(BFM Bourse) - Le spécialiste des infrastructures électriques a livré ses objectifs de moyen terme ce mardi, prévoyant une croissance de ses revenus de 6% à 10% par an à l'horizon 2030, pour atteindre 12 milliards à 15 milliards d'euros à cette date.

Plombé depuis plusieurs mois par son exposition au bâtiment, Legrand a commencé à sortir la tête de l'eau. Le spécialiste des infrastructures électriques avait publié des résultats semestriels rassurants au premier semestre.

Et, plus récemment, plusieurs bureaux d'études ont relevé leurs opinions sur le titre, notamment Deutsche Bank, jugeant que le groupe limougeaud bénéficiera du cycle des baisses de taux des banques centrales et par ricochet de la reprise de la construction.

C'est dans ce contexte que le pensionnaire du CAC 40 a dévoilé, ce mardi, ses ambitions à moyen terme, avec sa première journée dédiée aux investisseurs depuis 2021.

Le groupe a annoncé prévoir une croissance de ses revenus de 6% à 10% par an en moyenne d'ici à 2030, avec une contribution de la croissance organique allant de 3% à 5%. Le reliquat de 3% à 5% sera généré via des acquisitions. Legrand allouera ainsi une enveloppe d'environ 5 milliards d'euros à des opérations de croissance externe sur la période 2025-2030.

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Data centers et électrification

En combinant croissance organique et externe, Legrand prévoit de réaliser des revenus allant de 12 milliards à 15 milliards d'euros en 2030, soit au moins 50% de plus que son chiffre d'affaires 2023, qui s'était établi à 8,4 milliards d'euros.

La société compte également dégager une marge opérationnelle ajusté à 20% sur la période 2025-2030, après 21% en 2023. Elle entend générer un flux de trésorerie disponible représentant entre 13% et 15% du chiffre d'affaires en moyenne chaque année pour un montant cumulé de près de 10 milliards d'euros sur la période 2025-2030.

Ces cibles sont, à peu de choses près, les mêmes que celles dévoilées en 2021 (5% à 10% de croissance à "moyen terme", une marge d'environ 20% et un flux de trésorerie représentant entre 13% et 15% des revenus).

Pour assurer sa croissance, l'entreprise compte surfer sur les grandes tendances de ses marchés, notamment l'efficacité énergétique. "Il y a (...) une tendance à l'amélioration de l'efficacité des bâtiments qui soutiendra sans aucun doute notre activité", a déclaré le directeur général de Legrand, Benoît Coquart, lors de la journée investisseurs, cité par Reuters.

La société entend également tirer partie du dynamisme des data centers, un segment qui représente actuellement 15% de ses ventes et qui a enregistré une croissance moyenne de 13% entre 2019 et 2023.

Le groupe souligne qu'avec l'essor de l'intelligence artificielle, les dépenses d'investissement dans les data centers devraient progresser de 18% entre 2023 et 2026, avant de revenir à une croissance plus modérée mais toujours vigoureuse, d'environ 9% par an entre 2027 et 2030.

A la Bourse de Paris, la feuille de route de la société reçoit un accueil assez tiède. L'action Legrand a ouvert en baisse avant de se retourner et de progresser de 0,2% vers 15h20. Mais cette hausse reste nettement inférieure à celle du CAC 40 qui s'adjuge 1,3% au même moment.

Royal Bank of Canada souligne que les objectifs de la société restent "largement inchangés". "Nous notons que l'absence de relèvement des objectifs contraste avec un certain nombre d'entreprises du secteur de l'électricité, telles que Schneider et ABB, qui ont revu à la hausse leurs prévisions à moyen terme (en particulier en ce qui concerne la croissance) au cours des deux dernières années", pointe l'établissement canadien.