(BFM Bourse) - Après un essoufflement progressif du rebond (mardi et mercredi), le CAC a connu un reflux, certes modéré à ce stade, jeudi, de 0,65% à 5 728 points, engageant sur la mauvaise pente le profil encore inachevé de la bougie hebdomadaire. Cette psychologie de marché est contre intuitive au regard des progrès notables sur le front sanitaire et celui des chiffres statistiques enthousiasmants publiés outre Atlantique tout au long de la semaine. C'est la crainte d'un retour de l'inflation, ou plutôt d'un rythme trop rapide de remontée des prix, provoqué par reprise économique soutenue, qui a clairement pesé sur les échanges.
"Les investisseurs restent tiraillés par les espoirs de fort rebond de la croissance, aidée par les dépenses budgétaires et un retour de l’inflation, une violente remontée des taux longs impactant directement la valorisation du marché", selon les stratèges d'Aurel BCG.
La macroéconomie a de nouveau nourri cette « crainte » mercredi. Elle a continué son œuvre jeudi.
Notamment au regard de la publication des ventes au détail, en très forte hausse au mois de janvier (+5.3% en rythme mensuel), très largement au-delà de la cible, selon les dernières données publiées par le Census Bureau. Des ventes largement gonflées par les chèques remis aux ménages les plus durement touchés (parachute money). L'indice des prix à la production a également battu les attentes, tout comme le rapport fédéral mensuel sur l'industrie.
Jeudi, le "Philly Fed" (23.1, au-delà des attentes), les mises en chantier de logements et les permis de construire, viennent d’être publiés. Et les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage, en légère hausse à 861 000 pour la semaine passée, militent encore pour un vote rapide au Congrès d’un nouveau plan d’aide budgétaire proche de l’enveloppe initialement proposée par Biden à 1 900 Milliards de dollars.
Côté valeurs, l'aérien au sens large (compagnie, services aéroportuaires, constructeurs, équipementiers) continuait de souffrir en Bourse, à l'image d'Air France (-0,29% à 1,782 euros), Airbus (-2,78% à 91,29 euros), ADP (-1,86% à 95,00 euros), et Safran (-2,93% à 107,75 euros).
Reflux modéré des principaux indices sur actions outre Atlantique jeudi: -0,38% à 31 493 points pour le Dow Jones et -0,72% à 13 865 points pour le Nasdaq Composite, indice phare des valeurs technologiques de la cote américaine. Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, s'est contracté de 0,44% à 3 913 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,2090$. Le baril de WTI, l'un baromètre de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 59,80$.
À l'agenda statistique ce vendredi, à suivre en priorité une batterie d'indicateurs baromètre d'activité, dans des services et l'industrie (PMI par IHS Markit). Les données synthétiques pour l'ensemble de la Zone Euro seront dévoilées à 10h00, et pour les Etats-Unis à 15h45.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Les 5 720 points, mis sous surveillance la semaine passée, ont cédé lundi dans des conditions de volumes, de volatilité satisfaisantes. L'effet d'attraction du gap baissier ample du 24 février 2020 (gap "Covid") va s'intensifier lors des prochaines semaines. Sa borne haute vaut pour rappel, le seuil de cours psychologique des 6 000 points.
Néanmoins, le chemin pour le comblement ne sera probablement pas rectiligne et à forte pente. La bougie en pendu tracée mardi, confirmée dans sa traduction par l'ombre haute d'essoufflement de mercredi, le laisse augurer. Avis neutre à légèrement baissier à l'échelle de la séance de ce vendredi.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 5800.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 5650.00 points relancerait la pression vendeuse.
Le conseil
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Graphique en données quotidiennes
