(BFM Bourse) - L'Euro fort, qui s'approche désormais du seuil des 1,20$ (seuil psychologique plus que technique à vrai dire), a pénalisé la Bourse de Paris lundi. L'indice CAC a perdu 0,48% à 5 079 points, dans des volumes d'échanges toutefois très faibles.
Pour rappel, lors de son discours à l'occasion de la traditionnelle réunion annuelle des grands argentiers de la planète (Jackson Hole), la Présidente de la Fed, Janet Yellen, a laissé les opérateurs sur leur faim, en évitant d'aborder directement les questions stratégiques de politique monétaire, et en particulier les leviers des taux directeurs et du programme de rachats d'actifs. Au final, la pression a été mise sur le Dollar, et mécaniquement, l'Euro a amorcé une prise de hauteur qui a fait voler en éclats plusieurs seuils graphiques.
Par ailleurs, autre élément qui bride l'appétit pour le risque dans l'immédiat: l'ouragan Harvey a dépassé les secouristes, et plus de 30 000 personnes sont désormais attendus dans des centres d'accueil d'urgence. L'état d'urgence a été déclaré en Louisiane et au Texas, où des installations pétrolières ont subi des dommages importants.
Mais l'actualité chaude est le retour en force des tensions géopolitiques entre les Etats-Unis et la Corée du Nord, alors que Kim Jong-un a ordonné la nuit dernière le tir d'un missile balistique au-dessus du Japon. Ce tir, s'il ne vise pas directement les Etats-Unis, et si le projectile s'est abîmé en mer à plus de 1000 km des côtes nippones, n'en constitue pas moins une provocation à l'égard de Washington. Comment va réagir l'imprévisible Donald Trump ? ... La Bourse, quant à elle, n'aime pas ne pas prévoir.
Au chapitre macroéconomique, les opérateurs n'ont pas eu grand chose à se mettre sous la dent lundi. L'agenda se densifie néanmoins dès ce mardi avec l'indice de confiance du consommateur américain (Conference Board). Aucun écart significatif par rapport au consensus à signaler lundi, pour les chiffres de la balance commerciale américaine des biens, qui viennent d'être publiées, tout comme les données préliminaires des stocks des grossistes
Côté valeurs, incotable lundi matin du fait d'un afflux massif d'ordres de vente consécutif à l'annonce de résultats cliniques décevants, Geneuro a finalement clôturé en baisse abyssal de 64,78% à 4,36 euros. Il s'agit des résultats à 6 mois de l'étude 12 mois de Phase 2b, baptisée "CHANGE-MS" menée sur le produit GNbAC1 chez des patients atteints de sclérose en plaques récurrente-rémittente (SEP-RR).
Michelin (+1,65% à 116,90 euros) a tiré son épingle du jeu, encouragé par un relèvement de recommandation d'analyste.
A noter que le fabricant français de chaussettes Kindy va quitter la Bourse le 4 septembre prochain. Pour rappel, la cotation du titre était suspendue depuis le 31 mai.
Cellectis (+11,51% à 23,63 euros), spécialiste des thérapies cellulaires CAR-T (pour cellules T porteuses d'un récepteur chimérique) en oncologie s'est distingué après l'annonce du rachat aux Etats-Unis de la biotech Kite Pharmaceutical par le laboratoire Gilead pour 11,9 milliards de dollars.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions, comme étanches aux principaux faits d'actualités, peu engageants, ont terminé la première séance de la semaine, sur une note étale, à l'image du Dow Jones (-0,02% à 21 808 points) ou du Nasdaq Composite (+0,28% à 6 283 points). Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a clôturé tout symboliquement dans le vert (+0,05% à 2 444 points).
Un point sur les autres classes d’actifs à risque : vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1980$. Le baril de WTI, autre baromètre classique de l’appétit pour le risque sur les marchés financiers, s’échangeait autour de 46,80$.
Sur le plan macroéconomique ce mardi, à suivre les données préliminaires du PIB (Produit Intérieur Brut) français à 08h45, et pour les Etats-Unis: l'indice S&P Case Schiller des prix des logements dans 20 agglomérations, à 15h00 et en point d'orgue statistique de la journée, l'indice de confiance du consommateur (Conference Board) à 16h00. Un indicateur majeur dans un pays où traditionnellement, la consommation demeure le principal moteur de création de la richesse nationale.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
L'indice phare français continue donc ses oscillations d'indécision au coeur d'un vaste canal de consolidation, corridor clef depuis de nombreuses séances déjà, et qui fait sens sur le plan de l'analyse technique. Nous l'avons représenté en noir sur le graphique. Même s'il l'indice CAC 40 a formellement clôturé juste sous la zone support identifié à 5 081 points, il n'a pas enfoncé pour l'heure ce seuil technique qui apparait, certes, très fragilisé à court terme. Une navigation sous ce seuil, avant une réintégration rapide, est l'option privilégiée dans l'immédiat.
Nous rappelons qu'à terme, seul un franchissement net de la borne haute d'un canal de consolidation baissier, avec confirmation en données de clôture, et sous réserve d'une accélération sensible des volumes de transactions, viendrait délivrer un message haussier solide. Nous n'y sommes pas encore.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 5149.00 points.
Le conseil BFM Bourse
Graphique en données horaires
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