(BFM Bourse) - Après avoir ouvert en nette baisse, sous l'effet de la prudence accrue avant un accord au Congrès américain sur un texte de loi commun sur la réforme fiscale, le marché parisien a regagné le terrain perdu en cours de séance, grâce à un certain nombre de poids lourds de la cote, soulagés par un léger reflux de l'Euro. Au final, l'indice CAC a terminé la séance de mercredi sur une note de stabilité (-0,02% à 5 374 points). Pour rappel, avec le vote par le Sénat américain de la loi de réforme fiscale, les probabilités de promulgation définitive de cette réforme phare de Donald Trump, avant Noël, deviennent significatives; mais les salles des marchés veulent du concret. La Chambre des Représentants et le Sénat doivent désormais s'atteler à la rédaction d'une version commune du texte. Pour rappel, l'ambitieuse réforme fiscale prévoit des réductions d'impôts massives, tant pour les particuliers que les entreprises.
La géopolitique sera au menu des débats ce jeudi, avec la décision de Donald Trump, Président des Etats-Unis, de reconnaitre unilatéralement Jerusalem comme capitale de l'Etat d'Israël.
Les investisseurs ont pris connaissance des résultats de l'enquête mensuelle sur l'emploi américain au sens du cabinet privé en ressources humaines ADP (Automatic Data Processing). Le nombre de création de postes dans le secteur privé (hors agriculture) est ressorti, pour le mois de décembre, quasiment en ligne avec le consensus. Pour rappel cette enquête constitue un avant-goût (souvent précis) du rapport officiel mensuel dur l'emploi au sens du Département du Travail, publié le surlendemain. Par ailleurs, la productivité américaine (à l'exclusion également du secteur agricole) est ressorti en hausse de 3% au troisième trimestre.
Côté valeurs, le secteur bancaire a pénalisé les indices, à l'image de Société Générale (-0,74% à 42,415 euros), Crédit Agricole (-1,53% à 13,865 euros), BNP-Paribas (-1,02% à 62,86 euros) ou encore Natixis.
Hermes a gagné 1,16% à 442,05 euros. Le groupe de luxe profite du reflux de l'Euro et d'une note de Société Générale qui a relevé sa recommandation de "Vendre" à "Conserver" tout en portant son objectif de cours de 406 à 460 euros.
Elior a chuté de 7,05% à 17,00 euros, à la suite de la publication de ses résultats annuels (exercice 2016-2017). Le groupe de restauration et de services a pourtant fait progresser son chiffre d'affaires de 8,9% sur l'exercice écoulé, dont 3,6% de croissance organique, à 531 millions d'euros. Dans le même temps, l'Ebitda retraité a augmenté de 5,9 % par rapport à l’exercice 2015-2016 pour atteindre 531 millions d’euros, soit une marge de 8,3 % du chiffre d’affaires. En revanche, le résultat net part du groupe a reculé de 15,6 % en 2016-2017, à 114 millions d’euros.
Carmat accélérait son repli mercredi, cédant 8,22% en clôture, au lendemain d'une baisse de 3,6%, consécutive a l'annonce d'une augmentation de capital d'un montant de 46 millions d'euros (pouvant être portée à 52,9 millions d'euros). L'action du concepteur et développeur du projet de cœur artificiel total le plus avancé au monde reperd ainsi l'intégralité du terrain gagné au cours des dernières semaines à la faveur d'annonces positives : feu vert le 30 octobre pour réalisation des implantations en République Tchèque, partenariat dans l'impression 3D le 13 novembre, et première implantation en République Tchèque le 27 novembre.
Compagnie des Alpes (+4,32% à 28,01 euros) était plébiscité mercredi, dopé par une note de Portzamparc. La société de Bourse nantaise a décidé d'intégrer le groupe de loisirs dans sa short list, estimant que la "situation touristique en France s'améliore et les bons signaux se sont confirmés tout au long de l'année".
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé en ordre dispersé, sous l'effet d'une rotation sectorielle persistante. Le Dow Jones, pénalisé par un reflux des titres bancaires, a perdu 0,16% à 24 140 points et le Nasdaq Composite, à dominante sectorielle technologique, est parvenu à grappiller 0,21% à 6 776 points. Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, est resté stable à 2 629 points.
Un point sur les autres classes d’actifs à risque : vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1790$. Le baril de WTI, autre baromètre classique de l’appétit pour le risque sur les marchés financiers, s’échangeait autour de 55,90$.
Sur le plan macroéconomique ce jeudi, à suivre la balance commerciale française à 08h45, l'indice des prix de l'immobilier Halifax au Royaume-Uni à 09h45, et les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage aux Etats-Unis à 14h30.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
La structure même de la bougie tracée hier illustre parfaitement le processus de latéralisation des cours, dans un contexte de volatilité, dont nous parlions dans nos précédentes analyses.
L'indice CAC rentre dans une phase de latéralisation des cours. Bien que les probabilités d'atteinte de "points bas", le mercredi 15 novembre en séance, soient fortes à ce stade, force est de constater que le chemin vers une reprise franche ne sera pas vierge de difficultés. Les points bas en question sont à proximité immédiate des 5 300 points.
Pour rappel, l'indice CAC 40 a mis fin dès le 16 novembre à une série ininterrompue de huit séances de baisse, soit un mouvement correctif sain, qui s'inscrit classiquement dans un mouvement haussier de fond. Ces huit séances constituent clairement un rejet graphique sur support (pullback), à savoir une vague baissière mineure (concentrée dans le temps) qui prend place au sein d'une vague haussière majeure, bien plus ample, et construite dans le temps, par une succession bien plus longue de séances de hausses modérées. Et c'est cette dernière qui définit le consensus de fond.
Dans l'immédiat, une phase de latéralisation des cours, sans exclure un certain niveau de volatilité, est attendue.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 5441.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 5257.00 points relancerait la pression vendeuse.

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