(BFM Bourse) - Cet article, en accès libre, est produit par l'équipe de recherche en analyse et stratégie boursière de BFM Bourse. Pour ne manquer aucune opportunité, consultez l'intégralité des analyses et découvrez nos portefeuilles en accédant à notre espace Privilèges. Ambiance de marché toujours aussi étrange, avec une fin de romance entre Trump et Musk, une nouvelle baisse des taux en Zone Euro largement attendue, et une reprise timide de contact entre Washington et Pékin au sujet des droits de douane. C'est sous le signe de l'emploi américain que va s'achever cette semaine marquée par de la nervosité, avec la publication très attendue du rapport NFP.
C'est fini ! Cette histoire d'amitié fut courte entre le tempétueux locataire de la Maison Blanche et le lunaire entrepreneur de la tech. Les noms d'oiseau ont fusé hier entre les deux personnages hauts en couleur sur les réseaux sociaux, le premier menaçant le second de geler les contrats gouvernementaux avec les sociétés du second, et le second menaçant le premier d'arrêter d'approvisionner l'ISS et appelant les Américains à "tuer la loi", c'est-à-dire à se lever contre la grande loi budgétaire (BBB). L'action Tesla a trinqué, terminant la séance en chute libre de plus de 14%.
Hier la Banque Centrale Européenne a comme c'était très largement attendu abaissé son principal taux directeur de 25 points de base, tout en laissant planer l'idée d'une pause à venir dans le processus de desserrement monétaire. "Christine Lagarde a laissé entendre qu'un chapitre se terminait et qu'un autre allait commencer. Elle indique qu’avec cette baisse de taux, la BCE est 'proche de terminer un cycle de gestion de chocs : covid, Ukraine, inflation…'", explique Juliette Cohen, Stratégiste chez CPRAM.
"À moins que les tensions commerciales ne reviennent en force, que ce soit à la fin de la pause actuelle de 90 jours ou à un autre moment, nous pensons que la BCE s'en tiendra à une approche attentiste au cours de l'été. Il faudra un peu plus de temps pour comprendre si les risques désinflationnistes actuels sont simplement ponctuels ou s'ils signalent une tendance plus large", ajoutent les économistes d'ING.
Cette actualité riche en aurait presque éclipsé l'essentiel: un entretien téléphonique entre Trump et Xi au sujet des négociations douanières bilatérales entre les deux superpuissances. Un entretien téléphonique jugé "très positif", a rapporté Trump avec toute la richesse de son vocabulaire, sur son réseau social Truth Social.
Au chapitre statistique, les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage sont ressorties en hausse, un peu supérieure aux attentes, à 247 000 nouvelles unités, à la veille de la publication du rapport NFP (Non Farm Payrolls), verdict mensuel sur la santé de l'emploi outre Atlantique. Les principaux consensus du rapport sont une stabilisation du taux de chômage à 4,2% de la population active, des créations de postes dans le secteur privé de l'ordre de 127 000, et une hausse moyenne des salaires de 0,3%.
Du côté des valeurs, Pernod Ricard a chuté de plus de 5% pénalisé par l'américain Brown-Forman, un autre groupe de spiritueux, qui chute de 16% à la Bourse de New York en réaction à l'annonce de prévisions ternes pour son exercice actuel. Rémy Cointreau a reculé de son côté de 3,2%. Believe a pris 10,5%, le cours se calant sur l'offre publique de retrait annoncée par le consortium détenant plus de 95% du capital. Forvia (-3,15%) et Valeo (-2,95%) accusaient de fortes baisse, dans ce très très volatil secteur de l'équipement automobile.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé la séance de jeudi dans le rouge, à l'image du Dow Jones (-0,25%) et du Nasdaq Composite (-0,83%). Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, s'est contracté de 0,18% à 5 939 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1430$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 62,50$. Les Treasuries 10 years, rendement des obligations souveraines fédérales à échéance 10 ans, se négociaient légèrement au-dessus des 4,39%. Quant au VIX, il valait 18,48 à la dernière clôture du S&P500.
A l'agenda macroéconomique ce vendredi, à suivre le rapport NFP sur l'emploi américain (rapport de mai) à 14h30.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Le plafonnement progressif sous les 7 900 points s'est brutalement mué en volatilité intense. En une séance vendredi 23 mai, l'indice phare parisien a cassé la dynamique du rally printanier en rompant la moyenne mobile à 20 jours (en bleu foncé), dont l'écart par rapport à la moyenne mobile à 50 jours (en orange) s'est vivement contracté.
Les 7 900 points sont renforcés dans leur statut de résistance graphique, alors même que la dynamique de l'indice de force relative invite à la prudence. En effet le RSI (Relative Strenght Index) adopte un biais baissier persistant depuis le 13 mai.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 7900.00 points.
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