(BFM Bourse) - Les marchés asiatiques chutent lourdement ce lundi 7 avril, Hong Kong et Shanghai perdant plus de 11%. Les investisseurs fuient les actions, effrayés par les répercussions économiques des droits de douane américains et des représailles annoncées par la Chine.
Un lundi noir s'annonce pour l'ensemble des places boursières mondiales. L'Asie donne déjà le la. Les grands indices du continent souffrent, dans des marchés paniqués par l'offensive douanière par Donald Trump et les représailles chinoises.
Vers 7h50 à Paris GMT, à la Bourse de Tokyo, l'indice vedette Nikkei perdait 6,48% après avoir dévissé de 8% une heure auparavant.
À Séoul, l'indice Kospi abandonnait 5,2%. Sydney cédait 3,8% après avoir chuté de quelque 6%. Taïwan a clôturé en baisse de 9,7%.
Fermés vendredi en raison d'un jour férié, les marchés chinois plongeaient de concert: l'indice hongkongais Hang Seng dévissait de 11,7% à 20.780 points, l'indice composite de Shanghai perdait 7,4% et celui de Shenzhen 10,4%.
"Une guerre économique brutale"
Après une première salve de 10% de droits de douane américains planchers qui ont pris effet samedi, des majorations s'appliqueront dès mercredi à des dizaines de pays, dont la Chine (avec une surtaxe montant à 34%), le Japon (24%), la Corée du Sud (25%), le Vietnam (46%)...
Les marchés financiers restent paniqués par les conséquences économiques d'une telle offensive protectionnistes et redoutent une escalade: Pékin a répliqué par des surtaxes douanières de 34% ciblant les produits américains dès le 10 avril.
"La guerre commerciale est plus vaste et plus généralisée (que sous le premier mandat de Trump)", a averti Lloyd Chan, analyste de MUFG.
"Le risque d'une guerre commerciale mondiale à grande échelle s'accroît. L'impact négatif et l'incertitude pèseront sur l'économie mondiale en réduisant les échanges et les investissements", prévient-il.
Avec l'annonce de la Chine, "il est clair qu'il s'agit d'une guerre économique brutale", commente Stephen Innes, de SPI Asset Management.
"Il ne s'agit plus seulement d'un conflit commercial, mais d'une refonte systémique de l'ordre économique mondial" dont les règles "sont en train d'être démantelées en temps réel. Si la semaine dernière n'était qu'un début, on pourrait avoir un bain de sang" sur les marchés, redoute-t-il.
Pékin pourrait être tenté de laisser le yuan se déprécier pour soutenir ses exportateurs, mais "cela ouvrirait la voie à une volatilité accrue (des taux des devises) et risquerait de déclencher des sorties de capitaux" hors de Chine, s'alarme Stephen Innes.
Les groupes liés aux semiconducteurs, plombés par les risques de désorganisation des chaînes de production électronique à travers l'Asie, continuent de plonger à Tokyo, dont Advantest (-9,44%) et Sumco (-14,38%).
À Hong Kong, le géant de l'e-commerce Alibaba dégringolait de 12%, après la fin de l'exemption douanière pour les petits colis envoyés aux Etats-Unis. Son rival JD.com lâchait 11%.
Fournisseurs et sous-traitants d'Apple, qui produit ses smartphones en Asie, étaient aussi attaqués, à l'image du taïwanais Foxconn (-10%).
(Avec AFP)