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L'indice CAC 40 (-0,50% à 7 565 points mercredi) a grignoté en partie le gap haussier enregistré la veille, les investisseurs tentant d'interpréter le train de mesures publiques chinoise en soutien à la consommation.
"Le bruit des sources « proches des discussions » s'intensifiait depuis la rentrée, laissant supposer l'imminence de mesures face à une économie domestique chinoise au ralenti", relève Alexandre Baradez (IG France), qui loue des annonces d'envergure, "l'abaissement du ratio de réserve prudentielle pour les banques chinoises", "l'abaissement d'un taux de prêt court-terme aux banques (7 jours)", un soutien aux marchés actions et à l'immobilier.
"Même s'il ne s'agit pas d'un « bazooka », les mesures prises par les autorités chinoises sont pertinentes et ciblées par rapport aux difficultés que rencontre le pays depuis quelques années."
Depuis de longs mois, le marché attendait en effet que les pouvoirs publics chinois mettent les grands moyens pour relancer une économie en perte de vitesse. Les derniers indicateurs publiés la semaine dernière, que ce soient les ventes de détail ou la production industrielle, ont encore confirmé que la conjoncture chinoise ralentissait.
"La prochaine vague d'assouplissement proviendra probablement de la politique fiscale et de la politique du logement, ce qui pourrait modifier les prévisions de croissance et le sentiment du marché, en fonction de l'ampleur et de l'efficacité des annonces", avancent les économistes d'Allianz Global Investors.
Car dans l'immédiat, "malgré cette dernière initiative de la part des autorités chinoises, les investisseurs restent sceptiques", tempère Grégoire KOUNOWSKI, Investment Advisor chez Norman K. "En effet, pour nombre d'entre eux, les maux économiques du pays demeurent profonds, marché de l'immobilier à bout de souffle, consommation domestique en baisse, hausse du niveau de chômage des jeunes, retour d'un phénomène de déflation des prix et défiance des investisseurs étrangers plus forte que jamais."
Par ailleurs, un regain de tension s'est observé sur les taux obligataires. Les rendements des titres d'emprunt à 10 ans augmentent de 3 points de base (0,03 point de pourcentage) pour l'Allemagne et de 5 points de base pour l'Espagne et l'Italie. Pour la France, le rendement de l'obligation assimilable du Trésor à 10 ans progresse de 6 points de base, la hausse la plus importante des grands pays européens.
L'écart avec l'Allemagne sur le taux à 10 ans (le fameux "spread"), thermomètre de la confiance du marché sur la signature, a atteint 80 points de base au cours de la séance. Ce regain de tensions est survenu après que Laurent Saint-Martin, le ministre chargé du Budget et des Comptes publics a déclaré redouter un déficit public supérieur à 6% en 2024.
Au chapitre statistique, peu de choses à se mettre sous la dent mercredi, il est vrai que les opérateurs sont déjà dans l'attente, vendredi, de la publication des prix PCE, la mesure préférée de la Fed dans son appréciation de l'inflation. Citons tout de même les ventes de logements neufs, qui ont franchi allègrement la barre des 700 000 en août, battant la cible.
Côté valeurs, Air France-KLM a terminé en tête du SBF 120 (+6%) porté par JPMorgan qui a relevé de deux crans son conseil sur l'action à "surpondération" contre "sous-pondération". La banque estime que les résultats de la société vont s'améliorer en 2025, ce que ne reflète pas le cours de l'action, qui évolue à des plus bas historiques. A l'inverse, Ubisoft a pour sa part reculé de 4,5%, le marché redoutant toute la journée que la sortie de son jeu "Assassin's Creed Shadows" soit retardée, à la suite de certaines informations de presse. Informations finalement confirmées par le groupe dans un communiqué publié après la clôture à Paris, actant un report de trois mois pour le dernier jeu de sa licence phare.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé en ordre dispersé, le Dow Jones cédant 0,70% et le Nasdaq Composite parvenant in extremis à se hisser symboliquement dans le vert (+0,04%). Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a rendu 0,19% à 5 722 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1150$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 67,70$.
A l'agenda ce jeudi, à suivre en priorité outre Atlantique le PIB trimestriel et les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage à 14h30, ainsi qu'un discours de J Powell, Président de la Fed à 15h20, en ouverture de la Conférence sur le marché du Trésor américain, à New York.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Les niveaux graphiques clefs à court terme ont été précisément touchés: vendredi 30 août à 7 645 points, suivi d'un échec; et mercredi 04 septembre à 7 482 points, à une poignée de points des 7 465 points en deçà desquels une nouvelle jambe baissière se formerait. Ce dernier niveau a connu une première alerte jeudi 05 septembre.
Le fait que l'indice phare tricolore ait terminé au plus bas de la semaine 36, juste après rupture de seuil, est décisif. Il envoie un message de faiblesse court terme.
Le seuil clef à surveiller est celui des 7 465 points, en-deçà duquel l'avis restera négatif.
Au-dessus, la respiration est assuré jusque sur les 7 690 points. En-deçà, la reprise des tensions baissière est à craindre. Entre les deux (scénario de prédilection) des oscillations erratiques sont envisagées.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 7690.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 7465.00 points relancerait la pression vendeuse.
Le conseil BFM Bourse
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