(BFM Bourse) - Au lendemain de l'une des plus fortes hausses de son histoire (+8,39%), le CAC évolue encore dans le vert mercredi à la mi-journée, porté par la flambée des indices new-yorkais mardi, alors que Démocrates et Républicains ont trouvé un accord dans la nuit sur un plan de soutien à l'économie américaine de 2.000 milliards de dollars face à la crise du coronavirus.

Chaque nouvelle tentative de rebond du marché parisien -aussi spectaculaire qu'elle soit- est immanquablement tuée dans l’œuf. De fait, au lendemain d'un impressionnant rebond (+8,39%, dans le top 10 des meilleures performances de l'histoire du CAC) et alors que le baromètre du marché parisien s'adjugeait encore près de 5% de hausse vers 10h30 mercredi, celui-ci évolue de nouveau dans le rouge à 12h (-0,33% à 4.228,91 points). Désespérant. À noter que l'indice phare de la Bourse de Paris est brièvement passé en "bull market" mercredi matin, reprenant plus de 21% vers 10h30 par rapport à son plancher du lundi 16 mars, ce qui témoigne de l'amplitude des mouvements -et de l'extrême volatilité qui règne- au sein du CAC.

Le marché parisien a pourtant débuté la séance en nette hausse (+2,3%) "dans le sillage de la meilleure journée pour le Dow Jones depuis 1933, sa plus forte progression (en points) de son histoire et le plus important volume jamais connu", relevait John Plassard, spécialiste de l'investissement chez Mirabaud dans sa note matinale.

L'indice vedette de Wall Street, le Dow Jones Industrial Average a ainsi flambé de 11,37%. Il faut remonter au 15 mars 1933 pour trouver trace d'une hausse en pourcentage aussi élevée sur une séance. La place parisienne s'était également envolée mardi, stimulée par la nouvelle salve de mesures annoncées par la Fed, comprenant notamment "un achat illimité d'obligations ainsi que divers mécanismes d'aide directe aux entreprises", y compris les PME.

Un plan de relance à 2.000 milliards de dollars

"Cerise sur le gâteau, un compromis a été signé dans la nuit (de mardi à mercredi, NDLR) entre Démocrates et Républicains sur un plan de soutien à l'économie américaine de 2.000 milliards de dollars face à la pandémie de coronavirus", a souligné M. Plassard. Ce plan de relance (le plus massif de l'histoire) doit désormais être adopté par la Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates, avant d'être promulgué par le président américain.

Analyste chez CMC Markets, Michael Hewson juge le marché "de plus en plus optimiste" sur l'action des gouvernements. "Les politiciens commencent à comprendre l'ampleur de l'arrêt économique qui s'annonce, alors que le nombre de morts continue d'augmenter en Europe et aux États-Unis".

À ce stade, la pandémie a fait plus de 19.000 morts à travers le monde, pour 428.000 personnes contaminées.

Les valeurs bancaires au rebond

Au sein du CAC, on relève tout de même un rebond du compartiment bancaire, Société Générale (+10,4%) dominant le palmarès de l'indice phare à la mi-journée, alors que Crédit Agricole (+4,1%) et BNP Paribas (+4,2%) s'offrent également un bol d'air. Le sursaut de Safran (+6%) est également à relever, quand Airbus (+1%) peine à reprendre de la hauteur. Total reprend également 3% en dépit des cours du brut qui repartent à la baisse mercredi à 12h20 (-3,98% à 26,07 dollars pour le baril de Brent et -2,04% à 23,52 dollars pour le WTI texan).

Parmi les plus fortes baisses, on retrouve Wordline (-3,2%) qui a remplacé Technip au sein du CAC lundi, mais aussi Unibail (-7,4%) ou Legrand (-3,8%).

Hors de l'indice phare, Solocal (+33%) poursuit son rebond (+65% depuis le début de la semaine), tandis que SMCP (+11,5%), Natixis (+8,4%) ou Elior (+7,3%) s'offrent également de jolis rebonds.

Sur le Forex, la monnaie unique reprend encore un peu de terrain face au billet vert (+0,11% à 1,0821 dollar) peu avant 12h30.