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Francfort, Milan, Londres : À l'instar du CAC 40, les bourses européennes dévissent ce lundi

lundi 7 avril 2025 à 11h20
La Bourse de Francfort s'effondre à l'ouverture

(BFM Bourse) - Le DAX 40, l'indice principal de la Bourse de Francfort, a ouvert en chute libre de 10% ce lundi 7 avril avant de se reprendre légèrement. Les opérateurs redoutent que la guerre commerciale lancée par Donald Trump ne débouche sur une récession. Les places de Milan et Londres sont aussi en recul en ce début de semaine.

La Bourse de Francfort commence la semaine dans le dur. Le DAX 40, son indice majeur s'est effondré de 10% dès les premiers échanges de cette séance du lundi 7 avril, perdant 2.000 points par rapport à son niveau de clôture de la fin de semaine.

Comme l'ensemble des marchés boursiers mondiaux, l'indice vedette de la Bourse de Francfort est secouée par l'onde de choc provoquée par les droits de douane de Donald Trump. Ce dernier reste inflexible, et a encore déclaré ce week-end que les surtaxes douanières constituent un "médicament".

Vers 11h15, l'indice phare de la Bourse de Francfort lâche encore 6,6% à 19.288,75 points. Vendredi, il avait déjà chuté de près de 5%, après la riposte chinoise aux droits de douane américains.

Un indice très internationalisé

Le DAX 40 est en première ligne de cette guerre commerciale. Ses 40 pensionnaires sont des sociétés mondialisées et finalement assez peu exposées à leur économie domestique, comme SAP, Adidas ou Allianz.

Selon des données de Goldman Sachs, seulement 18% des revenus des sociétés de l'indice sont générés en Allemagne. A titre de comparaison, le CAC 40, pourtant composé de sociétés très internationalisées, affiche un taux plus élevé, de 22,7% (de revenus générés en France), selon une étude du cabinet EY.

Si cette internationalisation avait permis au DAX 40 de survoler les records jusqu'à peu, elle est désormais son talon d’Achille. Avant ce séisme douanier, l'indice allemand surperformait nettement ses homologues européens et affichait des gains de plus de 10% depuis le début de l'année.

Le secteur automobile, une industrie phare pour l'Allemagne et fortement exportatrice, accuse le coup après l'instauration depuis le 3 avril de droits de douane supplémentaires de 25% sur l'ensemble des véhicules importés aux Etats-Unis.

"Rappelons qu'environ 50% des véhicules vendus aux États-Unis sont importés, soit environ 8 millions de véhicules (en provenance principalement du Mexique, du Canada, d’Europe ou encore du Japon et de la Corée). Au-delà, sur les 50% déjà assemblés aux États-Unis, le contenu local (c'est à dire à terme exempté de droits de douane) est estimé à seulement 40-50%", expliquait Oddo BHF.

En raison d'une rentabilité plus faible, l'impact de ces surtaxes sur les bénéfices "devrait être le plus important pour Volvo Cars, suivi par BMW et Mercedes" avait estimé pour sa part Stifel dans une note publiée fin mars.

De forts replis boursiers

En Bourse, ce secteur est en tête des plus forts replis des pensionnaires du DAX sur un mois glissant. Daimler s'effondre de 27%, Mercedes et Volkswagen abandonnent tous deux plus de 22%, BMW redonne 21% quand Porsche rétrocède 18% sur la période.

Outre le secteur automobile, Adidas a aussi durement essuyé les plâtres ces dernières séances, après l'annonce de nouveaux droits de douane visant le Vietnam, l'Indonésie et la Chine. Or, 39% des chaussures Adidas sont fabriquées au Vietnam, pays qui verra ses produits soumis à un droit de douane de 46% à partir du 9 avril. En Bourse, l'équipementier a payé plein tarif son exposition à cette puissance manufacturière, puisque son titre perd encore 8,4% ce lundi, et lâche 17% sur une semaine.

Il faut dire que ce renchérissement des coûts va pénaliser les marges de ces équipementiers, dont Adidas. Ils seront difficilement en mesure de compenser entièrement ces tarifs, car effacer cette hausse des taxes sur le seul Vietnam nécessiterait des augmentations de prix de 10 à 12%, selon les analystes d'UBS. Acculé, le Vietnam a demandé un délai de dernière minute pour l'application des droits de douane colossaux imposés par Washington.

Des prises de profits

Des dégagements ont aussi été observés sur des valeurs qui ont fortement progressé ces derniers mois. Dont le groupe de défense allemand Rheinmetall qui cède 13% sur cinq jours après avoir gagné plus de 50% depuis le début de l'année. Ou les "sept magnifiques" allemands, incluant l'éditeur de logiciels professionnels SAP l'assureur Allianz (-12%), le réassureur Muchich Re, le groupe pharmaceutique Merck qui perdent plus de 10% sur les cinq dernières séances.

Auteur d'un parcours boursier impressionnant l'an dernier, Siemens Energy n'échappe pas à ces mouvements baissiers et rétrocède aussi plus de 16% sur les cinq dernières séances.

D'autres Bourses européennes sont aussi dans la tourmente, à l'image de Milan qui abandonne 6,45% ce lundi, portant son repli à 15% depuis la semaine passée. La place milanaise est aussi secouée par l'instauration des droits de douane annoncés par Donald Trump. Vendredi, la Banque d'Italie a évalué à à 0,5 point le coût de ces droits de douane pour le PIB italien sur trois ans.

Le secteur bancaire, dominant dans le FTSE Mib, l'indice phare de la place transalpine, recule fortement. Les établissements bancaires baissent plus que les autres valeurs, en raison notamment de leur caractère cyclique, c'est-à-dire que ce sont des titres davantage exposés à la conjoncture. C'est le cas d'Unicredit qui lâche 6,7% encore ce lundi, et même plus de 20% sur cinq jours. Même constat pour Intesa Sanpaolo qui plie de 7,9% et de 20% sur une semaine glissante.

Ferrari abandonne aussi 7% ce lundi, après avoir relativement résisté la semaine passée aux joutes commerciales entre Washington et ses partenaires commerciaux. Et pourtant, Ferrari importe la totalité de ses ventes aux États-Unis, son plus important marché, d'Europe puisque la société n'a qu'un seul site de production, celui de Maranello, en Italie. Or, les analystes s’accordent à dire que sa clientèle haut de gamme a de quoi absorber les surcoûts.

De l'autre côté de la Manche, Londres limite un peu plus la casse sur les marchés du continent. Vers 11h50, Londres reculait de 4,5%. La place londonienne est connue pour avoir un profil plutôt défensif, avec par exemple des poids lourds du secteur de la pharmacie.

Sabrina Sadgui - ©2025 BFM Bourse
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