(BFM Bourse) - L'indice CAC 40, baromètre de référence du marché actions parisien, a terminé la séance de mercredi sur une note étale à 6 054 points, en parvenant donc à défendre solidement le seuil hautement symbolique des 6 000 points, dans l'attente de l'issue de la réunion de politique monétaire de la Fed (FOMC). J Powell était particulièrement attendu alors qu'un début de tension sur les taux longs américains devenait palpables depuis plusieurs semaines. Le délicat exercice de communication a été visiblement validé par les marchés, Wall Street ayant vu ses principaux indices terminer dans le vert.
La puissante Institution monétaire n'a pas touché au loyer de l'argent - c'était acquis - et a révisé ses perspectives économiques. En particulier, sur l'inflation, elle voit les prix progresser de 2% environ sur 2021, 2022 et 2023. En faisant à la fois montre d'optimisme sur le front économique, et en assurant son soutien dans la durée, la Fed a réussi son périlleux numéro d'équilibriste.
Patrice Gautry, chef économiste à l'UBP, a apporté les commentaires suivants: "La Fed modifie ainsi sa règle de décision : elle attend l’amélioration réelle et constatée des indices d’inflation et de chômage avant d’agir. Ces deux indicateurs sont par nature décalés dans le cycle économique et ne s’améliorent en général que bien après le rebond cyclique et conjoncturel. Ceci laisse clairement la porte ouverte à une inflation et des taux long plus hauts et plus volatils sur les prochains trimestres sans que la Fed ne bouge. Powell amène la Fed à se positionner « behind the curve », soit après les mouvements de courbes de taux et de rebond d’activité, ce qui constitue un choix stratégique nouveau et important dans l’histoire de la banque centrale américaine."
Les investisseurs vont toutefois devoir composer avec la dégradation de la situation sanitaire, particulièrement en Italie. La majeure partie de la troisième économie de la Zone Euro est de nouveau mise sous cloche, jusqu'au weekend de Pâques inclus. Les suspensions en cascade, notamment en Allemagne, en France et au Portugal, du vaccin de la firme suédo-britannique AstraZeneca, ne sont pas de nature à rassurer même si à ce stade, son efficacité n'est absolument pas remis en cause. Selon NatWest Markets, "le scenario de base semble être l'arrêt de la suspension de ce vaccin mais dans tous les cas la confiance sera altérée ce qui n'aidera pas à la campagne de vaccination européenne". En France de nouvelles mesures régionales, sur la table, seront le cas échéant annoncées ce soir par le Premier Ministre Jean Castex, en conférence de presse. Les yeux seront rivés sur le cas de l'Île de France, région capitale qui compte pour un tiers de la création de richesse nationale de la deuxième puissance économique de la Zone Euro.
Au chapitre statistique, les opérateurs ont pris connaissance mercredi des données finales de l'indice des prix à la consommation en Zone Euro, confirmée en données annuels à +1.1%, hors éléments volatils. Dans l'assiette de produit la plus large, l'inflation est ressorti stable également, à +0.9%.
Côté valeurs, le très cyclique secteur de l'automobile était plébiscité mercredi en Bourse, à l'image de ses représentants principaux, équipementiers y compris: Stellantis (+1,41% à 14,94 euros), Plastic Omnium (+2,03% à 33,18 euros), Michelin (+2,25% à 127,05 euros), Renault (+3,10% à 39,635 euros), Valeo (+4,56% à 31,90 euros), et Faurecia (+7,07% à 49,85 euros).
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices ont aligné leur dynamique - fait rare depuis trois semaines. Le Dow Jones a grappillé 0,58% à 33 015 points et le Nasdaq Composite 0,40% à 13 525 points. Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a grignoté 0,29% à 3 974 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1920$. Le baril de WTI, l'un baromètre de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 64,70$.
À l'agenda statistique ce jeudi, à suivre en priorité la balance commerciale en Zone Euro à 11h00, et pour les Etats-Unis, l'indice manufacturier de la Fed de Philadelphie (Philly Fed) ainsi que les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage à 13h30.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Le CAC 40 a désormais comblé intégralement le "Gap Covid "du 24/02, fossé de cotation ample. Cet événement est majeur sur le plan technique, et montre, par son absence d'hésitation lors du comblement un surcroit de confiance. Désormais, nous arrivons dans une zone dite d'allégement, entre le seuil symbolique des 6 000 points (borne haute de l'ancien gap recouvert) et 6 200 points. A savoir une zone où le questionnement sur une diminution du degré d'exposition aux actions s'intensifie pour nombre d'investisseurs. Sans que le directionnel ne change pour autant. Ces questionnements pourront se traduire momentanément par une phase très technique et hachée entre ces deux bornes. Avis positif à l'échelle de la seule séance à venir.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est positif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario haussier est valable tant que l'indice CAC 40 cote au dessus du support à 5800.00 points.
Le conseil BFM Bourse
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