(BFM Bourse) - L'indice parisien rebondit franchement ce jeudi 10 avril, regagnant une partie du terrain perdu lors des dernières séances. Le CAC 40 est évidemment soutenu par la suspension des droits de douanes réciproques qui avaient été annoncés par Donald Trump.
La Bourse de Paris emboîte le pas à Wall Street. Le CAC 40 rebondit fortement ce jeudi 10 avril, prenant 5,1% en début d'après-midi à 7.212.94 points. Sur cinq séances, l'indice parisien reste toutefois en repli de 4,7%.
Cette hausse survient après que Wall Street a connu un rebond impressionnant, mercredi soir. Le Dow Jones a gagné 7,9% tandis que le S&P 500 a pris 9,5%. Le Nasdaq Composite s'est envolé de 12,16%. Selon John Plassard, de Mirabaud, le Dow Jones a signé sa meilleure séance depuis 2008 et le Nasdaq sa deuxième meilleure performance historique.
Les indices américains ont été catapultés par Donald Trump. Le président américain a décidé de suspendre les droits de douanes annoncés le 2 avril dernier. "J'ai autorisé une PAUSE de 90 jours et une réduction substantielle des droits de douane réciproque à 10% pendant cette période, avec effet immédiat", a écrit le locataire de la Maison Blanche sur son réseau social Social Truth.
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Des risques demeurent
Une exception notable: la Chine. Les États-Unis, qui se livrent de plus en plus une véritable guerre commerciale avec Pékin, ont décidé d'alourdir le taux de taxation des produits chinois à 125%, contre 104% précédemment.
Cette période de 90 jours "ouvre la voie à des négociations entre les États-Unis et d'autres pays concernés par des droits de douane réciproques", explique Ray Sharma-Ong, responsable des solutions d'investissement multi-actifs - Asie du Sud-Est, chez Aberdeen Investments. "La combinaison de la pause et du commentaire de Trump selon lequel il ne prévoit pas d'augmentation des droits de douane sur la Chine pour le moment soulage à court terme les marchés boursiers" explique-t-il.
Mais l'expert prévient que des risques substantiels demeurent. Les tensions entre les États-Unis et la Chine pourraient encore s'aggraver. "Le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, a indiqué que l'administration prévoyait de conclure des accords avec les alliés avant de s'adresser à la Chine en tant que groupe, ce qui laisse présager des sanctions potentielles pour ceux qui essaieraient de travailler avec la Chine de manière indépendante", développe-t-il.
L'ancien chef économiste du FMI, Olivier Blanchard, s'est même étonné sur X. "Suis-je le seul à penser que les choses ne sont pas roses, que le conflit avec la Chine sera très préjudiciable et que nous aurons au moins 90 jours d'incertitude considérable ? Se pourrait-il que le marché boursier ait réagi de manière excessive dans l'autre sens aujourd'hui ?", a-t-il posté.
Du côté des valeurs, tous les groupes du CAC 40 sont dans le vert. Les plus fortes hausses sont signées par Publicis (+9,8%), très exposé au marché américain, par STMicroelectronics (+9%) ou encore Stellantis (+7,5%).
Sur les autres marchés, les cours du pétrole évoluent en baisse, signe que les investisseurs restent préoccupés des conséquences de la guerre commerciale Chine-États-Unis sur la croissance mondiale. Le contrat de juin sur le Brent de mer du Nord perd 2,4% à 63,89 dollars le baril tandis que celui de mai sur le WTI coté à New York abandonne 2,55% à 60,76 dollars le baril. Sur les changes, l'euro prend 1,1% face au dollar à 1,1073 dollar.