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Après avoir ouvert en très forte hausse lundi, dans le sillage des résultats du premier tour des élections législatives, le CAC a vu ses gains s'étioler tout au long de la séance, qui s'est tout de même achevée dans le vert (+1,09% à 7 561 points).
Le Rassemblement National (RN) est arrivé certes en tête en nombre de voix, mais dans une mesure moindre que ne le craignaient les opérateurs. Pour rappel, une des hantises du marché, dans ce contexte politique troublé, est que le prochain gouvernement mette en place des politiques qui affaibliraient des finances publiques françaises déjà chancelantes. Dans l'immédiat en tous cas, le scénario d'une majorité absolue pour le RN, à l'issue du second tour dimanche 7 juillet, s'éloigne. Le parti, même en cas de majorité relative, n'aurait pas les coudées franches pour faire les réformes structurelles promises, effrayantes au yeux du marché.
Le RN (+ Les Républicains qui s'y sont alliés) ont obtenu 33,15% des suffrages exprimés, devançant le Nouveau Front populaire (NFP), crédité de 27,98%, et la liste présidentielle "Ensemble" (20,76%).
Les valeurs qui avaient le plus souffert de l'annonce de la dissolution sont celles qui sont parvenues à préserver les gains les plus importants lundi. Ainsi, TF1 (+5,21%) et M6 (+4,09%) étaient plébiscités sur fond d'espoir de préservation de leur recettes publicitaires. Rappelons que le RN, dans son programme souhaite privatiser l'audiovisuel public. BNP-Paribas (+3,59%) et Société Générale (+3,10%), exposés par nature de leurs activités à la question obligataire, était également recherchés, tout comme les acteurs des concessions autoroutières que sont Vinci (+2,56%) et Eiffage (+3,31%) alors que le scénario d'une privatisation de l'exploitation du réseau s'éloigne.
Formellement, "il est [...] compliqué d’écarter la possibilité que le RN obtienne une majorité absolue même s’il est vrai qu’au vu des dernières estimations (230 à 300 sièges selon les sondages), elle a sensiblement reculé", nuance toutefois Thomas Giudici, responsable de la gestion obligataire d'Auris Gestion. "Pour rappel, il faut obtenir au minimum 289 sièges pour la majorité absolue. En revanche, le scénario d'une victoire du NFP, qui aurait été très peu appréciée des marchés, semble être bel et bien derrière nous."
Le baromètre que constitue le "spread" donnait un peu d'air au marché. "On observe ainsi [...] une détente sur les actifs liés à la France, celle-ci est la bienvenue après plusieurs semaines sous pression. Le spread OAT-Bund se rapprochait de 74 bps dans la matinée après avoir culminé à 85 lors des séances précédentes", observe M. Giudici.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé la séance de lundi dans le vert, à l'image du Dow Jones (+0,13% à 39 169 points) et du Nasdaq Composite (+0,83% à 17 879 points). Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a grignoté 0,27% à 5 475 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0770$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 81,70$.
A l'agenda ce mardi, à suivre à 11 les premières estimations des prix à la consommation en Zone Euro pour le mois de juin, et à 16h00 les nouvelles offres d'emploi (JOLTS) aux Etats-Unis. La semaine sera riche en repères sur l'emploi, avec en point d'orgue statistique vendredi le rapport NFP (non farm payrolls) sur la santé de l'emploi privé, hors agriculture, outre Atlantique. A suivre à 15h30 des interventions de J Powell, Président de la Fed, et C Lagarde, Présidente de la BCE, dans le cadre du forum de la BCE à Sintra, au Portugal.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
La figure graphique en épaule, tête et épaule tracée depuis le 16 avril est en phase de rupture de sa ligne d'encolure, qui correspond peu ou prou au gap du 22 février, intégralement comblé le 11/06 en séance. La configuration graphique de court terme en est fortement dégradée.
Coup sur coup, l'indice phare tricolore a échoué à deux tests techniques majeurs: il est sorti par le bas d'un canal le 29 mai, et comme vu précédemment, il est sorti par le bas d'une figure chartiste le 10 juin. Sous les 7 900 points, la situation reste préoccupante.
Le gap "LVMH" a été comblé. Ample, il avait été formé le 26 janvier dans la foulée de la publication d'une trimestre d'excellente facture de la part du géant du luxe. Sa borne basse à 7 465 points a été par deux fois testée, et à cette aune, fragilisée.
La bougie hebdomadaire de la semaine 24 témoigne d'une mobilisation forte et continue du camp vendeur tout au long de l'unité de temps.
La semaine 25 aura été le théâtre d'une réaction timide en biseau, sans consistance ni conviction, ni sur le plan de la participation (les volumes) que celui des secteurs (pas de fédération). Biseau qui s'est brutalement mué en range (canal latéral), entre 7 465 points et 7 690 points.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 7690.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 7415.00 points relancerait la pression vendeuse.
Le conseil BFM Bourse
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