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Marché : Le CAC 40 franchit le cap des 100 milliards de bénéfices annuels, une première historique

vendredi 18 février 2022 à 17h27
Les bénéfices cumulés des groupe du CAC 40 dépassent déjà 100 milliards d'euros

(BFM Bourse) - Alors que 13 groupes parmi les 40 de l'indice phare n'ont pas encore publié leurs résultats annuels, les bénéfices nets cumulés des 27 qui ont déjà dévoilé les leurs atteignent déjà plus de 100 milliards d'euros. Un record absolu qui ravive le débat sur le partage de la valeur.

Année faste pour les fleurons de la cote tricolore. Plusieurs ténors du CAC 40 parmi lesquels Axa, Stellantis, Saint Gobain ou Safran sont encore à la barre mais le cap des 100 milliards d'euros de bénéfices nets cumulés a déjà été dépassé par les entreprises cotées au sein de l'indice phare de la Bourse de Paris ayant fait part de leurs résultats annuels.

Après une année 2020 difficile, mais conclue tout de même sur un bénéfice net global de plus de 34 milliards d'euros, 2021 est un grand cru pour les fleurons français. Alors que seulement deux tiers (27 sur 40) des groupes du CAC ont pour l'heure dévoilé leurs comptes, les bénéfices nets combinés atteignent 103 milliards d'euros ce vendredi grâce aux solides publications d'Hermès, Renault ou encore Teleperformance, selon un décompte de l'AFP. À titre de comparaison toutefois, Apple a également engrangé plus de 100 milliards de dollars de bénéfices à elle seule sur les 12 douze derniers mois.

Ce cap des 100 milliards d'euros avait déjà été approché plusieurs fois par les champions de la cote tricolore, en 2006, 2007 ou encore 2017, sans jamais être dépassé jusque-là. Au moins une dizaine d'entre eux, dont Airbus, ArcelorMittal, BNP Paribas, Crédit Agricole, Hermès, Legrand, LVMH, Société Générale, Schneider Electric ou encore Teleperformance ont même connu l'année la plus faste depuis leur création. D'autres gros chiffres sont attendus avec la publication des résultats de Stellantis ou d'Axa d'ici à la fin février. Et dans l'ensemble, ce sont plus de 130 milliards d'euros de bénéfices nets qui sont attendus selon les estimations de Bloomberg, basées sur les consensus des analystes.

"Il y a un effet rattrapage et un effet croissance", explique à l'AFP Philippe Kubisa, associé spécialiste des marchés de capitaux de PwC France et Maghreb. Les bénéfices "se sont plus fortement améliorés que le chiffre d'affaires. Avec le Covid-19 et les incertitudes de l'époque, il y a eu un réflexe de maîtrise des coûts, une variable que les entreprises pouvaient plus facilement contrôler. Elles en bénéficient avec le retour de la croissance", poursuit-il.

Hausse généralisée

La palme revient à TotalEnergies, avec plus de 16 milliards de dollars de bénéfice net, soit plus de 13,5 milliards d'euros. L'entreprise avait perdu plus de six milliards d'euros en 2020. Viennent ensuite le sidérurgiste ArcelorMittal (13,4 milliards d'euros) et le géant mondial du luxe LVMH (12 milliards). "Les entreprises du CAC 40 sont présentes dans les secteurs où la reprise a été la plus forte", comme les matières premières ou le luxe, explique à l'AFP Vincent Juvyns, stratégiste chez JPMorgan Asset Management.

D'autres "sont aussi bien implantées dans la transition énergétique", dopant leurs résultats et leurs perspectives, souligne-t-il. En 2021, seules deux entreprises (Sanofi et Orange) ont à ce jour réalisé un résultat inférieur à l'année précédente et une seule (Unibail-Rodamco-Westfield) a perdu de l'argent.

L'année 2022, avec la hausse du prix des matières premières, s'annonce plus périlleuse. "Tout va dépendre de la capacité des entreprises à conserver leur marge", face à l'inflation, anticipe Frédéric Rollin, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet Asset Management. Les perspectives que les entreprises ont publiées sont dans l'ensemble "optimistes pour le reste de l'année", nuance Philippe Kubisa.

Pression sur le partage de la richesse

L'utilisation de cet argent a fait son retour dans le débat public, notamment en raison de la forte augmentation des versements aux actionnaires de dividendes ou de la mise en place de programme de rachats d'actions, qui font mécaniquement augmenter les cours en Bourse. La majorité de ces entreprises ont en outre bénéficié des aides des États, comme le chômage partiel, pour les aider à surmonter la crise de 2020. Ce qui n'a pas empêché des plans de suppression de postes en France depuis le début de la crise, comme au sein de Sanofi, Michelin, Renault, Société Générale, ou encore Airbus.

Pour autant, les voix politiques demandant une taxation exceptionnelle de ces bénéfices records restent minoritaires, hormis pour le candidat de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon ou celui du parti communiste Fabien Roussel. Reste qu'il est logique que les dividendes explosent l'année où les profits sont colossaux. "En 2020, les dividendes avaient été divisés par deux" avec la baisse d'activité, rappelle Nicolas Marques, directeur général de l'Institut économique Molinari.

Le versement de gros dividendes se fait-il aux dépens des salaires? Difficile d'y voir clair avec les chiffres divulgués. Mais les entreprises devraient "mieux communiquer" sur le partage de la richesse produite, au même titre que le chiffres d'affaires ou les bénéfices, plaide aussi Philippe Kubisa.

(avec AFP)

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