(BFM Bourse) - Le CAC 40 évolue en net repli après que la banque centrale nippone a annoncé un ajustement de politique monétaire inattendu et perçu comme restrictif par le marché.
Le marché encaisse un nouveau coup en provenance d’une banque centrale. Le CAC 40 recule ainsi de 0,4% à la mi-séance à 6.448,79 points.
La semaine dernière la fermeté des présidents de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell, et de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, dans leur lutte contre l’inflation avaient fait chuter les indices mondiaux.
Cette fois c’est l’annonce de la Banque du Japon qui vient prendre de court le marché. La banque centrale nippone a décidé ce mardi d'assouplir le contrôle des rendements de la dette publique japonaise. L’institution va désormais tolérer une variation des rendements à 10 ans de la dette japonaise comprise entre +0,5% et -0,5% soit le double d’avant, par rapport à son taux cible de 0%.
La Banque du Japon, la dernière des Mohicans
Le gouverneur de la Banque du Japon, Haruhiko Kuroda, a assuré qu’il ne s’agissait pas d’une hausse de taux, ni de la première étape d’une sortie de la politique monétaire très accommodante du Japon où l’inflation a atteint 3,6% sur un an en octobre. Un chiffre certes relativement bas au regard de celui des autres pays développés mais supérieur aux 2% visés par la Banque du Japon.
Malgré les déclarations de Haruhiko Kuroda, les investisseurs n’ont guère apprécié cette décision, la Bourse de Tokyo clôturant en baisse de 2,5%.
L’annonce de la Banque du Japon "est largement considérée comme le début d'une fin potentielle de sa politique monétaire ultra-accommodante", notent les stratégistes de Deutsche Bank.
"Il est important de ne pas sous-estimer l'impact que cela pourrait avoir, car un resserrement de la politique de la Banque du Japon supprimerait l'un des derniers points d'ancrage mondiaux qui a contribué à maintenir, plus largement, les coûts d'emprunt à de faibles niveaux", ajoutent-ils, rappelant que l’institution japonaise faisait jusqu’à présent figure d’exception par rapport aux autres grandes banques centrales, qui, elles, sont entrées dans un cycle de resserrement monétaire. "Les marchés ont été pris à contre-pied", juge de son côté Michael Hewson, de CMC Markets.
Engie dans le gaz
Du côté des valeurs, le CAC 40 est plombé par Engie. Le groupe énergétique recule de 5,5%, après avoir annoncé que la Belgique lui avait demandé d’augmenter de 3,3 milliards d’euros ses provisions passées pour le coût du démantèlement du parc nucléaire outre-Quiévrain.
La société a par ailleurs publié une évaluation de l’impact des lois transposant l’accord européen plafonnant les recettes issues d’électricité produite à partir de technologies "inframarginales". Ces technologies englobent l’électricité généré par des énergies à moindre coût (nucléaire, énergie renouvelables). Engie estime que le plafonnement européen aura un impact sur son résultat opérationnel de 700 à 900 millions d’euros en 2022, puis de 1,2 milliard à 1,5 milliard d’euros en 2023.
De l’autre côté du spectre, Elior prend 3,4% après avoir annoncé un projet d’acquisitions de la branche multiservices de Derichebourg, qui de son côté recule de 1,5%. Cette acquisition sera entièrement réalisée par échange d'actions, et permettra à Derichebourg de monter à plus de 48% du capital d’Elior.
Sur les autres marchés, l’euro avance de 0,1% à 1,0625 dollar. Les cours du pétrole évoluent peu. Le contrat de février sur le Brent de mer du Nord avance de 0,4% à 80,11 dollars le baril. Celui de février sur le WTI coté à New York prend 1,2% à 76,10 dollars.