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Sega,Capcom : Ces groupes de jeux vidéo dont vous ne soupçonnez pas l'existence en Bourse

dimanche 6 octobre 2024 à 07h00
Capcom est coté à Tokyo

(BFM Bourse) - Le nombre d'éditeurs ou de développeurs de jeux vidéo cotés en Bourse s'avère importants, au-delà des noms les plus évidents, comme Nintendo. BFM Bourse cite plusieurs exemples parlants.

Les jeux vidéos restent un secteur avec un poids modeste en Bourse. Selon les données de companiesmarketcap.com, les quelque 233 entreprises cotées de cette industrie représentent environ 4.295 milliards de dollars de capitalisation boursière, deux fois plus que les constructeurs automobiles.

Mais en enlevant Microsoft (3.100 milliards de dollars), dont le jeu vidéo ne représente qu'une infime partie des revenus (7%), ou encore le mastodonte chinois du numérique Tencent, le chiffre tombe à seulement 650 milliards de dollars.

Le secteur reste toutefois riche de noms très connus du grand public et pas seulement des gamers chevronnés. Nous avions précédemment listé dans un classement les dix plus importantes sociétés cotées de l'industrie. Microsoft, Tencent et Sony dominaient la hiérarchie.

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CD Projekt, le polonais qui voulait rester indépendant

Dans ce top 10 figurait également Nintendo, dont le cours de Bourse semble toujours aussi lié à l'hypothétique sortie d'une seconde génération de sa console Switch, et Electronic Arts, connu pour ses licences sportives, comme EA Sport FC (ex-Fifa). Le groupe américain a d'ailleurs tenu mi-septembre une journée dédiée aux investisseurs pour présenter sa stratégie de long terme et vanté les bienfaits de l'IA sur son activité.

Le distributeur de la série GTA, Take Two, pointe lui aussi en bas de ce classement, avec une action qui évolue en baisse de 6% depuis le début de l'année. Le titre a notamment pâti du fait que la sortie de GTA VI, très attendue par le marché, n'est prévue que pour cet automne.

Mais au-delà du top 10, le reste du classement vaut le coup d'œil. En Europe, la cote parisienne compte évidemment Ubisoft, qui a souffert fortement ces dernières semaines en Bourse. Le groupe a passé fin septembre, un lourd avertissement sur ses résultats, en raison de la contre-performance de "Star Wars Outlaws" et décalé de trois mois le lancement de son jeu "Assassin's Creed Shadows". L'action a toutefois repris 33,5% vendredi, portée par des spéculations sur une potentielle sortie de la cote et un rachat par la famille Guillemot aux cotés de Tencent.

En dehors du groupe franco-québecois, CD Projekt, studio polonais connu pour les jeux "The Witcher" et "Cyberpunk 2077", est lui coté à la Bourse de Varsovie, avec une capitalisation boursière d'un peu plus de 4 milliards d'euros. Dans un secteur qui a tendance à se consolider, comme l'a illustré le rachat d'Activision Blizzard par Microsoft en 2023, la petite taille de la société peut l'amener à être considérée comme une proie évidente. Mais sa direction a plusieurs fois repoussé cette idée d'un rachat, comme le souligne IGN.com.

Sega, c'est toujours plus fort que toi

Mais c'est surtout au Japon que nombre de groupes connus sont cotés. L'ex-grand rival de Nintendo dans les années 90 Sega est ainsi présent à la Bourse de Tokyo. Plus, exactement, la société qui avait créé la Megadrive et la Saturn est désormais une filiale de la holding "Sega Sammy Holdings", la structure cotée en question.

Cette entreprise est née en 2004 à la suite du rapprochement de Sega avec Sammy, une entreprise japonaise spécialisée dans les "pachinkos", des machines qui ressemblent à un mélange entre des flippers et des machines à sous et qui font partie intégrante de la culture japonaise. La fusion entre les deux groupes avait amené les actionnaires de Sammy à détenir plus de 70% du nouvel ensemble. Les revenus de Sega Sammy Holdings s'élèvent aujourd'hui à 468 milliards de yens, soit environ 3 milliards d'euros, pour une capitalisation boursière d'un peu moins de 4 milliards d'euros.

Autre groupe issu d'une fusion, Bandai Namco pèse bien plus lourd, avec une capitalisation boursière de 13,3 milliards d'euros et des revenus de plus de 1.000 milliards de yens, soit 6 milliards d'euros. Cette société est née en 2005 de la fusion entre Bandai, connu pour ses produits dérivés (jeux, jouets) de célèbres dessins animés, et Namco, géant des jeux d'arcade, avec notamment Pac-Man, Ridge Racer et la série Tekken. La société a récemment édité le blockbuster "Elden Ring". L'an passé, Bandai Namco avait eu l'honneur de figurer dans "Heard on the street", une rubrique-éditoriale du Wall Street Journal consacrée aux groupes cotés. Le quotidien américain des affaires louait alors l'incroyable vigueur des licences du groupe, notamment Gundam, des robots géants célèbres dans le monde entier. Et dont les ventes mondiales de produits dérivés (surtout des jouets) tutoient le milliard d'euros.

Capcom, entre suites et remakes

Eternellement célèbre pour ses nombreuses franchises tels que Street Fighter, Megaman ou encore Resident Evil, Capcom affiche une capitalisation boursière d'environ 8,5 milliards d'euros, pour un chiffre d'affaire d'environ 950 millions d'euros. La société a bénéficié, plus récemment, du succès de sa série Monster Hunter.

"Dans les années 2010, Capcom a modifié sa stratégie, passant de la production de nouveaux jeux à la vente de remakes et à l'expansion des ventes mondiales d'anciens titres par le biais de la distribution numérique. C'est ce qui a permis à Capcom d'enregistrer une croissance régulière de ses ventes et des bénéfices élevés au cours des dix dernières années", explique Morningstar. Un peu comme Nintendo, Capcom tire aussi des revenus liés à l'exploitation de ses licences au cinéma, avec notamment les films Resident Evil (pas très bons au demeurant).

Un peu plus gros que Capcom, avec une capitalisation de 11,5 milliards d'euros, Konami reste un géant japonais du jeu vidéo, avec des revenus de 2,3 milliards d'euros. Connu pour ses séries Metal Gear Solid et eFootball (autrefois appelé PES), Konami a récemment relancé deux sagas phares, avec des remakes du jeu de rôle Suikoden et le titre de survie horrifique Silent Hill. Au-delà des jeux vidéo, la société est présente dans le sport, avec notamment des salles de gym…Et des studios de pilate.

Difficile de passer également à côté de Square Enix, la société issue de la fusion en 2003 des deux mastodontes du jeu de rôle Squaresoft (Final Fantasy) et Enix (Dragon Quest). Sa capitalisation boursière reste assez modeste (4,3 milliards d'euros environ) tandis que ses revenus se situent à environ 2 milliards d'euros.

En mai, l'action du groupe avait chuté de 16% sur une séance après que la société a admis auprès des analystes que les ventes de deux jeux phares, "Final Fantasy VII Rebirth", suite du remake du mythique Final Fantasy VII et "Foamstars", un jeu de tir, étaient décevantes. Selon Bloomberg, la société a récemment revu sa stratégie pour se concentrer sur un nombre restreint de sorties, avec moins de jeux mobiles, tout en élargissant ses titres phares à plusieurs consoles, et pas seulement à la Playstation de Sony.

Citons pour finir Koei Tecmo (là encore une fusion entre Koei et Tecmo en 2009), une société connue pour notamment pour sa série de jeux de combat Dead or Alive, ou encore les franchises Ninja Gaiden et Dynasty Warriors. L'entreprise a récemment sorti sur Playstation 5 "Rise of the Ronin", un jeu d'action se déroulant au Japon au XIXe siècle. Sur son dernier exercice publié, ses revenus ont dépassé les 500 millions d'euros. Sa capitalisation boursière, elle, s'élève à environ 3,2 milliards d'euros.

A noter que Koei Tecmo, comme d'ailleurs Capcom et Nintendo, compte parmi ses grands actionnaires le fonds souverain d'Arabie Saoudite. Ces investissements de plus en plus importants de Riyad dans les groupes de jeux vidéo japonais - notamment dans Nintendo dont le fonds détient plus de 8% du capital - s'inscrivent dans la stratégie de diversification du pays, qui veut élargir son économie à d'autres pans que les hydrocarbures.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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