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Les opérateurs de marché ne cachaient pas leur anxiété avant la publication des données d'inflation aux Etats-Unis mercredi, alors que la guerre commerciale fait rage en Amérique du Nord, et que de façon générale, les doctrines de Trump sont par nature inflationnistes. La dynamique des prix au sens des CPI a finalement plutôt rassuré, les prix progressant de 2,8% en février en rythme annuel, contre 2,9% en janvier.
"En théorie, le mois de février est le premier pour lequel il aurait été possible de voir un petit effet des hausses de droits de douane car la première hausse de 10 points contre la Chine a pris effet au début de ce mois. Mais rien n’est réellement décelable pour le moment", remarque Bastien Drut, responsable de la stratégie et des études économiques chez CPRAM.
Pour rappel, Donald Trump a annoncé en début de semaine un relèvement des les droits de douane sur l'acier et l'aluminium canadiens applicables dès mercredi, pour les porter de à 50%, contre 25% précédemment. Une mauvaise nouvelle n'arrivant jamais seul, Donald Trump a également promis d'"augmenter considérablement" les surtaxes douanières sur les voitures canadiennes à partir du 2 avril, "si le Canada n'abandonne pas d'autres droits de douane inouïs et de longue date".
Le président américain rend coup pour coup, puisque la province canadienne de l'Ontario a décidé lundi d'appliquer des droits de douane de 25% à l'exportation d'électricité vers les États-Unis. Cette surtaxe douanière sera maintenue, "jusqu'à ce que les droits de douane américains soient éliminés une fois pour toutes", indique le gouvernement dans un communiqué cité par Radio Canada.
La guerre commerciale n'est toutefois pas cantonné au continent nord américain, naturellement et "en termes de politique monétaire, la lisibilité est d'un seul coup réduite à cause de la guerre commerciale. Nous prévoyons que la BCE va continuer de baisser ses taux jusqu'au mois de juin, avec un taux terminal autour de 1,85 %", toujours selon Christopher Dembik.
Côté valeurs, Clariane a bondi de 14,4%, le titre de l'exploitant de maisons de retraite a bénéficié d'une note de BNP Paribas Exane qui a relevé son opinion à "surperformance" contre neutre. Ce même intermédiaire financier a aussi repris le suivi d'Emeis (+2%) à "superformance". Bureau Veritas a rendu 1,3%, lesté par une opération de cessions d'actions à terme de la part de Wendel.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé la séance de mercredi en ordre dispersé, le Dow Jones se contractant de 0,20% et le Nasdaq Composite reprenant 1,22%. Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a grignoté 0,49% pour échouer à un point des 5 600 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0880$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 67,20$. Les Treasuries 10 years, rendement des obligations souveraines fédérales à échéance 10 ans, se négociaient légèrement au-dessus des 4,30%. Quant au VIX, il valait 24,20 à la dernière clôture du S&P500.
A l'agenda macroéconomique ce jeudi, à suivre en priorité la production industrielle en Zone Euro à 11h00 et à 13h30 outre Atlantique, les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage ainsi que les différents indices des prix à la production (PPI).
On notera que la Côte Est des Etats-Unis est passée en heure d'été. Par conséquent, et en attendant que la France métropolitaine n'y passe à son tour, Wall Street ouvrira à 14h30, au lieu de 15h30 habituellement.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
L'indice phare tricolore est typiquement en phase de consolidation, entre les 8 000 points symboliques et les sommets historiques qu'il vient de frôler. Ces derniers vont jour pour les mois à venir un niveau intermédiaire de résistance, auquel l'indice s'attaquera lorsqu'il aura accumulé assez d'énergie. Seule une rupture brutale des 7 810 points viendrait sonner l'alarme.
Par conséquent, un travail entre 7 810 et 8 000 points dans les prochaines semaines est le scénario graphique de prédilection. Scénario pleinement confirmé par la rupture, dans une volatilité croissante, du seuil des 8 000 points le 11 mars.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 8260.00 points.
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