(BFM Bourse) - L'intermédiaire financier a relevé son objectif de cours de trois euros à 43 euros. Il estime que le titre pourrait être porté par le lancement d'un programme de rachats d'actions ainsi qu'une mise à jour de ses objectifs lors d'une présentation stratégique en septembre.

Des trois grandes banques présentes sur le CAC 40, Société Générale est clairement à la traîne en Bourse. Son action se replie de 1,6% depuis le début de l'année quand celle de BNP Paribas progresse de 6,7% et celle de Crédit Agricole SA de 11,2%.

La banque dont Slawomir Krupa vient de prendre les commandes, succédant à Frédéric Oudéa, est pénalisée par la baisse de sa marge nette d'intérêt en France – alors que les taux d'intérêt pourtant remontent – et par des interrogations sur son ratio de solvabilité CET1 au regard de sa cible de 12% (sur la base des règles prudentielles Bâle IV) pour 2025, estime Jefferies dans une note publiée ce vendredi.

Toutefois, l'intermédiaire financier a relevé ce vendredi son objectif de cours à 43 euros, contre 40 euros précédemment, tout en confirmant son conseil à l'achat. Jefferies voit plusieurs catalyseurs se matérialiser dans les prochains mois pour l'action de la banque de La Défense.

>> Accédez à nos analyses graphiques exclusives, et entrez dans la confidence du Portefeuille Trading

Rachats d'actions et plan stratégique

Le bureau d'études s'attend à premièrement à ce que la société lance à la mi-juin son programme de rachats d'actions de 440 millions d'euros. Ce programme avait été annoncé par la banque lors de la publication de ses résultats annuels et nécessitait l'approbation de la Banque centrale européenne, régulateur des banques de la zone euro, ce que Société Générale a annoncé avoir obtenu le mois dernier. Jefferes considère que l'établissement français attendra la fin de la période de souscription à son plan mondial d'actionnariat salarié, soit le 15 juin, pour lancer ce programme.

De plus, Société Générale tiendra le 18 septembre prochain une journée dédiée aux investisseurs pour présenter une nouvelle feuille de route stratégique. Jefferies estime que la banque pourrait alors réserver de bonnes surprises à cette occasion et potentiellement réviser à la hausse certains objectifs. Par exemple, pour sa banque en ligne Boursorama, Société Générale avait précédemment indiqué viser un bénéfice d'environ 200 millions d'euros en 2025. Mais Jefferies souligne que cet objectif avait été établi sur la base d'une clientèle de 4,5 millions en 2025 alors que Boursorama devrait en compter 5,5 millions à la fin de 2023. Jefferies retient ainsi, dans ses prévisions, un bénéfice de 283 millions d'euros en 2025 pour la banque en ligne.

Il en est de même pour sa filiale de location automobile de longue durée ALD. Société Générale s'attend à ce que le rachat du néerlandais LeasePlan, finalisé en mai, ait un impact positif d'au moins 5% sur son bénéfice par action en 2024 et de 80 points de base sur le rendement des fonds propres tangibles (ROTE). Sauf que les bénéfices de l'ensemble des acteurs du leasing automobile surprennent positivement de par leur vigueur. Jefferies considère ainsi que les retombées du rachat de LeasePlan par ALD pour Société Générale pourrait être supérieures aux anticipations initiales de la banque.

Un écart de capital qui serait comblé sans heurt

Dernier point, au sujet du ratio de solvabilité CET1. Société Générale affichait à fin mars un ratio CET 1 de 13,5%, certes au-dessus de son objectif de 12% pour 2025. Toutefois plusieurs vents défavorables vont affecter ce ratio, notamment des impacts liés aux acquisitions et à la réglementation, pour un total de 185 points de base (1,85%) chiffre Jefferies. Retraité de ces éléments négatifs, le ratio tombe à 11,6%, calcule-t-elle. Ce qui a constitué un point d'attention du marché, car la plupart des rivaux ont atteint ou dépassé leurs objectifs, explique-t-elle. Mais Jefferies s'attend à ce la banque comble cet écart sans heurt et sans obérer la distribution à ses actionnaires.

A la Bourse de Paris, l'action Société Générale profite un peu de cet avis positif, gagnant 1,5% à 10h40, soit la deuxième plus forte hausse du CAC 40.

L'action avait déjà pris 1,2% la veille après que la banque a annoncé des accords pour céder plusieurs filiales en Afrique. Ces opérations devraient avoir un impact positif de 5 points de base sur le ratio de capital CET 1 du groupe à la date de leur finalisation.