(BFM Bourse) - Les opérateurs saluent le trimestre très supérieur aux attentes accompli par BNP Paribas, grâce à ses activités de marché notamment, mais les perspectives économiques limitent une nouvelle fois les engagements sur les actifs à risque.
Des décrochages successifs entrecoupés de rebonds de moins en moins consistants: telle est la physionomie des marchés le mois dernier, pour ne pas dire depuis le début de 2022. Et ce début de semaine s'inscrit en droite ligne, le décrochage de 1,66% subi lundi ne donnant lieu qu'à un rebond de 0,79% ce mardi vers 12h10, à 6.474,59 points.
Les investisseurs réalisent peu à peu l'ampleur des menaces actuelles sur la croissance mondiale, le conflit déclenché par la Russie en Ukraine le 24 février s'ajoutant aux risques déjà bien présents liés à l'inflation et aux foyers de résurgence du Covid. Plus de deux mois après le début de la guerre en Ukraine, les perspectives d'une résolution rapide semblent de plus en plus improbables, note Coface, en revoyant à la hausse son estimation du coût pour l'économie mondiale à environ un point de pourcentage en 2022.
"Cependant les conséquences du conflit se feront surtout sentir à partir du deuxième semestre, et se matérialiseront encore davantage en 2023 et au-delà. Le risque politique, qui avait considérablement augmenté au niveau global avec la pandémie, est exacerbé par la hausse des prix des produits alimentaires et énergétiques. Aucune région ne sera véritablement épargnée des retombées économiques de cette guerre, et après les chocs successifs des années 2020, notre perception reste d’actualité: le monde a changé, sans retour possible", indique l'agence de crédit export. Le comble étant qu'au fond, la guerre fera au plan économique surtout des perdants: Europe de l'Est comme Europe de l'Ouest étant les plus directement exposées tandis que l'Asie ne sera pas épargnée par les conséquences du conflit, auxquelles s'ajoute le ralentissement en Chine lié au variant Omicron.
Les bénéfices de BNP s'envolent
Sur le marché parisien, le rebond du jour profite surtout à des valeurs cycliques peu valorisées comme Alstom (+4,7%) et Renault (+4,2%). BNP Paribas monte sur la troisième marche du podium du CAC 40, la banque ayant fait état d'une progression de près de 20% de son bénéfice net au premier trimestre, plus de 50% au-delà des anticipations, et confirmé ses objectifs 2025 en dépit des retombées économiques du conflit entre l'Ukraine et la Russie.
Parmi les rares publications du jour, le cours de Bonduelle recule de 0,7% à l'annonce d'une croissance de 4% à taux de change constants pour son troisième trimestre (exercice décalé 2021-2022), sachant que l'action vient de progresser à contre-courant au cours des trois précédentes séances.
Les deux principales références mondiales de Brut reculent de 1,22% en fin de matinée, à 106,21 dollars pour le Brent (de la mer du Nord) et 103,89 dollars pour le WTI (Texas Light Sweet), les opérateurs restant prudents sur les perspectives de la demande.
Le dollar garde l'ascendant sur l'euro à l'approche de la décision de la Fed, ainsi que le souligne l'analyste macro & change de Western Union Business Solutions, Guillaume Dejean. "La devise américaine a beau avoir enregistré en avril sa meilleure performance mensuelle depuis sept ans avec un gain de près de +5% et un niveau de valorisation parmi les plus hauts observés depuis cinq ans ans à près de 1,05 $ [contre euro], on ne voit pas sur ce début de mois de mai de signaux de dégonflement". La devise européenne continue à s'accroche à la barrière de 10,5 dollar (-0,01% à 1,0508 dollar en fin de matinée). "On ne devrait, a priori, pas observer de gros mouvements jusqu'à mercredi et la réunion de la Fed qui est l'évènement majeur que les investisseurs attendent cette semaine", note Guillaume Dejean, en surveillant tout de même les commentaires de Christine Lagarde, qui pourraient aider l'euro à s'éloigner de cette barrière s'ils suggèrent une action prochaine sur les taux de la BCE.