(BFM Bourse) - La banque rouge et noire a encore dépassé les attentes, portées par ses performances dans les activités de marché. Crédit Agricole SA, de son côté, a rendu une copie mi-figue mi-raisin.
BNP Paribas avait donné le ton la semaine dernière. Les résultats un peu en demi-teinte de la banque de la rue d'Antin avaient été sanctionnés, le titre reculant de 2,15%. Ce qui a, une fois de plus, montré que les investisseurs ont besoin d'avoir une copie immaculée de la part des établissements français.
Société Générale et Crédit Agricole SA, le véhicule coté de la banque mutualiste, ont à leur tour publié leurs comptes, avec un accueil très différent de la part des marchés.
Société Générale restait sur deux publications saluées par les investisseurs. Son action avait pris 13,2% après la publication de ses résultats du quatrième trimestre 2024, et 11,3% après ceux du troisième. D'ailleurs, Société Générale signe la deuxième meilleure performance du CAC 40 depuis le début de l'année, derrière Thales.
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Prises de bénéfices
Cette fois l'accueil est un peu plus mitigé. L'action est stable vers 12h45 après avoir ouvert en hausse de plus de 5%. "Il y a une vague de prises de profits sur le secteur qui est bien remonté ces derniers mois", estime un analyste pour expliquer ce retournement de tendance.
Depuis le début de l'année, l'indice paneuropéen "Stoxx Europe Banks 600" prend 20%, surpassant largement les grands indices européens. Par ailleurs Barclays et UBS, qui ont également publié des résultats supérieurs aux attentes, ne sont pas franchement mieux lotis. La première perd 2% à Londres tandis que la seconde recule de 0,1% à Zurich.
Pour revenir à Société Générale, la banque de la Défense a globalement publié des résultats supérieurs aux attentes. Son bénéfice a été multiplié par 2,4 au premier trimestre à 1,6 milliard d'euros, contre des attentes logées à 1,21 milliard d'euros, selon un consensus par Royal Bank of Canada.
L'établissement canadien note que l'entreprise a dégagé un effet ciseau positif, avec un produit net bancaire, équivalent du chiffre d'affaires chez les banques, en hausse de 9,9% sur un an à 7,08 milliards d'euros tandis que les frais de gestion, c'est-à-dire les coûts, ont reculé de 4,4% hors cessions d'actifs. Les revenus ont dépassé de 2% les attentes quand les coûts ont été 1% plus bas.
Des résultats solides pour SocGen
Par division, Société Générale a été tirée par la banque de financement et d'investissement, appelée "banque de grande clientèle et solutions investisseurs" chez le groupe. Les revenus de cette division ont progressé de 10% et le résultat brut d'exploitation a augmenté de 30,4%. Les activités de marché se sont bien comportées, en particulier celles sur les actions avec une performance qualifiée de "record" par l'entreprise. Les revenus des métiers affichent ainsi une croissance de 21,8%.
Les revenus de la banque de détail en France ont "légèrement" dépassé les attentes, note Royal Bank of Canada. Le pôle "banque de détail en France, Banque privée et assurances" a dégagé un produit net bancaire en hausse de 14,1% à 2,3 milliards d'euros.
La marge nette d'intérêt, c'est-à-dire l'argent que dégage une banque sur les crédits diminué de la rémunération des dépôts, un indicateur scruté par les analystes, est quasi stable, hors effets exceptionnels (cessions d'actifs, base de comparaison faussée par l'impact de couvertures défavorables au premier trimestre 2024). En données publiées, la marge nette d'intérêt grimpe de 29%.
Du côté de la solvabilité, le ratio CET 1, qui rapporte les fonds propres à l'encours pondéré des risques, s'est établi à 13,4% à fin mars, un peu au-dessus des 13,2% attendus par les analystes. In fine Bank of America salue "une publication solide à tous les niveaux".
De son côté, Crédit Agricole SA est sanctionné en Bourse. Le titre abandonne 3,7% vers 12h45, accusant le deuxième plus fort repli du CAC 40.
Une copie mitigée pour Crédit Agricole SA
Royal Bank of Canada évoque des "résultats mitigés" avec des tendances sur les coûts "pas aussi convaincantes que lors des précédents trimestres".
Crédit Agricole SA a publié un bénéfice net de 1,82 milliard d'euros en repli de 4,2% sur un an et très légèrement inférieur aux attentes, situées à 1,86 milliard d'euros.
La structure cotée du groupe Crédit Agricole a subi un effet ciseau négatif avec un produit net bancaire en hausse de 6,6% et des frais de gestion en progression de 8,8%. Ces coûts ont toutefois été pénalisés par des éléments exceptionnels notamment des coûts d'intégration à hauteur de 138 millions d'euros.
Si le produit net bancaire a dépassé les attentes de 1,1%, les coûts sont plus élevés qu'anticipé par les analystes à hauteur de 3,9%.
Comme les autres établissements français, Crédit Agricole SA a été soutenu par la banque de financement et d'investissement dont les revenus ont progressé de 7,3%.
À contrario, la banque de détail en France, c'est-à-dire LCL, déçoit, avec un résultat net avant impôts 9,7% inférieur aux attentes, note Royal Bank of Canada. La marge nette d'intérêt a reculé de 1,7% sur un an.
Le ratio CET 1 de la banque s'établit, par ailleurs, à 12,1%, au-dessus des attentes, logées à 11,8%.
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