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En perdant 0,27% à 7 296 points vendredi, avec le verdict déroutant du rapport NFP sur l'emploi américain, le CAC 40 a achevé le tracé d'une bougie hebdomadaire en doji, à ombre haute très prononcée. Une situation qui traduit graphiquement une nervosité croissante. Sentiment qui ne devrait pas disparaitre en ce début de semaine, en l'absence de repères en provenance de Wall Street, qui restera fermée pour un jour férié (Fête du Travail).
Décortiquons tout d'abord le contenu des Non Farm Payrolls, rapport mensuel fédéral sur l'emploi privé américain, point d'orgue statistique vendredi. S'il ne permet pas de conclure formellement à l'enclenchement d'une baisse durable des tensions sur le marché de l'emploi outre Atlantique, force est de constater que certains signaux sont encourageants. En particulier, le taux de chômage, attendu stable à 3,5% de la population active, est ressorti en hausse notable, à 3,8%, permettant d'envisager un refroidissement de la machine économique.... C'est bien l'objectif avoué de la Fed, après tout !
Par ailleurs, les salaires horaires moyens n'auront progressé en août que de 0,2% d'un mois sur l'autre, là où le consensus laissait augurer une hausse de 0,3%. C'est là aussi un signe encourageant permettant d'écarter le spectre de la spirale prix / salaires. En revanche - et c'est là où le bât blesse - le nombre de créations de postes dans le secteur privé, hors agriculture, se chiffre à 187 000, contre une cible à 169 000 et un mois de juillet révisé à 157 000.
La réaction sur le marché obligataire était très discrète, tant les signaux envoyés sont paradoxaux.
"L'augmentation de 187 000 emplois non agricoles, la hausse du taux de chômage et le ralentissement de la croissance des salaires en août sont autant d'éléments qui montrent que les conditions du marché du travail se rapprochent des normes prépandémiques", souligne Capital Economics. "Cela nous conforte dans l'idée que la prochaine action de la Fed sera une baisse des taux d'intérêt au cours du premier semestre de l'année prochaine", poursuit le think tank (laboratoire d'idées).
Pour être complet sur le plan statistique, l'ISM manufacturier, indicateur d'activité industrielle très suivi, est ressorti à 47,60 en août, légèrement au-dessus de la cible, mais significativement sous la barre des 50 points, qui sépare par construction une expansion (au-dessus) d'une contraction (en dessous) du secteur considéré.
Au chapitre valeurs, Renault a souffert, perdant 6,25% à 35 euros tout rond, alors qu'UBS a dégradé son conseil sur la valeur à "vendre", s'inquiétant de la concurrence des acteurs chinois et de la valorisation de sa future filiale dédiée à l'électrique, Ampere. Les groupes (para)pétroliers ont gagné du terrain, Vallourec prenant 1,6% et TotalEnergies 1,4% avec l'appui des cours de l'or noir.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé à des niveaux proches de l'équilibre, les investisseurs se montrant perplexes après la publication du rapport NFP. Si le Dow Jones est parvenu à grappiller 0,33% à 34 837 points, le Nasdaq Composite est resté stable en clôture, légèrement au-dessus des 14 000 points. Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds a grignoté 0,18% à 4 515 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0790$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 85,00$.
A l'agenda ce lundi, à suivre en priorité l'indice Sentix de confiance des investisseurs à 10h30.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Du 10 au 18 août, d'un trait, l'indice phare tricolore a fondu d'une borne à l'autre du vaste losange aplati (diamant) qui concentre ses oscillations nerveuses depuis le 24 mai, en rompant au passage la ligne d'encolure d'une figure chartiste baissière à 7 250 points. Une poursuite des oscillations au sein du diamant est envisagée. Toute sortie de ce dernier donnera un directionnel à condition que les volumes, et une fédération sectorielle, soient au rendez-vous...
Des signes de fatigue au sein même de ce diamant sont déjà perceptibles. L'englobante baissière du 24 août, au niveau de la ligne médiane du losange, en est un. La structure de la bougie hebdomadaire de la semaine achevée le 1er septembre en est un autre. L'échec contre la borne haute du large diamant est validée.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 7398.00 points.
Le conseil BFM Bourse
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