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Pénalisé par Wall Street après la publication des indices des prix à la consommation, le marché parisien a reflué sous ses sommets historiques, se contractant de 0,84% à 7 625 points. Les prix outre Atlantique, alimentation et énergie incluses, ont progressé en rythme annuel de 3.1%, soit un ralentissement de l'inflation beaucoup moins important que ne le laissait augurer la cible, à 2,9%. De quoi réduire encore davantage les espoirs de baisses cumulées des rendements des Fed Funds sur l'année 2024. La fermeté (comprendre les tensions persistantes) sur le marché de l'emploi, ainsi que la question épineuse des loyers (ils font partie de la méthodologie de calcul) expliquent en grande partie ces chiffres préoccupants.

Les Treasuries 10 ans, rendements des obligations d'Etat à 10 ans, continuaient de s'échauffer, à proximité désormais immédiate des 4,30%.

L'inflation dite sous-jacente, qui exclut les prix volatils de l'alimentation et de l'énergie, elle reste stable à 3,9% sur un an, là où le consensus compilé par le Wal Street Journal tablait là aussi sur une progression plus faible, de 3,7%

"Une bonne nouvelle [Good news] est une fois de plus une mauvaise nouvelle [Bad news], mais au cours des dernières années, la hausse des bénéfices qui accompagne une inflation plus élevée a plus que submergé les vents contraires sur les valorisations dus à la hausse des taux d’intérêt, comme en témoignent les actions américaines qui se négocient près de leurs plus hauts historiques" tend à relativiser Joshua Jamner, analyste chez ClearBridge Investments, une filiale de Franklin Templeton.

Côté valeurs, seule entreprise du CAC 40 à avoir pour le moment publié cette semaine, Michelin a bondi de 6,9% signant de loin la plus forte progression de l'indice phare tricolore. Le bibendum a largement dépassé les attentes sur sa génération de cash, bénéficiant de sa montée en gamme et de sa capacité à tirer les prix vers le haut. Le groupe a également annoncé un programme de rachats d'actions d'un maximum d'1 milliard d'euros sur trois années.

Le CAC 40 a été pénalisé par le repli des valeurs tech, STMicroelectronics qui a perdu 3,5% et Dassault Systèmes qui a rendu 1,3%.

Plus forte hausse du SRD ce mardi, le spécialiste des bateaux de plaisance Beneteau a repris 7,5% après avoir relevé ses objectifs financiers pour 2023. Le groupe a publié un chiffre d'affaires record au titre de l'an passé.

Air France-KLM a reculé de 2,6%, plombé par une dégradation d'opinion de Redburn qui passe de "neutre" à "vendre".

A noter que le marché chinois est fermé cette semaine en raison des festivités du Nouvel An. "Il est difficile de se projeter à court terme sur ce marché tant les mesures successives prises par les autorités chinoises semblent insuffisantes face à des investisseurs boudeurs" note Sébastien Grasset, Directeur des Gestion d'Auris Gestion. "Si les dernières mesures en date (e.g. annonces sur une intervention élargie du fonds étatique Huijuin Investment, coup de balai à la CSRC, règles très strictes pour réduire les volumes de ventes à découvert…) semblent avoir permis aux marchés actions chinois de retrouver des couleurs, restons prudents car si le soleil (mesures des autorités) a donné rendez-vous à la lune (sentiment de marché et flux), comme le rappelait le « Fou chantant », « la lune n'est pas là et le soleil attend… »."

De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé la séance de mardi dans le rouge, à l'image du Dow Jones (-1,35%) et surtout du Nasdaq Composite (-1,80%). Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a perdu 1,37% à 4 953 points.

Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0710$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 77,60$.

A l'agenda ce mercredi, à suivre en priorité le PIB du T4 en premières estimations en Zone Euro à 11h00.

ELEMENTS GRAPHIQUES CLES

Le biseau (wedge) qui prédominait jusque là a été brisé dans son élan par la formation d'un ample gap et d'un accroissement des gains en cours même de séance vendredi 26 janvier. C'est désormais un défi de taille qui attend le CAC: la création d'une série de records absolus. Pour ce faire, la participation des seuls secteurs du luxe et des spiritueux serait insuffisante.

Dans l'immédiat, une respiration des cours est l'option privilégiée sur cette dernière partie de la semaine. Avec un oeil attentif aux titres ayant le plus grimpé depuis la mi-janvier. (LVMH, Hermès, Teleperformance, CapGemini, Safran ou encore Publicis).

Une première divergence entre cours et RSI, entre les deux derniers points hauts (14/12 et 31/01) devient nette.

Par ailleurs, une zone de résistance se construit progressivement sur les sommets historiques, sous la forme d'un double sommet sous les 7 700 points.

PREVISION

Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.

Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 7700.00 points.

Graphique en données horaires

Graphique en données quotidiennes