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Marché : Quels groupes du SBF 120 grimpent (et chutent) le plus depuis le début de l'année ?

Aujourd'hui à 12:00
Le SBF 120 est le deuxième grand indice de la Bourse de Paris

(BFM Bourse) - Alors que le troisième trimestre vient de s'achever, BFM Bourse fait son traditionnel point sur les plus fortes hausses et baisses au sein du deuxième plus important indice de la Bourse de Paris. Les nouveaux venus trustent le haut du palmarès, quand Worldline, Soitec ou encore Edenred affichent les replis les plus marqués.

Le troisième trimestre s'est achevé mardi dernier. L'occasion de constater que la Bourse de Paris se retrouve totalement à la traîne de ses consoeurs en 2025, guère aidée par le retour de l'incertitude politique en France. Le CAC 40 gagne, certes, 9,5% depuis le début de l'année tandis que le SBF 120, le deuxième plus grand indice de la place, prend 9,45%.

Ces progressions restent toutefois bien moins importantes que celles du S&P 500 (+14,75% à la clôture européenne de vendredi) et surtout de l'Ibex 35 (+34,4%), l'indice principal de la Bourse de Madrid, du FTSE Mib (+26,5%), celui de Milan, du DAX 40 (+22,45%) de Francfort, ou encore du FTSE 100 (+16,1%) de Londres.

Malgré cette sous-performance relative de la Bourse de Paris, certaines valeurs signent un excellent millésime quand d'autres, au contraire, souffrent.

BFM Bourse fait le point sur les plus fortes hausses et baisses du SBF 120 sur l'ensemble de 2025. Ce palmarès est compilé dans l'infographie ci-dessous.

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Les nouveaux venus en tête du palmarès

Du côté des hausses, les deux premières places sont trustées par deux nouveaux venus. Deux groupes dont les fortes progressions leur ont ouvert les portes du SBF 120 qu'ils ont intégré le 22 septembre dernier, à savoir Abivax et Exail Technologies.

Abivax (+968%) est l'une des rares (voire l'unique) biotech française à avoir percé en Bourse au cours des dernières années. La société cotée à Paris et à New York et spécialisée dans les thérapies contre les maladies inflammatoires chroniques a connu un mois de juillet de tous les records, avec surtout un bond de 510,1% sur la seule séance du 23 juillet dernier.

L'entreprise avait alors publié des résultats très positifs d'essais cliniques de phase III (la dernière étape avant la potentielle commercialisation d'un produit) évaluant sa molécule obefazimod, un potentiel traitement contre la rectocolite hémorragique, une maladie inflammatoire chronique de la muqueuse intestinale. Cette maladie touche un million de personnes aux États-Unis et autant en Europe.

Les données d'efficacité robustes communiquées par Abivax ont crédibilisé l'espoir d'une future mise sur le marché et les perspectives ultra-prometteuses de cette molécule.

"On parle d’un ‘blockbuster’ avec des revenus potentiels de plus de 1 milliard d’euros, avec des indications très variées, dans les maladies inflammatoires, notamment", avait expliqué en 2022 à BFM Bourse Mohamed Kaabouni, de Portzamparc.

Abivax estime que les traitements contre les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin pourraient représenter un marché potentiel mondial de 30 milliards de dollars à l'horizon 2030.

Portzamparc a jugé début septembre que le scénario d'un rachat d'Abivax par une grande société pharmaceutique était "probable". Le cours de Bourse, dont la hausse permet à Abivax d'afficher une capitalisation de 5,6 milliards d'euros, soit plus que FDJ, a probablement intégré en partie ce scénario.

Derrière Abivax, Exail Technologies affiche la deuxième plus forte hausse du SBF 120, avec une progression de 467%. Autrefois nommé Groupe Gorgé, cette société s'est spécialisée dans les systèmes de navigation et de robotique maritime. Ce qui lui a permis de glaner, ces derniers trimestres, de nombreux contrats de la part des marines nationales pour la fourniture de drones sous-marins capables de détecter les mines en eaux profondes. À l'heure actuelle, la défense représente 56% des revenus d'Exail.

À l'instar des autres groupes ayant des activités militaires, les tensions géopolitiques et, surtout, les multiples annonces de réarmement de la part de nombreux pays, notamment européens, ont porté son action (et son activité). En juin, les pays membres de l'Otan se sont engagés à investir 5% par an de leur PIB dans les dépenses de défense d'ici à 2035, contre une précédente cible de 2%.

Pour donner un seul chiffre, les prises de commandes d'Exail Technologies ont atteint 612 millions d'euros au premier semestre, traduisant une hausse de 279% sur un an.

Les maisons de retraite et Société Générale

Outre Exail Technologies, deux autres groupes de défense figurent dans le "top 10" du SBF 120, à savoir le spécialiste de l'imagerie et de l'optronique militaire Exosens (+124,7%, septième) et le groupe du CAC 40 Thales (+90%, dixième).

Comme lors des précédents points que nous avons effectués, les exploitants de maison de retraite Emeis (ex-Orpea) et Clariane (Korian), sont bien positionnés, figurant respectivement aux troisième (+142,5%) et septième rangs (+122,2%).

Rappelons que ces progressions doivent être nuancées. Les deux actions perdent encore gros sur le moyen terme, avec une chute de 40% pour Clariane sur trois ans et un plongeon de 99,9% pour Emeis. Les deux titres sont tombés dans les abysses boursiers en menant des recapitalisations financières très dilutives pour leurs actionnaires, surtout Emeis.

Les récents efforts de ces deux groupes pour remettre d'équerre leur bilan et se désendetter ont été appréciés par le marché. En septembre, Emeis a annoncé qu'il dépasserait sa cible de cessions d'actifs via la création d'une foncière dédiée à l'immobilier de santé en Europe, ce qui se traduira par un apport de cash au groupe de plus de 760 millions d'euros. Clariane, de son côté, a bouclé son programme de cession d'actifs en juin via la vente de son réseau de services à domicile "Petit-fils" à Crédit Agricole Assurances, filiale du Crédit Agricole (par ailleurs actionnaire de Clariane) pour 345 millions d'euros, prix jugé généreux par les analystes.

Notons au passage, la performance de Société Générale, la première société du CAC 40 à figurer dans le palmarès, avec une hausse de 108,8%. Ce qui permet à la banque de La Défense de signer la neuvième plus forte progression du SBF 120. L'établissement a enchaîné les bonnes publications, notamment la dernière, celle du deuxième trimestre. Le titre avait encore grimpé de 6,9% dans la foulée de la communication de ces comptes, qui avaient été portés par le redressement de la banque de détail en France et la bonne tenue des activités de marché. UBS a, en août, relevé son conseil à l'achat sur le titre.

Les descentes aux enfers de Worldline et Soitec

Du côté des plus fortes baisses, le "palmarès" n'a pas trop évolué depuis notre dernier point, début juillet.

Worldline demeure la lanterne rouge du SBF 120, avec une baisse de 63,4% depuis le début de l'année, qui porte à 92% le repli de son action sur trois ans. Et dire que le spécialiste des paiements figurait encore dans le CAC 40, il y a deux ans.

Le groupe a vu son titre chuter de 38% sur une seule séance, le 25 juin dernier. La société avait alors été épinglée par une série d'articles écrits par plusieurs médias européens rapportant que l'entreprise avait sciemment fermé les yeux sur les pratiques de clients à risque, c'est-à-dire liés, par exemple, à l'industrie des jeux d'argent ou de la pornographie.

Pour l'essentiel, ces faits sont antérieurs à l'année 2023, lorsque le groupe a décidé de réduire très fortement son exposition à ce type de clientèle, qui ne représente désormais qu'1,5% de ses volumes. Mais cette polémique plombe la visibilité et, comme l'avait identifié Alphavalue, place la société face à un risque de réputation.

Pour ne rien arranger, l'agence S&P a abaissé fin août sa note de crédit sur Worldline, poussant le groupe à publier un communiqué pour assurer qu'il n'avait pas de besoin de refinancement en 2025 et en 2026. Jefferies a estimé, dans une récente note, que le marché de la dette s'était resserré pour Worldline après cette dégradation.

Le groupe de semi-conducteurs Soitec accuse la deuxième plus forte baisse du SBF 120 avec une chute de 48%. Depuis le début de l'année, la société iséroise a enquillé les déceptions. Le groupe avait, par exemple, abandonné en mai tous les objectifs de moyen terme qu'il s'était précédemment fixés, plombés par une demande en berne du côté de l'automobile, industrie très consommatrice de puces, ainsi que par la faiblesse du marché des smartphones. Lors de la publication de son chiffre d'affaires du premier trimestre, le 23 juillet dernier, le groupe a encore livré des prévisions décevantes, et son action a chuté de près de 8%. Soitec a annoncé mercredi le départ de son directeur général, Pierre Barnabé.

Les constructeurs auto vont mal

Avec une baisse de 32,4% depuis le début de l'année, Edenred complète le "podium" des plus forts replis du SBF 120. Le spécialiste des avantages aux salariés (comme les titres restaurants) a souffert de craintes d'évolution défavorables de la régulation au Brésil (le premier marché pour les avantages aux salariés) ainsi qu'en France. L'action avait par exemple chuté le 12 septembre dernier après que Les Échos ont rapporté que le projet de budget 2026 de l'ancien gouvernement Bayrou prévoyait de créer un prélèvement social de 8% sur plusieurs avantages aux salariés

"Les mauvaises nouvelles concernant les questions gouvernementales liées aux titres repas dans tous les pays (notamment en France, en Turquie au début de la semaine, au Brésil et en Italie) continuent de peser sur le sentiment général dans le secteur, qui n'a connu aucun répit depuis septembre 2023", notait alors UBS.

À noter que les constructeurs automobiles du CAC 40 figurent tous deux dans le "flop 10".

Stellantis souffre encore en 2025, avec une chute de 28,8% de son action, la sixième plus forte du SBF 120. Plombé par des stocks élevés aux États-Unis que le groupe a réduit dans la douleur sur la fin de l'année dernière, Stellantis a perdu des parts de marché ces derniers trimestres et a connu des lancements de nouveaux produits qualifiés de "difficiles" par Oddo BHF. Au premier semestre, la société a accusé une perte nette de 2,3 milliards d'euros tandis que son résultat opérationnel courant a fondu de 94%.

Le nouveau directeur général, Antonio Filosa, qui a pris ses fonctions en juin, se retrouve face à un difficile chantier pour redresser le constructeur. Le patron du groupe a pris la parole pour la première fois devant la communauté financière en juillet.

Si Bernstein trouve que le dirigeant a fait "une bonne impression", le bureau d'études pointe qu'il n'a pas expliqué en détail comment il comptait "éviter que Stellantis ne retombe dans ses mauvaises habitudes de recherche de volume que Carlos Tavares avait promis d'éliminer, mais qui ont finalement été amplifiées".

La société a toutefois enregistré, cette semaine, un premier signal positif sur ses ventes aux États-Unis, avec un bon mois de septembre.

Renault accuse, de son côté, une chute de son action de 24% depuis le début de l'année, la neuvième plus forte du SBF 120. Le groupe au losange a surtout plongé de 18,5% sur une séance le 16 juillet dernier, à la suite d'un lourd et inattendu avertissement sur résultats. Ce, juste après le départ de son directeur général, Luca de Meo, parti diriger Kering.

"Le double bouleversement de la direction et des objectifs a remis en évidence des questions d'échelle, de taille et d'empreinte mondiale qui n'ont jamais disparu, mais qui ont été reléguées au second plan par le redressement opérationnel de ces dernières années", a écrit Jefferies, début septembre.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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