(BFM Bourse) - Alors que le marché s'interroge plus que jamais sur le différentiel de trajectoire de la normalisation monétaire de part et d'autre de l'Atlantique, la nervosité était au rendez-vous hier. Le CAC 40 a eu beau démarré le mois de septembre sur les chapeaux de roue (+1,18% à 6 758 points), il a terminé la séance loin de ses points hauts de séance.
Les chiffres de l'inflation en Zone Euro sont pourtant ressortis très au-delà des attentes. Mais le marché en a définitivement acté le caractère transitoire et n'en a pas conclu à une accélération du calendrier monétaire. Pour autant, dans une interview, Robert Holzmann, membre du conseil des gouverneurs de la BCE, à Bloomberg, le responsable s'étant déclaré favorable à une réduction des achats d'actifs dans le cadre du programme d'urgence de l'institution dès le trimestre prochain.
De l'autre côté de l'Atlantique, en fin de semaine passée, dans le cadre du symposium de Jackson Hole, J. Powell, Président de la Fed, a adopté une posture particulièrement accommodante. Doit-t-on parler d'une erreur de communication ou de complaisance de la part Jerome Powell dans la situation de reprise économique actuelle des États-Unis ? "C'est possible", juge Alexandre Baradez, responsable de l'analyse marchés chez IG France, pour qui l'emploi américain constitue également le point focal de la semaine. "Les chiffres de l'emploi américains cette semaine devraient donc permettre aux marchés de placer plus précisément le curseur et le timing du tapering."
Pour rappel, le FOMC de juillet était d'excellente facture, avec un taux de chômage tombé à 5.4% de la population active et des créations de postes dans le secteur privé (hors agriculture) flirtant avec le seuil symbolique du million.
Au chapitre statistique, à noter une légère contraction du PMI (IHS Markit) industriel, en données finales pour août, en données synthétiques pour l'ensemble de la Zone Euro. "Les fabricants ont de nouveau été confrontés à d'importantes difficultés d'approvisionnement, les fournisseurs peinant à répondre à la forte demande d'intrants ou ne disposant pas des capacités de transport nécessaires pour répondre aux besoins logistiques", a précisé Chris Williamson, Chief Business Economist à IHS Markit.
Outre Atlantique, les investisseurs ont composé avec l'enquête du cabinet privé en ressources humaines ADP, décevants avec seulement 374 000 créations de postes dans le secteur privé, manquant très largement la cible. Cela ne devrait pas provoquer d'arbitrages à la vente, selon l'adage "Bad news is good news", qui prend ici tout son sens...
Côté valeurs, c'est pour une fois Atos qui a signé la meilleure performance au sein du CAC 40 (+4,05% à 45,74 euros). Le titre bénéficie depuis quelques séances d'un regain de forme (déjà +2,6% lundi, +2,3% mardi). Le titre Pernod Ricard a gagné 3,7% dans le sillage de robustes résultats annuels dévoilés par le groupe de spiritueux au titre de son exercice 2020-2021 décalé, avec notamment une génération de flux de trésorerie disponible à un sommet historique. Attaqué dernièrement en raison des craintes de durcissement de la position du gouvernement chinois vis-à-vis de cette industrie, le luxe a également rebondi avec des progressions de 3,2% pour LVMH, 2,1% pour Kering et 2,05% pour Hermès, qui portent l'indice vedette.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé à des niveaux proches de l'équilibre, avec toujours un avantage notable pour les valeurs dites de croissance. Le Dow Jones s'est légèrement contracté de 0,14% à 35 312 points, tandis que le Nasdaq Composite, à forte "coloration" technologique, est parvenu à grappiller 0,33% à 15 309 points, ce qui a suffit à inscrire de nouveaux records absolus. Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a fini sur une note de quasi parfaite stabilité à 4 524 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1840$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 68.30$.
A l'agenda statistique ce jeudi, à suivre en priorité, outre Atlantique, les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage et les derniers chiffres de la balance commerciale à 14h30.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Depuis la formation de deux gaps baissiers rapprochés (16/08, 19/08), l'entrée dans une phase volatile, beaucoup moins linéaire et moins inconditionnellement acheteuse est actée. A ce stade la divergence nette entre cours et volumes depuis le rebond du 20 août appelle à une certaine prudence pour les séances à venir. Dans l'immédiat, des oscillations nerveuses entre deux bornes (6 590 - 6 950), soit une bande relativement large, sont attendues.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 6944.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 6590.00 points relancerait la pression vendeuse.
Le conseil BFM Bourse
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