(BFM Bourse) - Sur fond de vive remontée de l'Euro, et toujours dans la crainte de voir repoussée, ou trop significativement modifiée, la réforme fiscale américaine en discussion au Congrès, le CAC 40 a aligné une septième séance de baisse mardi, en perdant en clôture 0,49% à 5 315 points.
Au chapitre macroéconomique, les données publiées hier matin en Europe - données importantes - se sont pourtant montrées rassurantes. Les données préliminaires de la croissance allemande, tout d'abord, sont ressorties au-delà de la cible à +0,8% pour le troisième trimestre d'un trimestre sur l'autre. Sur l'ensemble de la Zone Euro, le chiffre de +0,6%, comme l'envisageaient en moyenne les économistes interrogés, a été publié.
L'indice de sentiment économique ZEW, pour l'ensemble de la Zone Euro, est ressorti ce mois-ci en hausse à 30,9, bien au-delà de la cible. L'indice est positif, et sur un trend croissant, pour le seizième mois consécutif. Cet indicateur avancé est calculé à partir des résultats d'une enquête mensuelle réalisée auprès d'investisseurs et d'analystes. Pour la seule composante allemande l'indicateur progresse légèrement moins qu'anticipé.
Quant au niveau de production industrielle en Zone Euro, il est ressorti conforme aux attentes des analystes.
Les signaux sont également bons côté américains, avec en particulier la dynamique intéressante des prix à la production, qui ont nettement dépassé la cible sur le mois d'octobre, en progressant de 0,4% d'un mois sur l'autre. Aucun chiffre macroéconomique d'importance majeur ne figurait à l'agenda lundi, pour rappel.
Côté valeurs, après avoir été suspendue de cotation lundi, l'action CGG a repris en forte hausse (+14,8% à 4,49 euros) mardi, avant de voir ses gains s'effriter pour finalement clôturer dans le rouge (-2,05% à 3,83 euros). Dans un communiqué publié lundi en en milieu d'après-midi, le parapétrolier a annoncé que l'assemblée générale des actionnaires avait approuvé l'ensemble des résolutions nécessaires à la mise en oeuvre du plan de restructuration financière.
Alstom a clôturé en hausse de 3,36% à 34,64 euros, après la publication de solides, résultats semestriels, marqués par un bond de 66% de son bénéfice net. Le constructeur ferroviaire a réalisé au premier semestre 2017/2018 un chiffre d'affaires de 3,8 milliards d'euros, en croissance organique de 5%. Son résultat d'exploitation a progressé dans le même temps de 16% à 231 millions d'euros, soit une marge de 6,2%, contre 5,6% un an plus tôt.
Vallourec (-3,51% à 4,294 euros, après un plongeon de 13% en deux jours) peinait mardi à enrayer sa chute après sa dégringolade qui a suivi la publication jeudi dernier des résultats sur neuf mois du fabricant de tubes sans soudure. Il continue toutefois de bénéficier du soutien de certains analystes. Oddo BHF vient ainsi de confirmer sa recommandation "Achat" et son objectif de cours de 8,50 euros sur le dossier. Une opinion confortée par un récent road show avec le directeur financier et le responsable des relations investisseurs du groupe.
Contre la tendance, Vivendi (+4,12% à 21,625 euros) occupait très largement la tête du palmarès des valeurs du CAC 40 mardi. La banque d'affaires JPMorgan a relevé sa recommandation à "Surpondérer" ainsi que son objectif de cours de 19 à 40 euros, soit 92,5% au-dessus du cours de clôture de lundi.
De l'autre côté de l'Atlantique, l'heure était également à la consolidation, à l'image du Dow Jones (-0,13% à 23 409 points) ou du Nasdaq Composite (-0,29% à 6 737 points). Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a perdu 0,23% à 2 578 points.
Un point sur les autres classes d’actifs à risque : vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1790$. Le baril de WTI, autre baromètre classique de l’appétit pour le risque sur les marchés financiers, s’échangeait autour de 55,00$.
Sur le plan macroéconomique ce mercredi, les données finales de l'indice des prix à la consommation en France à 08h45, le rapport sur l'emploi au Royaume-Uni à 10h30, et pour les Etats-Unis: l'indice des prix à la consommation à 14h30, les ventes au détail à 14h30, l'indice manufacturier Empire State à 14h30, les stocks des grossistes à 16h00 et les stocks de pétrole à 16h30.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Les prises de profits subies sur les sept dernières séances sur le marché parisien doivent s'analyser à l'aune de la puissance de l'avancée initiale. Certes le mouvement est intense, mais:
> Ce mouvement de reflux intervient après une prise de hauteur soutenue, en rythme et en ampleur, et sans réajustement, depuis le gap de rupture (breakaway gap) du 11 septembre, gap qui a marqué la sortie haussière d'un canal de consolidation. Il n'y a donc aucune crainte à avoir à ce stade. La tendance de fond n'est pas attaquée, et le mouvement de reflux en cours sera l'occasion de profiter d'un nouveau point d'entrée pour renforcer ses positions sur les grosses capitalisations de la cote à fort effet Bêta.
> Déjà, le mouvement vendeur se montre désorganisé, avec le très net recul des volumes de transactions sur la seule séance de vendredi dernier, et la mèche basse significative de la séance de lundi.
Nous somme donc dans le cadre d'un rejet graphique sur support (pullback), à savoir une vague baissière mineure (concentrée dans le temps) qui prend place au sein d'une vague haussière majeure, bien plus ample, et construite dans le temps, par une succession bien plus longue de séances de hausses modérées. Et c'est cette dernière qui définit le consensus de fond.
Un processus parfaitement classique en marché haussier de fond, et qui ne fait à aucun moment intervenir le sentiment de marché de peur.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 5536.00 points.

Le conseil BFM Bourse
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