticipations d’inflation augmentent – pas à un niveau problématique, mais c’est à surveiller", décortique Christopher Dembik de Pictet AM.
A Wall Street, la baisse des indices est beaucoup plus prononcée. Le Dow Jones redonne 1,3%, le S&P 500 plie de 2,3%, tandis que le Nasdaq Composite lâche 3,7% à la clôture des marchés européens. À l'instar de Tesla qui lâche près de 11% et qui efface tous ses gains depuis l’élection de Donald Trump, le compartiment tech pâtit depuis plusieurs semaines d'une "rotation", c'est-à-dire que les investisseurs réorientent leurs fonds vers d'autres secteurs jugés plus prometteurs que la tech, notamment sur les actions européennes.
"Les places financières européennes conservent leur leadership face à Wall Street dans un contexte de montée de l’aversion au risque et de craintes de ralentissement de la croissance américaine liées à la politique commerciale de l’administration Trump envers la Chine et ses voisins canadien et mexicain. En effet, les volte-face de Donald Trump sur les droits de douane alimentent l’incertitude et risquent de pénaliser aussi bien la consommation que l’investissement dans le pays", avance Michel Douin, gérant de portefeuille chez Cholet Dupont Oudart.
Dans ce contexte, les investisseurs surveilleront cette semaine avec attention, les chiffres d’inflation et ceux des prix à la production pour le mois de février aux États-Unis tout comme l’indice de confiance des ménages de l’Université du Michigan.
Les cycliques en souffrance
Dans cet océan d'incertitudes, plusieurs valeurs cycliques tels que Saint-Gobain (-5,5%), Société Générale (-5,25%) et Arcelormittal (-4,6%) ont accusé le coup ce lundi. Alstom a pour sa part rendu 4,5% alors que Citi est passée d'"acheter" à "neutre" sur le titre.
Air France-KLM a limité son repli à 1,1% alors que Bernstein a abaissé son conseil à "performance de marché" contre "surperformance" précédemment. L'intermédiaire financier estime que la société aura du mal à réduire ses coûts et préfère d'autres groupes en Bourse davantage exposés au trafic transatlantique.
Du côté des hausses, Verallia s'est apprécié de 3,7%, pour se caler à un niveau proche du prix de 30 euros par action, proposé par son actionnaire brésilien pour racheter les actions qu'il ne détient pas encore de la société d'emballage de verre.
L'euro cède 0,3% face au dollar à 1,0830 dollar. Le pétrole s'est retourné à la baisse. Le contrat de mai sur le Brent de mer du Nord redonne 1% à 69,69 dollars le baril tandis que celui d'avril lâche également de 1% à 66,41 dollars le baril.