par Diana Mandia
(Reuters) -La plupart des Bourses européennes ont terminé en légère baisse vendredi, les investisseurs préférant se détourner du risque face aux doutes persistants sur le secteur technologique, qui enregistre sa pire semaine depuis plus de sept mois.
À Paris, le CAC 40 a fini stable (+0,02%) à 7.982,65 points après avoir évolué dans le rouge la plupart de la séance. À Francfort, le Dax a reculé de 0,78% et à Londres, le FTSE 100 a grappillé 0,13%.
L'indice EuroStoxx 50 a fini en baisse 0,99%, le FTSEurofirst 300 a abandonné 0,32% et le Stoxx 600 a perdu 0,36%.%.
Sur la semaine, le Stoxx 600 recule de 2,24% et le CAC 40 de 2,29%.
Les Bourses européennes clôturent dans le rouge une semaine marquée par une forte volatilité, les craintes concernant les valorisations et le niveau d'endettement dans le secteur de l'intelligence artificielle (IA) ne s'étant pas dissipées malgré les résultats et les perspectives plutôt solides du géant américain Nvidia, qui n'ont apporté qu'un bref répit jeudi.
Cette prudence concerne également les obligations Oracle, après l'annonce par le groupe américain de son intention d'augmenter sa dette déjà considérable pour financer des infrastructures d'IA, à un moment où l'on exige une plus grande protection sur les prêts accordés aux grandes entreprises technologiques, signe de méfiance à l'égard de l'endettement du secteur.
Preuve des doutes persistants, l'indice Stoxx de la technologie a reculé de 2,33% et de 4,61% sur la semaine, ce qui en fait la pire performance hebdomadaire du secteur depuis début avril.
Hani Redha, gérant de portefeuille chez PineBridge Investments, qualifie toutefois la réaction du marché de "très contre-intuitive".
"Il se peut que Nvidia ait été hier une sorte de distributeur automatique de billets : les gens vendaient ce qu'ils pouvaient pour enregistrer des gains et couvrir leurs pertes spéculatives ailleurs", a-t-il dit.
La technologie n'a toutefois pas été le seul secteur à la peine vendredi, lors d'une séance où l'actualité géopolitique a également pesé lourdement.
Les fabricants d'armes européens du Stoxx, ont perdu 3,47% alors que Washington met la pression sur Kyiv pour qu'il accepte son plan de règlement du conflit russo-ukrainien. Un accord de paix entre les deux pays serait par ailleurs susceptible d'accroître l'offre de pétrole sur le marché mondial, ce qui fait reculer les cours du brut et a plombé le secteur énergétique européen (-2,3%).
De l'autre côté de l'Atlantique, les espoirs grandissent que la Réserve fédérale (Fed) abaisse ses taux d'intérêt en décembre, même si les membres de la banque centrale ont de nouveau exprimé vendredi des opinions divergentes sur la trajectoire appropriée de la politique monétaire.
VALEURS
Le groupe français de jeux vidéo Ubisoft, qui a fait état vendredi de réservations nettes en hausse et dépassant les attentes au deuxième trimestre, mettant un terme à une semaine d'incertitude durant laquelle la cotation de son action a été suspendue, a gagné 3,87%.
Les valeurs bénéficiaires de l'IA, telles que Schneider Electric et Siemens Energy ont en revanche fini dans le rouge, touchées par les doutes concernant le secteur de la technologie.
A Francfort, les fabricants d'armes Renk, Hensoldt et Rheinmetall ont reculé de 6,5% à 8,3% et à Paris, Thales a perdu 3,77% et Safran 3,66%, accusant deux des plus forts replis du CAC 40.
A WALL STREET
La Bourse de New York progresse grâce aux paris renforcés sur une baisse des taux d'intérêt par la Fed le mois prochain.
A l'heure de la clôture en Europe, le Dow Jones prend 0,60%, le Standard & Poor's 500 0,34% et le Nasdaq Composite 0,13%.
L'action Nvidia cède 0,34% après les pertes de la veille.
Eli Lilly, qui a passé vendredi la barre des 1.000 milliards de dollars (868,51 milliards d'euros) de capitalisation boursière, prend 1,38%.
LES INDICATEURS DU JOUR
Les indicateurs d'activité PMI "flash" pour le mois de novembre dans la zone euro ont montré que l'activité a continué de croître, soutenue par une forte progression dans le secteur des services qui a compensé la faiblesse de la demande du secteur manufacturier.
En France, le climat des affaires dans l'industrie s'est replié plus que prévu en novembre par rapport au mois précédent, selon l'enquête mensuelle de conjoncture publiée vendredi par l'Insee.
Aux Etats-Unis, le moral des ménages s'est moins dégradé que prévu en novembre, montrent les résultats définitifs de l'enquête mensuelle de l'Université du Michigan publiés vendredi.
CHANGES
Le dollar gagne 0,16% face à un panier de devises de référence, tandis que l'euro perd 0,23% à 1,1501 dollar.
Le yen a pour sa part trouvé un certain soutien face au billet vert après l'annonce par le gouvernement japonais d'un plan de relance économique et avance de 0,64% face au dollar, à 156,55 yens.
Le bitcoin a quant à lui frôlé vendredi la barre symbolique des 80.000 dollars, en raison de la fuite généralisée des actifs plus risqués.
TAUX
Les rendements obligataires de la zone euro ont reculé vendredi, l'aversion accrue au risque ayant stimulé la demande d'obligations, considérées comme un investissement plus sûr, et fait baisser leurs rendements, qui évoluent à l'inverse des prix.
Le rendement du Bund allemand à dix ans affiche -2,2 points de base à 2,6973%. Le deux ans affiche -1,6 point de base à 2,0076%.
Le rendement de l'OAT à dix ans affiche -1,2 point de base à 3,4732%. Le deux ans affiche -0,8 point de base à 2,1921%.
Aux Etats-Unis, les rendements obligataires ont atteint vendredi leur plus bas niveau depuis trois semaines, les investisseurs pariant davantage sur une baisse des taux d'intérêt le mois prochain.
Le rendement des Treasuries à dix ans recule de 3,5 points de base à 4,0691%. Le deux ans abandonne quant à lui 4,4 points de base à 3,5138%.
PÉTROLE
Les cours du brut reculent vendredi, prolongeant leur baisse pour la troisième séance consécutive alors qu'un accord de paix entre la Russie et l'Ukraine pourrait accroître l'offre sur le marché mondial.
Le Brent perd 1,94% à 62,15 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) abandonne 2,25% à 57,67 dollars.
A SUIVRE LE 24 NOVEMBRE: [L8N3WX0LG]
(Certaines données peuvent accuser un léger décalage)
(Rédigé par Diana Mandiá, édité par Kate Entringer)
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