(BFM Bourse) - Après une semaine passée marquée par un rebond important, le CAC (+0,04% à 5 276 points) a marqué le pas lundi, une grande frange d'opérateurs prenant des bénéfices ponctuels, après une fin de semaine dernière marquée par un sentiment de soulagement, après le rapport mensuel fédéral sur l'emploi.

Concernant ce rapport mensuel sur l'emploi américain, très attendu vendredi: il est à la fois très solide, comme nous nous y attendions, et ménage les gérants qui craignaient une nouvelle preuve d'échauffement sur le front de la dynamique des salaires. Echauffement beaucoup plus marqué le mois passé, qui avait donné le signal le mois passée d'une vague de correction sur les marchés d'actions, en laissant augurer un ton beaucoup plus ferme de la part de la Fed.

Plus précisément sur le contenu chiffré du rapport: l'économie américaine a créé au mois de février 313 000 postes dans le secteur privé non agricole, explosant une cible à 205 000. Quant au taux de chômage, envisagé en légère baisse, il reste finalement stable à 4,1% de la population active. Les salaires horaires moyens ne progressent que de 0,1% d'un mois sur l'autre, contre +0.2% envisagé, et +0,3% pour le mois précédent.

Les opérateurs marquent également leur prudence, après l'annonce officielle par la Maison Blanche jeudi dernier du relèvement des droits de douane à l'entrée sur le territoire américain d'aluminium et d'acier. Ces hausses n'interviendront pas avant dix jours, et certains pays pourront en être exemptés, en fonction des relations militaires bilatérales. Le Canada et le Mexique en sont dans un premier temps exemptés d'office, dans l'attente d'une renégociation du traité d'accord commerciale les liant: l'ALENA.

Aucun chiffre statistique d'importance majeure ne figurait à l'agenda hier. Les repères d'importance font leur retour ce jour avec en particulier les chiffres de la dynamique des prix à la consommation, indice phare de l'inflation, aux Etats-Unis. Un indice qui, associé à la dynamique des salaires, permet d'anticiper quelque peu l'attitude de la Fed à court terme, à savoir d'estimer le degré d'urgence à relever les taux fédéraux dès la prochaine réunion de politique monétaire.

Côté valeurs, Groupe Partouche (-15,15% à 28,0 euros) a plongé après la perquisition de trois de ses casinos, basés dans le sud de la France (Cannes, Bandol et La Grande-Motte).

Supersonic Imagine a chuté de 12,96% à 1,706 euro sous le coup d'un procès intenté par son concurrent américain Verasonics en matière de propriété intellectuelle. Celui-ci a déposé une plainte auprès du tribunal de district des États-Unis pour le district occidental de Washington pour enfreinte de trois de ses brevets américains et des secrets d’implémentation.

La parapétrolier CGG (+3,10% à 1,598 euro) continue sur sa lancée après la publication de ses comptes annuels. Il profite cette fois-ci d'une note de Portzamparc, qui a décidé de relever sa recommandation de "Conserver" à "Achat" sur la valeur (avec un objectif de cours de 2,6%) après la publication vendredi des résultats annuels. "La guidance est rassurante et le bilan est désormais assaini", note l'analyste.

Genfit (+8,68% à 25,30 euros) accélérait à la veille de la publication de ses comptes annuels.

De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé sur une note de prudence accrue, sauf sur le secteur technologiques, dont la "surperformance" reste de mise. Le Dow Jones a reflué de 0,62% à 25 178 points, et le Nasdaq Composite a progressé de 0,36% à 7 588 points, nouveau record historique. Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, s'est tassé de 0,13% à 2 783 points.

Un point sur les autres classes d’actifs à risque : vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,2330$. Le baril de WTI, un baromètre de l’appétit pour le risque sur les marchés financiers, s’échangeait autour de 61,30$.

Sur le plan macroéconomique ce mardi, à suivre en priorité l'indice des prix à la consommation aux Etats-Unis à 13h30. On notera d'ailleurs que les rendez-vous habituellement fixés à 14h30 (Heure Française) le sont à 13h30 et ce durant deux semaines, en raison du passage de la côte Est américaine à l'heure d'été.

ELEMENTS GRAPHIQUES CLES

La capacité de réaction de l'indice phare tricolore, du 12 au 26 février, puis du 7 au 9 mars, conforte l'idée d'un niveau graphique de support majeur vers 5 080, à savoir une zone de cours vers laquelle se concentrent des ordres acheteurs. Néanmoins, le CAC n'en a probablement pas fini avec le tracé d'une très vaste figure de transition. On remarque en particulier que les volumes de sont contractés tout au long de la semaine passée, alors même que les cours progressaient. Cette divergence nous montre que le momentum n'est pas encore de retour. En tous cas, nous avons probablement identifié la base de soutien de notre figure de transition, qui pourra prendre plusieurs semaines. A l'échelle de la séance à venir, un rééquilibrage des forces en présence est attendu.

PREVISION

Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.

On prendra soin de noter qu'un franchissement des 5363.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 5081.00 points relancerait la pression vendeuse.

Graphique en données horaires

Graphique en données quotidiennes