PARIS (Reuters) - La Société générale entend participer au mouvement de consolidation attendu dans la banque privée avec la fragilisation de certains établissements financiers.
"Nous voulons être présents sur le marché pour saisir les opportunités et participer à la consolidation", a déclaré mercredi à la presse Daniel Truchi, directeur général de la filiale de gestion privée de la Société générale.
Avec la chute des encours provoquée par les marchés boursiers et la décollecte, certains modèles de banque privée peu diversifiés ont été très fragilisés. Par ailleurs, des établissements bancaires, mis en difficulté par la crise, peuvent aussi vouloir se dégager du métier de gestion de fortune.
"Un grand nombre d'établissements vont être cédés et nous allons sans doute avoir une consolidation importante du secteur", a poursuivi Daniel Truchi, précisant que les opportunités, pour SG Private Banking, se situaient principalement en Europe, en particulier en Grande-Bretagne, en Suisse ou en Belgique, et que SG visait des établissements disposant de plusieurs milliards d'euros d'encours.
Le marché de la gestion de fortune souffre à la fois de la chute brutale de la richesse des particuliers fortunés au cours des 18 derniers mois, liée à la baisse des marchés boursiers, mais aussi du fort ralentissement de la création de richesse lié à l'arrêt des opérations d'introductions en Bourse ou de LBO.
SG Private Banking gère environ 70 milliards d'euros d'encours, dont 13 milliards en France, pour une clientèle dont les actifs disponibles dépassent un million d'euros.
Daniel Truchi a tenu à préciser que la collecte de SG Private Banking était restée positive tout au long de 2008, "trimestre après trimestre, et ce malgré l'affaire Kerviel", et que la marge brute (environ 1,1% des actifs gérés) était restée stable depuis 2006.
En France, une concurrence accrue et le poids de l'assurance vie - majoritairement investie en fonds en euros, peu rémunérateurs - pèsent sur les marges qui ressortent entre 0,6% et 0,7%, a indiqué pour sa part Patrick Folléa, nouveau directeur général de SG Private Banking en France.
Interrogé sur l'évolution du partenariat noué avec l'américain Rockefeller Financial Services, dans lequel SG a pris une participation de 37% en juin 2008, peu avant la brutale aggravation de la crise, Daniel Truchi a indiqué qu'un fonds prévu n'avait pas été lancé pour cause de tourmente financière et qu'un protocole d'accord allait bientôt être signé sur les modalités du lancement d'une plate-forme dans le "family office".
Il a également assuré que les récents engagements internationaux en matière de lutte contre les paradis fiscaux n'auraient "pas d'impact particulier sur SG Private Banking" et qu'il fallait "se défaire de l'idée que la banque privée était synonyme d'évasion fiscale".
Pascale Denis, édité par Jean-Michel Bélot
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