(BFM Bourse) - Dans des volumes très timides en raison de l'absence d'une frange importante d'investisseurs jeudi (férié, mais non chômé à la Bourse de Paris), le CAC 40 a connu une séance de grande volatilité, avec un écart important, de plus de 150 points, entre les points hauts et les points bas de séances. Au final, il est parvenu à terminer in extremis en territoire positif (+0,14% à 6 288 points), dans une grande nervosité alors que les signes d'échauffement de l'économie américaine se multiplient.
Déséquilibre offre / demande sur un marché de l'emploi en tension, palier de progression brutal dans les prix à la consommation, prix à la production en hausse, tensions sur les matières premières et les chaînes d'approvisionnement... Autant de signaux d'échauffement précoce d'une économie américaine en pleine reprise "post Covid".
La hausse des cours des produits de base, les goulots d'étranglement des chaînes d'approvisionnement et les difficultés de recrutement font craindre à certains une hausse des prix qui conduise la Réserve fédérale à relever son objectif de taux d'intérêt plus tôt qu'escompté, ce qui pourrait peser sur les actions et autres actifs ayant jusqu'ici bénéficié de coûts d'emprunt proches de zéro. Malgré les assurances répétées de la part des responsables de l'institution qu'il convenait de maintenir des taux bas pour être sûr de soutenir suffisamment l'économie...
Jeudi, les opérateurs ont pris connaissance de l'indice des prix à la production, qui, hors alimentation et énergie (élément volatils) a progressé de 0,7% en rythme mensuel en avril, loin de la cible (+0.4%). Un nouveau signal d'échauffement de l'économie américaine qui plaide pour un changement de ton de la Fed, qui réunira le mois prochain son Comité de politique monétaire (FOMC). Une réunion clef à fort enjeu pour les marchés actions pour les mois à venir.
Côté emploi, le Département américain du Travail a publié les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage pour la semaine 18, à 473 000 nouvelles inscriptions, au plus bas depuis le début de la crise Covid.
Pour rappel, l'indice des prix à la consommation a bondi de 0.8% en rythme mensuel pour le mois d'avril et de 0.9% corrigés des éléments volatils, selon le Bureau of Labor Statistics. Sur un an, l'indice a augmenté de 4,2% pour les 12 mois se terminant en avril, une augmentation de 2,6% pour la période se terminant en mars. De même, l'indice hors alimentation et énergie a progressé de 3,0% au cours des 12 derniers mois, une augmentation plus importante que l'augmentation de 1,6% sur la période de 12 mois se terminant en mars.
Côté valeurs, les quelques publications du jour n'ont pas toujours couronnées de succès, CNP perdant plus de 3% malgré un rebond de l'épargne/retraite au premier trimestre, conduisant à une progression plus forte que prévu des primes émises sur la période. En revanche, le bénéfice du trimestre est un peu en dessous des attentes, en raison d'un effet de change négatif en Amérique Latine et d'un recul de la proportion des revenus en compte propre. La biotech Genfit a aussi choisi ce jeudi pour dévoiler un repli de sa trésorerie au terme du premier trimestre, tandis que son chiffre d'affaires est tombé de 102.000 à 1000 euros sur la période. Le cours a reculé de 2,3%.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont repris un peu de hauteur jeudi, à l'image du Dow Jones (+1,29% à 34 021 points) ou du Nasdaq Composite (+0,72% à 13 124 points). Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a gagné 1,22% à 4 112 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,2080$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 65,20$.
A l'agenda statistique ce vendredi, à suivre en priorité pour les États-Unis les ventes au détail à 14h30, le rapport mensuel sur l'industrie à 15h15, les stocks des entreprises à 16h00, et l'indice de confiance du consommateur (U-Mich), en données préliminaires, à 16h00 également.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Après plusieurs alertes ponctuelles (alternance de clôture sur les points hauts de séance, puis sur les points bas, englobante haussière, fin des gaps de poursuite, marteaux en sommets de jambe) depuis le 20 avril, un message plus net et sans ambiguïté a été envoyé mardi. Sur gap baissier ample (borne basse à 6 226 points), l'indice phare parisien a cédé du terrain quasiment tout au long de la séance mardi, avant une timide réaction de contestation en dernière partie de séance. La phase de définition de l'ampleur d'une vaste consolidation à venir peut débuter. Avis neutre à l'échelle de la seule séance à venir.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 6440.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 6080.00 points relancerait la pression vendeuse.
Le conseil BFM Bourse
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