(BFM Bourse) - Le curseur a été bougé vers davantage de prudence jeudi, le CAC 40 accélérant sa baisse sous le seuil psychologique des 5 000 points, dont la qualification de résistance se précise, sur fond de craintes sanitaires.
Les nouveaux records de cas diagnostiqués de Covid-19 en Californie, au Texas et en Floride continuent à préoccuper les investisseurs, qui ont également noté le nouveau revers institutionnel infligé au président des Etats-Unis (dont la politique économique est généralement jugée plus favorable aux marchés) par la Cour suprême sur ses déclarations d’impôts qu'il devrait donc rendre publique.
L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) avertit clairement: la pandémie est en phase d'accélération dans certaines régions du monde (Brésil, Etats-Unis, Inde, Australie) et le pic n'est pas encore atteint. En France, le Directeur Général de la Santé, Jérôme Salomon, appelle à "se préparer à une reprise de l'épidémie", dans une interview accordée au Figaro. M. Delfraissy, qui préside depuis mars le Conseil Scientifique qui apporte son éclairage et son expertise à E. Macron, alerte sur l'abandon en France des "gestes-barrière", et sur les risques consécutifs d'une reprise de l'édémie avant même la fin de l'été.
"De plus en plus de régions dans le monde se reconfinent ou referment au moins leur économie, du fait d'une recrudescence du nombre de cas mais également du nombre d'hospitalisations, à l'image de Melbourne, du Texas ou encore de Miami, pour n'en citer que 3", observe Vincent Boy, analyste de marché pour IG France.
Le coronavirus gagne ainsi dangereusement du terrain également en Inde, en Australie et au Brésil, où le Président de la Fédération, J Bolsonaro (extrême droite) a été testé positif au Covid-19. Celui-là même qui qualifiait de "grippette" la maladie provoquée par l'infection par le SARS-Cov 2. Il "s'est par ailleurs permis de retirer son masque pour montrer aux journalistes qu'il se portait bien durant de la conférence de presse destinée à confirmer l'information. Cela montre un peu plus l'inconscience du chef de l'Etat et permet d'expliquer la sombre réalité qui touche durement le pays le plus peuplé d'Amérique du sud.", selon M. Boy.
Au chapitre macroéconomique, les opérateurs ont pris connaissance d'un tassement plus fort que prévu des nouvelles inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage, pour la semaine 27. Toujours sur le front de l'emploi, hier, les opérateurs ont pris connaissance mercredi des nouvelles offres d'emplois aux Etats-Unis (Job Openings and Labor Turnover Survey), et elles sont au-dessus des attentes. L'US Bureau of Labor Statistics précise: "Les offres d'emploi ont augmenté à 5,4 millions le dernier jour ouvrable de mai. Ces améliorations sur le marché du travail reflètent une reprise limitée de l'activité économique qui avait été réduite en mars et avril en raison de la pandémie de coronavirus (COVID-19) et des efforts pour la contenir". Des chiffres qui viennent compléter un tableau réjouissant quant à la résilience du marché de l'emploi américain, telle qu'illustré jeudi avec le rapport fédéral NFP de juin.
Aucun écart au consensus concernant les stocks des grossistes américains, en données finales pour mai.
Côté valeurs, Airbus a reculé de 3,96% à 63,22 euros après le bilan commercial du semestre, montrant à la fois une forte baisse des livraisons et des commandes. Un certain nombre de cycliques à fort Bêta depuis mars ont subi des dégagements appuyés jeudi, à l'image de Bouygues (-2,48% à 31,79 euros), Arcelor Mittal (-3,19% à 9,592 euros), ou Engie (-4,26% à 10,80 euros).
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé en ordre dispersé jeudi, le Dow Jones perdant 1,39% à 25 706 points, et le Nasdaq Composite parvenant à grappiller 0,53% à 10 547 points. Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a perdu 0,56% à 3 152 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traite à un niveau proche des 1.1260$. Le baril de WTI, l'un baromètre de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 38,90$.
À l'agenda statistique ce vendredi, à suivre en priorité la production industrielle française à 08h45, et outre Atlantique, l'indice des prix à la production à 14h30.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Sur les cinq dernières bougies tracées, cinq ont un corps rouge, sur les trois dernières, 3 correspondent à un repli quotidien, et sur des deux dernières, deux clôtures proches des points bas de séances sont à noter. Le seuil hautement psychologique n'a pas résisté à un nouveau test, et ce qui s'apparentait à un pullback en milieu de semaine, s'est soldé par une rupture franche. Il manque encore des volumes et une fédération sectorielle plus importante pour parler de mobilisation à la vente, mais les signaux techniques se colorent en rouge dans l'immédiat. Prochain seuil graphique: 4 770 points.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 5000.00 points.

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