(BFM Bourse) - Le laboratoire reconduit ses perspectives annuelles, après avoir renoué avec les bénéfices au premier semestre. Valneva compte profiter d'une reprise des voyages et des premières ventes de son vaccin contre le chikungunya.

Rare société à publier ses comptes semestriels en plein mois d'août, Valneva confirme avoir tourné la page de la déception causée par son vaccin contre le Covid-19

Le laboratoire a en effet renoué avec les bénéfices au premier semestre. Entre janvier et fin juin, Valneva indique avoir réalisé un bénéfice net de 34 millions d'euros contre une perte de 35 millions d'euros un an auparavant.

Cette franche amélioration des comptes du laboratoire est liée au produit de la vente, en début d'année, d'un bon de revue prioritaire octroyé par la Food and Drug Administration (FDA), l'autorité sanitaire américaine. Vendu pour un montant de 103 millions de dollars soit 95 millions d'euros, ce bon portait sur le vaccin Ixchiq contre le chikungunya, cette maladie transmise par les moustiques.

Cette vente a aussi été bénéfique à la trésorerie du groupe. À fin juin 2024, elle s'établit à 131,1 millions d'euros, contre 126,1 millions d'euros à fin décembre 2023.

Des premières ventes d'Ixchiq aux Etats-Unis

Au second semestre, Valneva s'attend à un "recul significatif" de sa consommation de trésorerie, la société indique avoir "achevé ses contributions aux dépenses R&D prédéfinies contractuellement pour l'étude de phase III (dernière étape des essais cliniques avant une éventuelle commercialisation) sur la maladie de Lyme", une infection systémique causée par une bactérie transmise à l'homme par les tiques.

Du côté de l'activité, Valneva a publié un chiffre d'affaires en légère baisse de 3,9% à 70,8 millions d'euros, dont 68,3 millions d'euros de ventes de produits dont il est propriétaire. Le groupe explique que ses ventes sur la période ont été pénalisées par des contraintes d’approvisionnement pour Ixiario, son vaccin contre l'encéphalite japonaise et les produits commercialisés pour des tiers.

Des objectifs 2024 reconduits

Pour autant, la société reste confiante sur la dynamique de ventes pour l'ensemble de l'année. Cette confiance est etayée par une poursuite d'une reprise des ventes pour les voyageurs mais aussi notamment la montée en puissance des ventes d'Ixchiq, son vaccin contre le chikungunya.

Ce vaccin est déjà autorisé à la vente aux États-Unis chez les personnes âgées de 18 ans et plus depuis la fin de l'année 2023. La société a enregistré 1 million d'euros de ventes pour ce vaccin au cours du premier semestre 2024.

Au Canada, l'entreprise compte vendre les premières doses d'Ixchiq au cours du quatrième trimestre, et et elle prévoit d'en livrer les premières doses en Europe aussi au cours de ce même trimestre.

Ainsi, Valneva reconduit son objectif de réaliser en 2024 un chiffre d'affaires global compris entre 170 millions et 190 millions d'euros, dont des ventes de produits dont il est propriétaire comprises entre 160 millions et 180 millions d'euros.

La société renouvelle aussi son objectif de dépenses en Recherche et Développement, qui sont toujours attendues entre 60 millions et 75 millions d'euros, et seront dédiées aux programmes chikungunya et Zika, ainsi qu'à l'avancée des programmes précliniques.

À la Bourse de Paris, ces annonces sont bien accueillies. Le titre Valneva s'offre la tête du SBF 120, à la faveur d'une hausse de 4,4% à 3,208 euros, vers 10h55 après un pic à 10,9% dès les premiers échanges.

Pour les analystes de Kempen cités par Reuters, le "principal atout de l'entreprise, le vaccin candidat contre la maladie de Lyme" pourrait contribuer à soutenir le titre à terme. Pour rappel, Valneva et Pfizer développent conjointement un candidat vaccin contre cette infection systémique causée par une bactérie transmise à l'homme par les tiques.

Et sous réserve de données positives de phase III, Pfizer entend soumettre une demande d’autorisation de mise sur le marché (AMM) auprès de l’autorité de santé américaine, la Food and Drug Administration (FDA), et une demande d’AMM auprès de l'Agence européenne des médicaments (EMA) en 2026.