(BFM Bourse) - Toujours préoccupée par l'absence d'accords (tant sur le Brexit qu'au Congrès américain) et par le regain pandémique, la Bourse de Paris poursuit son repli mardi, dans un marché suspendu à la réunion de la BCE jeudi.
Sur sa lancé de la veille, le marché parisien a de nouveau ouvert en légère baisse (-0,3%) mardi, dans le sillage d'une clôture en repli à Wall Street, affectés "par un manque d’accords" selon les termes de John Plassard. "Manque d’accord entre républicains et démocrates sur un plan d’aide face à la pandémie de coronavirus aux Etats-Unis et manque d’accord entre l’Union européenne (UE) et la Grande-Bretagne sur l’avenir du Brexit" détaille l'expert de Mirabaud Securities. Et après avoir brièvement hésité sur la direction à suivre, le CAC 40 est reparti à la baisse et affiche un repli désormais prononcé de 0,91% à 5.522,72 points après 13h. La perspective d'une sixième semaine consécutive de hausse -ce qui n'est plus arrivé depuis novembre 2019- s'éloigne pour l'indice phare de la place tricolore.
"L'Europe boursière devrait un peu oublier les Etats-Unis et se concentrer sur elle-même avant la Banque centrale européenne jeudi, les tractations finales entre Londres et Bruxelles et le sommet européen de la fin de la semaine", estime Tangi le Liboux, analyste d'Aurel BGC. Les signaux négatifs autour de la conclusion d'un accord au sujet des relations post-Brexit renforcent encore ces craintes, alors que Boris Johnson a affirmé mardi matin qu'il allait être "très difficile de parvenir à un accord", ajoutant qu'il restait "beaucoup de chemin à parcourir en matière de pêche".
La prudence est aussi de mise avant la réunion de la Banque centrale européenne jeudi. L'institution de Francfort ne doit pas décevoir les investisseurs car "le marché a déjà largement anticipé que la BCE va continuer sa politique ultra-accommodante", estiment les analystes de Saxo Banque.
Par ailleurs, sur le plan sanitaire, les investisseurs n'ont pas non plus de quoi se réjouir. Si à moyen terme, les perspectives de vaccin -le Royaume-Uni a commencé mardi matin à administrer celui de Pfizer/BioNTech aux personnes les plus vulnérables- permettent d'envisager une levée des restrictions, le rythme des nouvelles contaminations ne décroît plus aussi rapidement en Europe. Cela fragilise le passage à de nouvelles étapes du déconfinement avant la fin d'année, tant en France qu'en Allemagne. Dans le même temps, outre-Atlantique, la Californie a réimposé des mesures de restrictions tandis que le gouverneur de New York menace d'interdire la restauration en salle dans la ville si le nombre d'hospitalisation continue de grimper.
Les nouvelles économiques du jour ne suffisent pas à rassurer, qu'il s'agisse du lancement d'un plan de relance de près de 600 milliards d'euros au Japon ou de la hausse bien plus marquée qu'attendu de l'indice ZEW du sentiment des investisseurs en Allemagne (à 55 pour le mois de décembre, contre un consensus à 45,5 et après 30 en novembre). Les investisseurs ont également pu prendre connaissance de la croissance du PIB de la zone euro, qui a atteint 12,5% au troisième trimestre par rapport au précédent, un chiffre très légèrement revu à la baisse dans une troisième estimation publiée par Eurostat.
Du côté des valeurs, ce regain de prudence profite au compartiment technologique (+0,8% pour Teleperformance, +0,2% pour Worldline et Dassault Systèmes), tandis que les incertitudes liées au Brexit et à la réunion de la BCE pèsent sur les banques (-3% pour Crédit Agricole, -1,8% pour Société Générale).
Le reste de la cote est principalement animé par des changements de recommandation -à retrouver ici- dont tirent notamment profit TF1 (+6,4%), au contraire d'Ipsen (-1,2%).
FDJ figure parmi les plus fortes hausses (+1,8%) et revient à son plafond depuis son introduction, alors que la cagnotte de 200 millions d'euros qui n'a pas été remportée vendredi est remise en jeu ce mardi à l'Euromillions, ce qui pourrait engendrer des mises records.
Enfin, le spécialiste occitan de la désinfection par ultra-violets Bio-UV a fait part de ses perspectives de croissance ambitieuses pour les années à venir et prend 5,4%.
Sur le front des matières premières, les cours des hydrocarbures poursuivent également leur recul, alimenté par cet environnement défavorable à la prise de risque. Peu après 13h30, le baril de Brent cède 0,23% à 48,68 dollars et celui de WTI recule de 0,31% à 45,62 dollars.
La monnaie unique grappille encore 0,1% à 1,2121 dollar.