(BFM Bourse) - L'indice parisien a ouvert en baisse de 6,8% ce lundi 7 avril, les investisseurs liquidant leurs positions sur les actions face aux risques d'escalade sur la guerre douanière. Donald Trump lui reste droit dans ses bottes et estime que les surtaxes douanières constituent un "médicament".
La semaine commence comme elle avait fini pour la Bourse de Paris: en chute libre. Le CAC 40 accuse ce lundi 7 avril une nouvelle chute prononcée, les investisseurs semblant capituler face aux risques de récession que présente la guerre douanière provoquée par l'administration Trump.
L'indice phare de la Bourse de Paris s'effondre de 6,8% à 6.781,39 points en début de séance.
Après avoir annoncé mercredi denier une salve de surtaxes douanières incluant un taux de 20% pour l'Union européenne et de 34% pour la Chine, les États-Unis sont passés à l'application. Un droit de douane plancher de 10% sur l'ensemble des importations des États-Unis est entré en vigueur samedi. Les différentes majorations imposées à 60 pays sont, elles, prévues pour le 9 avril.
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Dimanche, le secrétaire américain en charge du Commerce, Howard Lutnick a mis à mal les espoirs d'un potentiel report de ces surtaxes prévues le 9 avril, écartant la possibilité d'un délai.
Le président américain, Donald Trump, a lui déclaré qu'il ne "(voulait) pas de chute" des marchés financiers, tout en jugeant que les droits de douane constituaient "un traitement pour se soigner".
De son côté, la Chine a annoncé vendredi qu'elle imposerait à son tour des surtaxes douanières de 34% sur les produits américains, en guise de représailles.
Une remise en cause de l'ordre économique mondial
Sur BFM Business, le directeur général adjoint de Montpensier-Arbevel, Wilfried Galand, a évoqué une réaction "extrêmement dure, extrêmement violente" de la part de la Chine.
L'expert a évoqué un risque "d'escalade" qui n'avait pas été anticipé par les investisseurs. Wilfried Galand juge également que la probabilité élevée de récession aux États-Unis mais aussi au niveau mondial effraie également les investisseurs.
D'autres pays ont choisi la voie de la négociation, le conseiller économique de la Maison Blanche, Kevin Hassett, évoquant un chiffre supérieur à 50.
"Le taux moyen de droits de douane américains pondéré sur les échanges internationaux passerait de 2,3% à 23% sur la base des dernières annonces soit un niveau rappelant le début du XXème siècle", estime Edmond de Rothschild AM.
"L’impact sur la croissance et l’inflation est difficile à appréhender, d’autant que va s’ouvrir une période de négociation mais également d’annonces de rétorsion. Les premières estimations chiffrent l’impact à -1,5 point de pourcentage de croissance du PIB et +1,5 point de pourcentage d’inflation. L’équipe présidentielle américaine risque de mettre à mal l’exceptionnalisme américain", poursuit la banque.
"À ce stade, il ne s'agit pas d'un simple différend commercial, mais d'une remise en cause systémique de l'ordre économique mondial", appuie Stephen Innes de Spi AM.
"Les règles que les États-Unis ont mis 75 ans à construire sont en train d'être détricotées en temps réel. Les droits de douane constituent en fait une augmentation massive des impôts par des moyens détournés et, à moins qu'ils ne soient assortis d'une compensation fiscale (réductions d'impôts rétroactives, aides ciblées aux consommateurs), la spirale ne fait que s'aggraver. L'administration affirme qu'elle 'maintient le cap', mais les marchés n'attendent pas poliment que la politique les rattrape", développe-t-il.