(BFM Bourse) - Le constructeur automobile n'avait plus évolué au-dessus de ce seuil symbolique depuis avril 2022.

La victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine a galvanisé Wall Street. Vendredi, le Dow Jones et le S&P 500 ont, pour la première fois en séance, dépassé respectivement le seuil des 44.0000 et des 6.000 points, soutenus par la perspective de baisses d'impôts et d'une dérégulation pour les entreprises.

Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche a aussi porté un locataire de l'indice S&P 500, à savoir Tesla, dont son dirigeant Elon Musk est un proche de l'homme d'affaires républicain. Le titre Tesla avait nettement réagi à la victoire de Donald Trump, gagnant 15% mercredi dernier après que son candidat fétiche a décroché facilement la présidentielle américaine. Le titre avait gagné près de 3% jeudi puis 8,2% vendredi, terminant ainsi la semaine à 321,22 dollars.

Sur l'ensemble de cette semaine électorale, Tesla a ainsi vu son action bondir de 29%, ajoutant 230 milliards de dollars de capitalisation, soit l'équivalent du constructeur japonais Toyota en Bourse. Ce gain non négligeable lui a donc permis de repasser au-dessus du seuil clé des 1.000 milliards de dollars de capitalisation, à 1.031 milliards de dollars exactement, selon companiesmarket.cap. Le constructeur recolle au contact des autres "Sept magnifiques" (Nvidia, Apple, Microsoft, Alphabet, Meta, Amazon) de Wall Street, qui eux, évoluent nettement au-dessus de ce seuil.

Le réveil de Tesla a même mis à mal des stratégies vendeuses sur l'action du constructeur automobile initiées avant l’élection présidentielle américaine, rapporte aussi Bloomberg. Les hedge funds qui avaient pris des positions courtes sur Tesla entre le jour de l'élection et la clôture de vendredi ont accusé des pertes d'au moins 5,2 milliards de dollars, selon les calculs de Bloomberg basés sur les données compilées par S3 Partners.

L'action Tesla était déjà sur une dynamique favorable avant les élections présidentielles américaines. Elle avait progressé de plus de 20% sur la dernière semaine d'octobre, le marché avait été séduit par les annonces de Tesla qui avait indiqué avoir dégagé une rentabilité nettement supérieure aux attentes et prévoir une croissance de 20 à 30 % de ses ventes d'automobiles de 20% à 30% l'an prochain.

Un retour très remarqué

Le constructeur automobile fait donc son retour dans ce club très fermé des sociétés dont la valorisation en Bourse de l'ensemble des actions, dépasse les 1.000 milliards de dollars. Tesla n'avait plus évolué au-dessus de ce seuil depuis avril 2022.

Rappelons aussi que la société avait déjà franchi ce cap une première fois en octobre 2021. Avant de connaître un parcours boursier difficile, pénalisé à la fois par le durcissement de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine, mais aussi par une féroce concurrence des constructeurs chinois. Sur les quatre premiers mois de 2024, Tesla perdait même plus de 40% en raison de la concurrence accrue de l'acteur chinois BYD, qui lui a ravi le titre de premier constructeur électrique dans le monde au quatrième trimestre 2023.

La victoire de Donald Trump relance donc Tesla qui conforte ainsi son rang de 9e capitalisation boursière mondiale. Le groupe dépasse ainsi de quelques dizaines de milliards de dollars de capitalisation Berkshire Hathaway, le conglomérat de Warren Buffett qui avait aussi franchi la barre des 1.000 milliards de capitalisation fin août.

Un retour gagnant pour Tesla

Les marchés estiment que la relation entre Musk et Trump pourrait favoriser Tesla ainsi que les autres activités du milliardaire, à l'image de Space X. "Tesla et son PDG Elon Musk sont peut-être les plus grands gagnants du résultat des élections, et nous pensons que la victoire de Trump aidera à accélérer l'approbation réglementaire de la technologie de conduite autonome de l'entreprise", a déclaré Garrett Nelson, analyste chez CFRA Research, cité par Reuters.

"Le plus grand avantage d'une victoire de Trump serait pour Tesla et Musk. Nous pensons qu'une présidence Trump serait globalement négative pour l'industrie des véhicules électriques, car il est probable que les rabais/incitations fiscales pour ce type de motorisation soient supprimés", avait expliqué mercredi, Dan Ives, analyste chez Wedbush.

La hausse des droits de douane souhaitée par Donald Trump sur les importations européennes et chinoises protégerait aussi Tesla, souligne le spécialiste. "Mais pour Tesla, nous voyons cela comme un énorme point positif. Tesla a une envergure et une portée inégalées dans l'industrie des véhicules électriques et cette dynamique pourrait donner à Musk et Tesla un net avantage concurrentiel dans un environnement sans subventions pour les véhicules électriques, associé à des tarifs douaniers chinois probablement plus élevés qui continueraient à repousser les acteurs chinois des véhicules électriques moins chers (BYD, Nio, etc.) pour inonder le marché américain dans les années à venir", avait-il poursuivi.

Tesla a donc a pris de vitesse le comparateur de courtiers Bestbrokers.com. Ce site avait dressé cet été, une liste des sociétés susceptibles de dépasser les 1.000 milliards de dollars. Tesla n'était clairement pas dans les petits papiers de Bestbrokers.com qui estimait que cette barre symbolique ne serait pas franchie avant mars 2029.