(BFM Bourse) - Le CAC 40, baromètre de référence de la Bourse de Paris, est parvenu in extremis vendredi à clôturer la séance dans le vert (+0,02% à 4 824 points), en particulier grâce à l'appui de Vinci (+4,41% à 73,34 euros), dans un marché qui continue de souffrir d'anxiété, en l'absence d'avancées notables sur les questions budgétaires au Congrès américain, à moins d'un mois d'une présidentielle sous haute tension, la campagne étant par la force des choses à l'arrêt depuis l'hospitalisation de Donald Trump, atteint du Covid. Aux Etats-Unis, les Démocrates et les Républicains ne sont toujours pas arrivés à se mettre d’accord sur un nouveau plan de relance, même si Nancy Pelosi a jugé que la maladie de Trump pouvait changer la dynamique des discussions.
"Cette situation inquiète de plus en plus et pourrait conduire à un rebond économique bien moins important qu’anticipé sur les derniers mois de l’année aux Etats-Unis, alors que l’épidémie se poursuit et que les incertitudes et les risques s’intensifient." commente ce matin Vincent Boy, analyste de marché IG.
Au chapitre statistique vendredi, deux principaux rendez-vous à retenir, sur l'inflation en Zone Euro et la santé de l'emploi aux Etats-Unis:
Chiffres très décevants à signaler en première estimation pour le mois de septembre (-0.3% en rythme annuel) pour l'assiette de produits la plus large. Nicolas Forest Responsable de la gestion obligataire chez Cadriam, a commenté: "Cela va s'avérer très difficile pour la BCE, qui tente d'atteindre son objectif de 2 %. Cela va également renforcer la probabilité que le BCE adapte son mandat en introduisant un objectif symétrique autour de 2 %. Il n'est pas certain que cela suffise pour éviter le risque de déflation. Si les chiffres ne s'améliorent pas, Christine Lagarde devrait annoncer une extension du programme d'achat d'obligations avant la fin de l'année."
Par ailleurs, les opérateurs ont dû digérer un rapport NFP (Non Farm Payroll) franchement contrasté. La déception est franche concernant les création de postes dans le secteur privé (hors agriculture), à 661 000, manquant complètement la cible (900 000). Cible complètement manquée également pour la dynamique des salaires horaires moyens. En revanche, le taux de chômage, contre intuitivement, repasse sous la barre des 8%, contre 8.4% le mois dernier, selon le Bureau of Labor Statistics.
Côté valeurs, Vinci (+4,41% à 73,34 euros) était entouré avec les discussions confirmées pour le rachat d'une division de Grupo ACS. A l'inverse, Elior (-10,88% à 3,49 euros) a accéléré sa descente aux enfers, après l'annonce de 1 888 suppressions de postes.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé la séance de vendredi dans le rouge, à l'image du Dow Jones (-0,48% à 27 682 points) et surtout du Nasdaq Composite (-2,22% à 11 075 points). Le S&P 500, indice élargi, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a perdu 0,96% à 3 348 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traite à un niveau proche des 1.1720$. Le baril de WTI, l'un baromètre de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 38,00$.
À l'agenda statistique ce lundi, à suivre en priorité une batterie d'indicateurs d'activités PMI services. A suivre à 10h00 les données synthétiques IHS Markit pour la Zone Euro et à 16h00 pour les Etats-Unis (données ISM). A suivre également pour la Zone Euro l'indice Sentix de confiance des investisseurs à 10h30 ainsi que les ventes au détail à 11h00.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
La semaine 39 aura débuté par un événement technique majeur, avec un accroissement de volatilité sous les 5 000 points, la rupture de la moyenne mobile à 100 jours, dans des volumes solides, et laissant un gap baissier non contesté depuis. Nous voulions avoir davantage d'informations sur les cotations de l'ensemble de la semaine. Force est de constater que la quasi absence de réaction, avant vendredi après-midi aura confirmé l'alourdissement du profil graphique de court terme. D'autant que l'identification sectorielle des titres ayant le plus participé à la baisse aura cruellement rappelé le mois de mars. La bougie hebdomadaire finalement tracée n'a aucune ombre haute, et une ombre basse très mince.
La réaction légitime de lundi 28/09 est forte, mais n'apporte aucune garantie, dans sa construction, d'un redémarrage durable. Par la suite, sous les 4 700 points, la situation technique s'assombrirait davantage. Dans l'immédiat, la formation d'un harami en croix baissier (29/09), dans des volumes en nette contraction, au lendemain d'un rebond marqué, sur gap puis en séance, traduit l'essoufflement très précoce du camp acheteur. L'implication psychologique de la configuration est claire: le marché est contrarié, versatile, sans aucun élan, et n'affiche aucune confiance dans la poursuite de la hausse. Dans une structure en harami, la troisième bougie, celle de la confirmation, est très importante. Nous avons justement eu cette confirmation mercredi 30/09, avec l'ombre haute significative, et la clôture nettement sous le doji de mardi. Jeudi la différence négative entre ouverture et clôture, malgré une clôture positive, est révélatrice de la fragilité de la psychologie de marché.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 4875.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 4700.00 points relancerait la pression vendeuse.

Le conseil BFM Bourse
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