(BFM Bourse) - La Bourse de Paris a achevé une semaine compliquée sur une baisse journalière de 2,39% à 5 136 points vendredi, dans le sillage des annonces pour le moins tranchées de la part de Donald Trump, de nouvelles mesures commerciales protectionnistes. Le locataire de la Maison Blanche a annoncé de nouveaux droits de douane américains sur l'importation d'acier et d'aluminium. Et c'est la crainte de nouvelles tensions dans le commerce international, en particulier entre Etats-Unis et Chine, qui, par ses conséquences encore difficilement chiffrables sur la croissance mondiale, pèse sur l'appétit pour le risque, en particulier sur les actions, famille d'actifs dont les actions sont au coeur.
Le bilan de la semaine (-3,40% pour l'indice phare tricolore) a donc été alourdi, après les pertes subies mercredi et jeudi, dans le sillage de l'audition, tout sauf accommodante, du nouveau Président de la Fed, J. Powell, devant les Parlementaires américains. M. Powell s'est montré confiant dans la solidité de l'économie américaine, et a réaffirmé sa volonté d'éviter toute surchauffe, en souhaitant poursuivre une remontée "graduelle" des taux directeurs. Des propos qui ont accentué, dans les salles des marchés, les probabilités de voir la Fed agir directement sur les taux fédéraux (le loyer du Dollar) par quatre fois sur l'ensemble de l'année. Ces probabilités sont désormais estimées à 25%. Un relèvement des taux fédéraux dès le mois prochain renforcerait davantage cette hypothèse de travail.
C'est dans ce contexte bien peu propice à aiguiser l'appétit pour le risque que s'ouvre cette nouvelle semaine, avec de surcroit la nécessité de composer avec les résultats des législatives italiennes, qui bouleversent le paysage politique, avec une percée historique des forces anti-système, euro-sceptiques, et anti-immigration.
Côté valeurs, Vallourec (1,51% à 4,635 euros) a contre la tendance, profité de l'annonce du projet américain de nouveaux droits de douane sur les importations d'acier et d'aluminium. Disposant d'une usine dans l'Ohio, le fabricant de solutions tubulaires premium pourrait en effet profiter de la situation pour renforcer ses positions dans la fourniture de tubes pour le marché nord-américain de la production d'hydrocarbures de schiste.
Le secteur des minières et métallurgiques était naturellement affecté par les déclarations de Trump, à l'image d'Eramet (-6,14% à 119,30 euros), Imerys (-3,58% à 79,50 euros) ou ArcelorMittal (-3,70% à 26,69 euros).
TF1 (-2,32% à 11,35 euros) subissait en Bourse les conséquences de ses baisses d'audience mécaniquement provoquée par l'arrêt de la diffusion des chaînes du groupe par Canal Plus, via ses offres bouquet CanalSat, application MyCanal, etc...
Technicolor a plongé de 22,38% à 1,46 euro dans de très puissants volumes d'échanges. Le groupe a annoncé jeudi soir avoir conclu un accord exclusif avec InterDigital concernant la vente de ses activités de Licences de Brevets, "excepté les brevets liés à l'activité terminaux mobiles, un petit nombre de brevets pour des technologies naissantes et certains brevets associés à des groupes de brevets".
LafargeHolcim (-7,86% à 44,06 euros) était boudé à la suite de la publication de ses résultats annuels.
Groupe Eurotunnel bondissait en clôture de 11,54% à 11,645 euros, contre la tendance, après l'entrée au capital du groupe italien Atlantia, qui construit et gère la plupart des autoroutes italiennes.
A suivre dès l'ouverture le secteur automobile, avec les menaces de Donald Trump de taxer les importations de voitures fabriqués en UE, en cas de relèvement de droits de douane de la part de l'Europe, en réaction à ses projets protectionniste sur l'acier et l'aluminium...
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont réagi positivement vendredi, à l'issue d'une semaine difficile. Réaction en cours de séance seulement pour le Dow Jones (-0,29% à 24 538 points). Le Nasdaq Composite, à forte composante sectorielle technologique, a pour sa part progressé de 1,08% à 7 257 points. Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a gagné vendredi 0,51% à 2 691 points.
Un point sur les autres classes d’actifs à risque : vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,2290$. Le baril de WTI, un baromètre de l’appétit pour le risque sur les marchés financiers, s’échangeait autour de 61,40$.
Sur le plan macroéconomique ce lundi, à suivre une batterie d'indicateurs d'activité dans les services en Europe. Les données synthétiques pour l'ensemble de la Zone Euro seront dévoilées à 10h00. A suivre également, les ventes au détail en Zone Euro à 11h00, ainsi que l'indice PMI non manufacturier américain (ISM), en données finales à 16h00. A noter que la semaine s'achèvera en point d'orgue avec le rapport mensuel sur l'emploi américain, qui sera naturellement très suivi, après le précédent qui avait montré un échauffement sur le front de la dynamique des salaires, échauffement qui avait relancé le débat sur le nombre de relèvements du loyer du Dollar cette année.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Nous maintenons qu'à ce stade, aucun retournement baissier construit n'est à relever, et que la bougie hebdomadaire de la semaine écoulée, certes en englobante baissière, n'a pas été validée par une rupture de seuil graphique. Au demeurant, l'indice phare français se trouve désormais à proximité d'un niveau de support graphique intéressant vers 5 040 points, sur lequel un rééquilibrage momentané des forces acheteuses et vendeuses est attendu.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 5363.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 5081.00 points relancerait la pression vendeuse.

Le conseil BFM Bourse
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